Dans le Guardian, Stephen Bates nous raconte, en trempant sa plume dans des larmes, qu'un ancien pilote de la Luftwaffe vient régulièrement en Angleterre pour s'excuser d'avoir largué des bombes sur Bath en 1942.
Il faut avoir bien du culot pour ne pas relever le paradoxe de cette visite pour expier devant les caméras de télévision une poignée de victimes anglaises d'un raid de représailles qui en a fait un total d'environ quatre cents alors que les Allemands, en dépit de tous leurs défauts, n'ont jamais pratiqué le bombardement stratégique de terreur comme les Anglais.
Cela peut étonner les jeunes lecteurs, mais ce sont les Anglais qui ont fait le choix de viser les civils allemands dans le but de briser le moral de la population allemande. Les Français, les Allemands et les Soviétiques ont utilisé l'arme aérienne à des fins tactiques.
Cela correspondait aussi, rappelons-le, à des conceptions précédant la guerre. Ces trois puissances continentales n'avaient pas les moyens de développer en sus une aviation de bombardement lourd, alors que les Britanniques, bien à l'abri dans leur île, avaient au contraire privilégié cette hypothèse. Il faut lire à ce sujet les ouvrages de Patrick Facon, le meilleur spécialiste français de ces questions.
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Durant la « bataille d'Angleterre », la Luftwaffe avait des consignes très strictes pour éviter les cibles civiles. Ce sont les bombardements répétés de villes allemandes par la RAF qui ont fait changer d'avis Hitler, sauvant ainsi la mise de la RAF dont les installations au sol étaient mises à mal.
Les raids allemands de 1942 étaient une bien inutile et bien futile et bien dérisoire réponse de la Luftwaffe aux bombardements anglais qui visaient le centre des villes dans le but de maximiser le nombre de victimes civiles. A l'époque, les Anglais ne disposaient pas des moyens pour viser une cible spécifique. Ils devaient se contenter de bombarder une zone déterminée. Faute de détruire les usines, ils ont estimé que de tuer les ouvriers et leurs familles faisait tout autant l'affaire.
Cette pratique sera perfectionnée, si l'on peut dire, jusqu'au raid de Dresde en 1945 qui fera un nombre de victimes indéterminée, quelque part entre 35 000 et 200 000.
On attend les excuses d'un pilote anglais.
Luftwaffe pilot apologises for 1942 bombing
A second world war Luftwaffe pilot will tonight stand in a memorial garden in Bath, on the site where 30 people were killed in an air raid shelter during a bombing raid in April 1942, and apologise in German for his part in the attack.
Or Willi Schludecker, 87, a retired electrician and widower from Cologne, his solitary acts of expiation in a Britain he last saw from several thousand feet while flying his Dornier 217E-4 are becoming an annual event. They have become moving visits, much appreciated by the relatives of those who died in what were known as the Baedecker raids, when the German high command targeted English cities, allegedly chosen from guidebooks, in retaliation for RAF attacks on Germany.
Bath's annual remembrance service usually attracts only a few participants, but the German veteran's attendance tonight is thought likely to bring many more, with television crews also present.
Chris Kilminster, one of the service's organisers, whose grandparents died in the raid, said: "This has taken honour and courage on Willi's part. I hope he goes back remembering we are friends now."
Schludecker, who won the Iron Cross twice and completed 120 sorties over Britain, told the Bath Chronicle: "I had to come. The past is coming back to me and we should never forget all that. We did not realise what we had done at the time."
Visiting York last year, also damaged in raids, he said: "When we were dropping bombs we didn't think of people we might hit. The war was madness. I realise now what I did and will come back to say sorry. I was afraid the British would be very angry but I find now they are very gentle."
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