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vendredi 25 avril 2008

Au championnat des faux-culs…

Willi Schludecker, un idiot utile.

Dans le Guardian, Stephen Bates nous raconte, en trempant sa plume dans des larmes, qu'un ancien pilote de la Luftwaffe vient régulièrement en Angleterre pour s'excuser d'avoir largué des bombes sur Bath en 1942.

Il faut avoir bien du culot pour ne pas relever le paradoxe de cette visite pour expier devant les caméras de télévision une poignée de victimes anglaises d'un raid de représailles qui en a fait un total d'environ quatre cents alors que les Allemands, en dépit de tous leurs défauts, n'ont jamais pratiqué le bombardement stratégique de terreur comme les Anglais.

Cela peut étonner les jeunes lecteurs, mais ce sont les Anglais qui ont fait le choix de viser les civils allemands dans le but de briser le moral de la population allemande. Les Français, les Allemands et les Soviétiques ont utilisé l'arme aérienne à des fins tactiques.

Cela correspondait aussi, rappelons-le, à des conceptions précédant la guerre. Ces trois puissances continentales n'avaient pas les moyens de développer en sus une aviation de bombardement lourd, alors que les Britanniques, bien à l'abri dans leur île, avaient au contraire privilégié cette hypothèse. Il faut lire à ce sujet les ouvrages de Patrick Facon, le meilleur spécialiste français de ces questions.

Le livre à lire pour oublier les radotages séniles de Willi Schludecker.
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Durant la « bataille d'Angleterre », la Luftwaffe avait des consignes très strictes pour éviter les cibles civiles. Ce sont les bombardements répétés de villes allemandes par la RAF qui ont fait changer d'avis Hitler, sauvant ainsi la mise de la RAF dont les installations au sol étaient mises à mal.

Les raids allemands de 1942 étaient une bien inutile et bien futile et bien dérisoire réponse de la Luftwaffe aux bombardements anglais qui visaient le centre des villes dans le but de maximiser le nombre de victimes civiles. A l'époque, les Anglais ne disposaient pas des moyens pour viser une cible spécifique. Ils devaient se contenter de bombarder une zone déterminée. Faute de détruire les usines, ils ont estimé que de tuer les ouvriers et leurs familles faisait tout autant l'affaire.

Cette pratique sera perfectionnée, si l'on peut dire, jusqu'au raid de Dresde en 1945 qui fera un nombre de victimes indéterminée, quelque part entre 35 000 et 200 000.

On attend les excuses d'un pilote anglais.



Luftwaffe pilot apologises for 1942 bombing
A second world war Luftwaffe pilot will tonight stand in a memorial garden in Bath, on the site where 30 people were killed in an air raid shelter during a bombing raid in April 1942, and apologise in German for his part in the attack.

Or Willi Schludecker, 87, a retired electrician and widower from Cologne, his solitary acts of expiation in a Britain he last saw from several thousand feet while flying his Dornier 217E-4 are becoming an annual event. They have become moving visits, much appreciated by the relatives of those who died in what were known as the Baedecker raids, when the German high command targeted English cities, allegedly chosen from guidebooks, in retaliation for RAF attacks on Germany.

Bath's annual remembrance service usually attracts only a few participants, but the German veteran's attendance tonight is thought likely to bring many more, with television crews also present.

Chris Kilminster, one of the service's organisers, whose grandparents died in the raid, said: "This has taken honour and courage on Willi's part. I hope he goes back remembering we are friends now."

Schludecker, who won the Iron Cross twice and completed 120 sorties over Britain, told the Bath Chronicle: "I had to come. The past is coming back to me and we should never forget all that. We did not realise what we had done at the time."

Visiting York last year, also damaged in raids, he said: "When we were dropping bombs we didn't think of people we might hit. The war was madness. I realise now what I did and will come back to say sorry. I was afraid the British would be very angry but I find now they are very gentle."

samedi 22 mars 2008

Querelles linguistiques

Divoy et Donnet, en flamand seulement.


Dans les colonnes de la Libre Belgique, le journaliste Christian Laporte rapporte les polémiques qui entourent la restauration d'un monument dédié à deux jeunes Flamands qui sont partis rejoindre la RAF en 1941 dans des conditions spectaculaires.

La réaction de la commune flamande reflète l'évolution du rapport de forces né de l'arrivée des troupes anglo-américaines en Belgique à la fin de 1944. A cette époque, la Flandre était associée par les vainqueurs à l'ennemi allemand. Il est donc normal que le monument soit en français, langue naturelle de la Belgique.

