Le juge préféré des bobos (« bourgois bohèmes » en français, « idiots » en espagnol), l'inénarrable Balthazar Garzon, l'homme qui a eu l'honneur d'ajouter un mot à la langue castillane (« garzonada » qui définit un travail fait à la va-vite et qui finalement ne sert à rien), vient de fuir le champ de bataille pour trouver refuge dans un exil doré.
Après avoir décidé sa suspension de ses fonctions de juge d'instruction en raison de sa mise en examen pour prévarication, le Conseil de la magistrature espagnol a autorisé mardi dernier Garzon a rejoindre le tribunal pénal international de La Haye au titre d'assesseur où le réclame le procureur Luis Moreno Ocampo, un de ses clients argentins.
Pour le toqué madrilène, cette fuite aux Pays-Bas est une porte de sortie élégante à l'inextricable situation dans laquelle il se trouve. Pris en étau entre les magistrats de droite qui l'abhorrent et les juges de gauche qui le jalousent quand ils ne le détestent pas, Garzon a découvert avec consternation que la gauche ne parvient pas à mobiliser les foules en sa faveur. La manifestation organisée par le directeur du quotidien d'extrême-gauche gouvernemental Publico en sa faveur le jour de sa sortie forcée de ses fonctions n'a mobilisé que quelques centaines de personnes.
Sans réel appui, populaire, avec une opinion publique divisée (la presse gouvernementale massivement en sa faveur), avec une judicature où ses soutiens se font rares, des accusations graves et fondées contre lui, il ne lui reste que l'option de la fuite.
Les conditions de vie de Garzon seront confortables dans le plat pays. Ses revenus mensuels seront de l'ordre de 10 000 euros (car il cumulera deux rémunérations, la madrilène et la batave).
Enfin, un éclaircie pour le truculent Garzon. Le patron de la banque Santander, qui avait largement financé son séjour à New York, a démenti toutes les accusations de financement irrégulier en sa faveur et a nié qu'il puisse exister un lien entre ces fonds et la relaxe dont il a bénéficié de la part du juge. Voici la présentation qu'en fait le journal officiel de Zapatero Publico.
Toutefois, des pistes nouvelles sur les liens entre le magistrat et la banque sont suggérées par El Confidencial qui dévoile ce matin que Garzon avait demandé dès 2005 des fonds au Santander alors que cet établissement bancaire faisait l'objet d'une enquête de sa part au sujet de comptes de la famille Pinochet.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire