dimanche 19 avril 2009

ETA : une longue agonie



Jurdan Martitegi.

Selon les informations parues dans la presse ce matin, Jurdan Martitegi (Arlas), que la police espagnole considère être le nouveau chef militaire d'ETA depuis l'arrestation d'Aitzol Iriondo (Gurbitz) le 8 décembre 2008 à Gerde (Hautes-Pyrénées), a été interpellé hier, près de Perpignan. L'opération a été menée conjointement par les services antiterroristes français (SDAT) et des fonctionnaires de la police nationale espagnole présents sur le territoire français.


Selon des informations diffusées hier en début de soirée, Jurdan Martitegi a décliné son identité aux policiers venus l'arrêter. Deux autres membres présumés d'ETA ont été arrêtés au même moment, dont l'un, aux dires de la police espagnole, servait de garde du corps au dirigeant présumé. Les forces de l'ordre sont intervenues à l'occasion d'un rendez-vous entre deux membres clandestins et une troisième personne pas encore identifiée et probablement membre d'un des commandos actifs au Pays basque. Le processus utilisé par la police aurait été comparable à celui employé lors de l'interpellation de « Gurbitz » à Gerde, où les policiers précédèrent les membres d'ETA sur le lieu du rendez-vous.


Commando Vizcaya


Âgé d'une trentaine d'années, originaire de Durango (province de Biscaye), « Arlas » était l'un des etarras les plus recherchés du moment. Il vivait dans la clandestinité depuis 2006. La police espagnole l'accuse d'avoir bâti l'infrastructure du commando Vizcaya après la rupture du dernier cessez-le-feu d'ETA. Un commando qui aurait perpétré de nombreux attentats, dont celui survenu le 14 mai 2008 à Legutiano, contre une caserne de la garde civile, où un policier trouva la mort.


Initié au combat violent dans les rangs de la kale borroka (guérilla urbaine), Jurdan Martitegi fut interpellé à deux reprises, il y a une dizaine d'années, par la police basque espagnole pour « désordres publics ».


L'opération d'hier, dans les Pyrénées-Orientales, a trouvé un prolongement en territoire espagnol. On indiquait hier soir que trois autres personnes avaient été interpellées dans la foulée en Alava, en Euskadi.


Ce nouveau coup porté à ETA survient à un moment crucial, quelques jours seulement après la diffusion du communiqué où ETA disait que le prochain gouvernement basque serait son « objectif prioritaire ». L'élection du nouveau président du gouvernement régional basque étant prévue au tout début du mois de mai, l'imminence d'un « gros » attentat était redoutée de toutes parts.


Dans un article publié ce matin par le quotidien socialiste El Pais, Luis R. Aizpeolea développe un analyse intéressante sur les causes de l'agonie de l'ETA.


Il insiste notamment que les facteurs qui expliquent la désintégration de l'ETA avaient été prévus voici cinq ans par certains de ses chefs historiques en prison, comme Francisco Mujika et Ignacio Aracama, dans une lettre envoyée à la direction d'alors de l'ETA. 


Le journaliste explique que jamais la police n'a eu une connaissance aussi intime de l'ETA, certains des policiers chargés de la lutte contre la bande la connaissent probablement mieux que nombre de ses propres pistoleros.


Ensuite, la collaboration entre les polices frrançaise et espagnole atteint des niveaux rarement connus en matière de collaboration entre deux entités étatiques différentes. Elle se traduit en particulier par la présence de nombreux policiers espagnols en territoire français.


Enfin, l'ETA a perdu une grande partie de ses appuis, tant à l'intérieur du Pays Basque parmi les franges de la gauche radicale que dans les pays qui lui servaient jadis de refuge, de l'Irlande au Venezuela.


Quel peut être l'avenir de la bande ? Il dépend étroitement de l'intelligence politique de ses futurs chefs. Une option pourrait être la poursuite de sa stratégie actuelle qui la condamne à une plus grande marginalisation et une attritition permanente de ses effectifs par l'action de la police.