Il n'est guère étonnant non plus que des éléments radicaux de la communauté flamande ne supportent plus cette inscription qui leur rappelle de bien mauvais souvenirs. Si la tendance se poursuit, le monument sera déménagé à l'Imperial War Museum à Londres et remplacé par une stèle à la mémoire d'Irma Laplace.

Cette querelle lapidaire reflète bien la désagrégation du régime belgicain, miné par la résurgence d'une nation qu'il croyait avoir définitivement entérrée sous l'opprobre. Il est dommage que ce règlement de comptes se fasse sur le dos de deux authentiques héros.


Overijse "flamandise" même les héros belges de la RAF !

La stèle dédiée à l'exploit de Divoy et de Donnet amputée de sa version française.
Au hit-parade de l'intolérance linguistique, la commune d'Overijse dégaine tous azimuts depuis quelques semaines, mais la dernière décision en date du collège communal risque de faire du bruit jusqu'en haut(s) lieu (x). Le bourgmestre Dirk Brankaer a en effet décidé, à l'encontre de l'opinion de l'Union nationale des évadés de guerre, de flamandiser la stèle évoquant un des plus audacieux exploits de la Seconde Guerre en Belgique ! A savoir l'envol depuis les proches environs du château de Ter Block appartenant au baron Thierry d'Huart, mais alors occupé par les Allemands, d'un avion destiné à permettre à Léon Divoy et à Michel Donnet de rejoindre l'Angleterre pour s'y enrôler dans la RAF.

Le projet avait failli avorter avant de démarrer car si les deux compères avaient repéré l'avion, son propriétaire en avait ôté les instruments de bord. Ce qui nécessita de nombreux déplacements risqués sur place. Finalement, dans la nuit du 4 juillet 1941, Divoy et Donnet s'envolaient avec d'intéressants plans des aérodromes allemands de Belgique. A moins de 300 mètres des Allemands et sur un minuscule terrain d'envol... Moins de trois heures plus tard, ils atterrissaient dans l'Essex...

En 1951, dix ans après ce pied de nez audacieux à l'occupant, une pierre commémorant l'événement avait été dévoilée sur place. L'acte avait frappé les esprits : pour Camille Gutt, "l'exploit passera à la postérité comme le symbole même de l'indomptable caractère des Belges, de leur ingéniosité dans l'audace et de leur droit au respect de tous".
Une vision que ne partagent pas les militants flamingants qui depuis moult années badigeonnent le monument bilingue. Mais sous le maïorat précédent, de Jef Depré, la commune d'Overijse mettait son point d'honneur à restaurer la stèle. Ce n'est plus la position de son successeur Dirk Brankaer...

Guynemer reste français, même à Poelkapelle.

"De fait, explique Henri Branders, le président actuel des Evadés de guerre, quelle ne fut notre surprise de recevoir une lettre du bourgmestre nous annonçant que lors de sa réunion du 10 mars dernier, le collège avait décidé de faire enlever la plaque et de lui substituer désormais une seule inscription en néerlandais, arguant qu'Overijse se trouve en territoire flamand. Cette décision est d'autant plus effarante que je vais chaque année au monument Guynemer à Poelkapelle où personne n'a jamais contesté les inscriptions dans la seule langue maternelle du pilote français ! Mais le plus incroyable est que l'on s'en prenne aux victimes et pas aux auteurs des méfaits !"

vendredi 7 décembre 2007

Les pilotes en ligne

Les Archives nationales britanniques annoncent aujourd'hui qu'elles mettent en ligne les rapports rédigés par les pilotes après les combats durant la Seconde Guerre mondiale.
Ces rapports, qui permettent de retrouver les noms de près de vingt mille pilotes de toutes les nationalités qui ont combattu pour les Anglais au cours du conflit, sont très utiles pour enrichir une généalogie familiale ou retrouver des éléments utiles à une meilleure connaissance de l'histoire de l'aviation.



Première page du rapport de Douglas Bader
en date du 15 septembre 1940 (référence AIR 50/92).

Une autre page du rapport.

Les chercheurs trouveront des renseignements concernant la date et l'heure du combat, les unités impliquées, le nombre et le type des appareils ennemis, l'altitude et le lieu, les pertes éventuelles.
A titre d'exemple, on y trouve trois rapports signés par l'as français René Mouchotte et sept pour Pierre Clostermann.
Chaque rapport est téléchargeable au format pdf au coût unitaire de 3,5 £.