Le musée de l’Homme inaugurera dans quelques jours, le 11 décembre prochain, la reconstitution d’Homo floresiensis, découvert en 2003 par une équipe indonésienne et australienne dans la grotte de Liang Bua, sur l’île de Flores, en Indonésie orientale.
Ce fossile est-il celui d’un Homo sapiens pathologique, le descendant d’Homo erectus probablement arrivés sur l’île il y a quelque 850 000 ans dont seuls les artefacts lithiques du site de Mata Menge sont parvenus jusqu’à nous, ou bien, comme semble le suggérer une étude récente sur les os du poignet, d’un ancêtre encore plus ancien ?
Au-delà du débat qui s’est instauré dans les milieux spécialisés quant à la position phylogénétique de l’Homo floresiensis, cette rencontre avec la femme qui a vécu à Flores au Pléistocène supérieur est frappante pour le visiteur par la taille réduite du corps et les caractères du crâne et de la face : les parties molles rigoureusement reconstituées soulignent la morphologie du nez, la minceur des lèvres liée à une face projetée en avant, l’absence de menton et la saillie des arcades sourcilières.
La reconstitution, commandée pour les collections du Muséum national d’Histoire naturelle, est l’oeuvre d’Elisabeth Daynès, sculpteur en préhistoire.
Si la couleur de la peau et la pilosité résultent de choix dont les scientifiques ne contestent pas le caractère hypothétique, on apprécie la place que le sculpteur a laissé à l’observation des caractéristiques physiques qui peuvent être reconstituées à partir des données publiées sur le fossile ; on apprécie aussi la place laissée au rêve, puisque les recherches concernant l’environnement et les comportements de cet hominidé ne sont pas encore toutes abouties. Au moment où nous la croisons sur son chemin, la femme de Flores vient de ramasser un bambou sommairement découpé, dont on est libre d’imaginer l’usage qu’elle va en faire.
La reconstitution sera présentée accompagnée de fossiles et d’outils préhistoriques mettant en avant les principales questions posées, depuis les toutes premières découvertes jusqu’aux recherches les plus actuelles, par le peuplement des archipels d’Extrême-Orient.
Pour en savoir plus
Human origins patrimony in Southeast Asia
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Musée de l'homme pratique
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