L'extrême-gauche espagnole, les journalistes étrangers, et principalement en France, se plaisent à expliquer la déchéance du juge Baltazar Garzon pour avoir voulu poursuivre les crimes du franquisme.
La conclusion coule de source, le régime actuel est en réalité néo-franquiste et l'on se doit de le renverser au profit d'une IIIe République socialiste, laïque et antifasciste.
En réalité, si on peut envisager une motivation politique dans la plainte déposée l'an dernier par un groupe de fonctionnaires (Manos limpias), les magistrats qui ont enquêté sur cette affaire ont développé leur raisonnement en fonction de critères purement juridiques.
Une des garanties offertes par un Etat de droit est celle de limiter le pouvoir d'initiative des juges. Un juge d'instruction ne peut pas mettre en examen de son propre chef une personne pour d'obscures motivations politiques ou personnelles. Un magistrat agit de le cadre des limites imposées par la loi, notamment il ne peut empiéter sur les compétences d'autres magistrats.
Sans écouter les avis et les conseils, le juge Garzon dont la vanité ne connaît pas de limites, s'est lancé dans une croisade dont il savourait à l'avance les retombées médiatiques en sa faveur.
Qui pouvait lui chercher des poux dans la tête pour poursuivre les méchants, c'est à dire les franquistes ?
Voilà pourquoi il a ouvert une instruction générale sur les crimes du franquisme alors même qu'il n'en avait pas la compétence, elle revenait au tribunal suprême; qu'il agissait contre la loi en vigueur (la loi d'amnistie de 1975 et celle de 1977 qu'il avait lui même invoquées pour ne pas poursuivre le criminel Santiago Carrillo) et que ses motivations juridiques, non seulement reposent sur du sable mais aussi, en avançant la thèse d'une responsabilité collective, violent une des plus importantes garanties offertes aux citoyens espagnols par la constitution.
Voir un résumé par un journal numérique libéral des pirouettes juridiques qui valent sa déchéance à Garzon, ici.
L'analyse du publiciste Pio Moa, ici.
Dans le Figaro, les articles sur le juge Garzon de Mathieu de Taillac (qui répond ici aux questions d'un Espagnol) sont assez prévisibles (toutefois moins partiaux que ceux de Diane Cambon). Heureusement, les lecteurs corrigent le tir, comme ici. Le 13 mai dernier, il participait à une émission de la très politiquement correcte France Inter, ici.
En tout cas, il est un parfait hispanophone et ses remarques sur le travail d'un correspondant étranger son frappées au sceau du bon sens. Nous allons suivre son travail avec intérêt.
samedi 15 mai 2010
Garzon, les raisons de la chute
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