La récente défaite du président du Venezuela Hugo Chavez, renvoyé dans ses cordes par un électorat ne désirant pas qu’il puisse devenir chef de l’Etat à vie, n’a pas ouvert les yeux de la gauche européenne pour autant. La presse française a aussi passé sous silence le fait que les étudiants ont joué un grand rôle dans la révolte citoyenne contre Chavez. Contrairement à leurs homologues français, adeptes de la révolution en pantoufles, ces garçons et ces filles, sous l’impulsion de Freddy Guevara, un étudiant en droit charismatique, ont risqué leurs vies dans les rues, harcelés par les pistoleros du régime chaviste.
Une jolie étudiante porte la photo de deux pistoleros du régime surpris alors qu'ils tiraient sur des étudiants. La légende interpelle le ministre de la justice « Carreño cherche-les ». A droite, une autre étudiante a choisi un slogan de l'université catholique Andres Bello : « Arrêtons la violence ».
Nos beaux esprits vont continuer à s’extasier devant Chavez tout comme il ne cessent de vanter les mérites d’Evo Morales, le président de la Bolivie qui vient de faire adopter une constitution « raciste » en empêchant physiquement les députés de l’opposition d’entrer dans le parlement.
Pourtant les premiers craquements commencent à se faire entendre. Il suffit pour cela d’aller se renseigner sur place.Ainsi, une partie de la Bolivie est en rébellion ouverte contre le coup d’Etat indigéniste de Morales et au Venezuela, les pénuries s’amplifient sans que la CIA y soit pour quoi que ce soit.
Devant un amphi comble, les responsables étudiants informent leurs camarades du programme de manifestations pour la journée (en bleu, Yon Goicochea, à sa droite Geraldine Alvarez et David Smolansky).
C’est incroyable, mais vrai. Les Vénézuéliens manquent des biens de base dans un des premiers exportateurs de pétrole du monde. Chaque matin, depuis des mois, devant les supermarchés, des queues se forment pour acheter du lait, du poulet ou des œufs. Même le papier-toilette manque à l’appel.
Si ces pénuries résultent de la désorganisation progressive de la société sous la houlette de Chevez, d’autres manques s’expliquent par des motivations plus politiques. Ainsi, des journaux de l’opposition cessent de paraître certains jours, d’autres réduisent leur pagination car ils n’ont plus de papier. Ce n’est pas l’argent qui leur manque pour acquérir cette matière première indispensable, mais l’autorisation gouvernementale d’acheter les devises nécessaires.
Heureusement pour les Vénézuéliens, les journaux se publient sur internet et pour le moment Chavez n’a pas encore interdit à ses concitoyens d’accéder à la toile.
Les photographies qui illustrent ce blog sont l'œuvre de Rodrigo Suárez, un jeune étudiant en ingéniérie civile vénézuélien qui pousse le vice jusqu'à citer Jacques Tati. Son site personnel vous en apprendra davantage.
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