Une autre pourrait se révéler le meilleur moyen d'assurer la survie de ses hommes et de ses réseaux à défaut d'assurer la permanence de son intervention dans la vie politique espagnole. Une offre de paix des braves qui conduirait à la fin de l'activité armée en échange d'une réinsertion et d'une libération progressive des prisonniers.


Le gouvernement socialiste, et son président Zapatero, auraient bien du mal à résister à cette offre et seraient capables d'offrir des conditions exceptionnelles pour pouvoir se targuer d'avoir ramené la paix au Pays Basque.


Mais il est fort à parier que le jusqu'auboutisme des despérados de la clandestinité l'emportera sur le réalisme des chefs emprisonnés et celui de la gauche politique qui se désespère de ne pouvoir se battre à armes égales sur le terrain électoral.


Le quotidien de la gauche basque proche de l'ETA rend compte des arrestations à Perpignan et au pays Basque avec plus de détails que la presse.


Descomposición anunciada y acelerada

El vaticinio que hace ya cinco años hicieron sobre la descomposición de ETA sus dirigentes históricos encarcelados, Francisco Mujika Garmendia, Pakito, e Ignacio Aracama Mendía, Makario, en la carta que enviaron a la dirección de la banda terrorista se está cumpliendo a rajatabla. "La lucha armada que hoy desarrollamos es morir a fuego lento", escribían, en agosto de 2004, para concluir: "Nunca en la historia de la organización, ETA se había encontrado tan mal".

Desde luego, nunca en la historia de ETA había sucedido que en el plazo inferior a un año hayan sido detenidos sus cuatro jefes sucesivos: Javier López Peña, Thierry, en mayo del año pasado; Garikoitz Aspiazu, Txeroki, en noviembre; su sucesor, Aitor Iriondo, Aitzol, en diciembre, y el sucesor del sucesor, Jurdan Martitegi, ayer mismo. Los tres últimos eran jefes del aparato militar de ETA, el único existente, tras la detención en mayo de Thierry, que fue el último jefe político-militar de la banda.

La descomposición de ETA obedece, en primer lugar, al profundo conocimiento que de su interior tienen las Fuerzas de Seguridad del Estado. Es el resultado de muchos años de trabajo y de una experiencia profesional acumulada de unas Fuerzas de Seguridad que se han formado en la democracia, y que muy poco, por no decir nada, tienen que ver con las que heredó el régimen democrático del franquismo. En segundo lugar, a la creciente colaboración de Francia, que permite trabajar in situ a las Fuerzas de Seguridad españolas. Esto les permite acosar con mayor eficacia a personajes muy escurridizos, como, por ejemplo, Jurdan Martitegi, que se había convertido desde la detención de Aitzol en el enemigo público número uno de la policía española.

Otro factor no menos importante de la descomposición de ETA es la pérdida de su apoyo social, incluso en ámbitos de la izquierda abertzale. ETA ya no cuenta con la infraestructura ni las posibilidades de camuflarse que hace veinte años, y aún hace diez años, disponía por los apoyos que le ofrecían en el interior miembros de la izquierda radical y en el exterior, sobre todo en Francia, plataformas de simpatizantes de la banda.

Esos apoyos sociales han remitido en muy buena parte por el abandono que sufre ETA desde los ámbitos políticos internacionales -Cuba, Suráfrica, Irlanda...- y los propios partidos democráticos vascos. Todos pregonan la necesidad de que ETA se quite de en medio. A los propios Gobiernos nacionalistas vascos no se les ha ocurrido, como sucedía hace 25 años, oponerse a que Francia extraditara a etarras. Y ese clima político ha incidido en la izquierda abertzale, cuya mayoría desea, también, que ETA deje las armas porque ha comprobado en su carne, además, que el terrorismo les impide desarrollar su actividad política.

Esta opinión se ha extendido al interior de ETA y a su dirección que asiste, en estos momentos, a un duro debate sobre la utilidad del terrorismo. En este sentido, la detención, ayer, de Martitegi refuerza la posición de etarras históricos, como Josu Urrutikoetxea, Josu Ternera, que a su regreso a la dirección de ETA pretende buscarle un punto final.

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