Quand les Juifs tournent rond

Le Israël en guerre.

Le judaïsme souriant et familial dans la quiétude des Etats-Unis.

La communauté juive de France n'est pas très représentative de ce qu'elle peut être dans d'autres pays. Je me souviens d'un incident très révélateur voici près de quarante ans, quand je suis arrivé en France. Rencontrant un condisciple juif dans une université parisienne, je lui ai dit : « Je vois que vous êtes juif. De quelle communauté êtes-vous ?» J'étais curieux de savoir s'il appartenait à une famille originaire de Pologne, d'Allemagne, des Pays Baltes ou encore des Balkans. En réalité, j'étais à la recherche de Juifs sépharades parlant encore le ladino, cette variante archaïque de l'espagnol qui m'enchante.

A ma stupéfaction, l'intéressé au lieu de me répondre et profiter de ce prétexte pour faire connaissance, a froncé les sourcils et m'a tourné le dos. Quelques jours plus tard, rencontrant un compatriote juif, je lui ai raconté le face à face manqué et il m'a expliqué : « Les Juifs d'ici sont bizarres. Si un goy fait allusion à leur judaïté, ils le soupçonnent immédiatement d'antisémitisme. »

Depuis lors, la situation a évolué. Le judaïsme français est devenu plus visible et ne cherche plus à se cacher derrière son petit doigt. L'arrivée sur la scène publique de nouvelles générations issues du judaïsme d'Afrique du Nord a secoué les vieilles habitudes.

Un blog vous aide à découvrir l'univers du disque vinyl juif aux Etats-Unis.

Hélas, à cette visibilité enfin assumée correspond des défis nouveaux, notamment la montée d'un antisémitisme musulman décomplexé contre lequel les Juifs de France sont désarmés.

Malheureusement, une des causes de cette vulnérabilité de la communauté juive face aux nouvelles formes d'antisémitisme réside en son sein. Il est encore des personnalités intellectuelles et politiques juives très en vue qui refusent de prendre en compte les changement de la société française. Au lieu d'accepter que leurs idées depuis trente ans sont en partie responsables de la situation actuelle, ils persistent à lutter contre un danger d'extrême droite imaginaire.

Pour ne pas sombrer dans le pessimisme le plus sombre, prenons le temps de sourire avec l'exposition organisée par le musée juif contemporain de San Francisco sur l'histoire de la communauté juive des Etats-Unis à travers les couvertures de ses diques.

Au départ de cette exposition, le goût des conservateurs pour les couvertures kitsch des disques de musique juive. Ce qui a commencé avec Neil Diamond et sa poitrine velue sur son album Hot August Night ou Barbra Streisand sur Streisand Superman s'est transformé en une véritable quête identitaire..

What started out as a mutual affinity for kitschy Jewish album covers-think Neil Diamond baring his chest hair on the cover of Hot August Night or Barbra Streisand in hot pants on the cover of Streisand Superman-soon became a quest for identity, history, and culture between the grooves of LPs.

Together, guest curators Roger Bennett and Josh Kun embarked on a thrilling journey, scouring the world to collect thousands of vinyl LPs from attics, garage sales, and dusty archives. Pieced together, these scratched, once-loved and now-forgotten audio gems tell a vibrant tale: the story of Jews in America.

Les conservateurs Roger Bennett et Josh Kun ont parouru le monde pour collecter des milliers de disques vinyl. Grâce à ce puzzle, ils ont été en mesure de reconstituer une ipmage originale de la vie juive en Amérique.

Jews on Vinyl is a unique exhibition based on their new book: And You Shall Know Us by the Trail of Our Vinyl: The Jewish Past as Told by the Records We Have Loved and Lost, which spans the history of Jewish recorded music from the 1940s to the 1980s, weaving an account that begins with sacred songs and ends with the holy trinity of Neil, Barbra, and Barry.

The exhibition features a soundtrack of highlights from these LPs to provide opportunities for Museum visitors to experience forgotten moments in Jewish American pop history. Much of the music is no longer available in any format and through this exhibition, audiences will have the unprecedented opportunity to explore new perspectives on Jewish identity and history through this exciting aspect of Jewish culture.

Des milliers de disques aux couvertures parfois improbables.

Guest curated by Roger Bennett and Josh Kun. They are the creators of trailofourvinyl.com and co-founders of Reboot Stereophonic, a nonprofit record label dedicated to rereleasing lost classics from the Jewish past.

Pour savoir qui est cette dame, il faut se reporter au livre des deux conservateurs : And You Shall Know Us by the Trail of Our Vinyl: The Jewish Past as Told by the Records We Have Loved and Lost, qui étudie la musique juive des années 1940 à la fin du XXe siècle.

Roger Bennett is a board member of the Academy of the Recent Past (academyof thererecentpast.com) and the co-creator of Bar Mitzvah Disco and Camp Camp: Where Fantasy Island Meets Lord of the Flies.

Josh Kun is associate professor at the Annenberg School for Communication and the Department of American Studies and Ethnicity at the University of Southern California. He is the author of Audiotopia: Music, Race, and America and a contributor to the New York Times and the Los Angeles Times.

Les deux auteurs ont fondé Reboot Stereophonic une maison de disques pour remettre en circulation les meilleures productions sur vinyl.