Des propos bien indignes
Il ne fallait surtout pas sur la 5 louper l’émission « C dans l’air » d’aujourd’hui. Au menu : la Guerre d’Espagne. Un vrai sujet d’actualité, qui a vite ronronné, entre partisans de la canonisation par le Pape des religieux tués par les Républicains et bouffeurs de curés, chacun s’accordant sur le fait que Franco a été un affreux facho. Ce qui est inexact. Il ne fut qu’un dictateur, militariste, conservateur et catho. Naturellement, un paquet d’erreurs ou d’approximations a été apporté, sans que quiconque rétablisse la vérité. Alors, précisons :
- Franco aurait été antisémite : non, c’est même tout le contraire. Selon le rabbin Chaim Lipschitz, professeur à New York, le Caudillo est intervenu personnellement pour sauver plus de 60.000 juifs de la mort durant le conflit mondial (source : Newsweek, février 1970).
- Franco a été un dictateur sanguinaire : s’il est exact que la répression suivant la Guerre a été impitoyable et peu glorieuse, voire indigne, comme toute les répressions (souvenons-nous de l’épuration dans notre pays après la Seconde guerre mondiale, et évitons de donner des leçons), on ne saurait le créditer d’un tel fardeau par la suite. Ainsi 192.584 condamnations à mort ont été prononcées au sortir de la Guerre civile ; heureusement, relativement peu ont été suivies d’effet. Encore que peu soit déjà trop. Sur la période 1959-1975, 14 exécutions ont eu lieu, la plus grosse charrette étant constituée par les cinq membres du FRAP et d’ETA le 27 septembre 1975.
- Le clou du spectacle ayant été l’intervention de l’ineffable correspondant de El País, qui n’en est pas à une aberration près, affirmant que la fille de Franco, Carmen, était le fruit des œuvres du frère du Caudillo, celui-ci étant impuissant. Grotesque, quand on connaît le côté cul béni de doña Carmen, et père la pudeur du généralissime. De plus, en avril dernier a été révélé que Franco avait un fils secret, surnommé Paquito, conçu avant son mariage, avec une jeune fille des Canaries, Candelaria, mariée à un lieutenant, du nom de Francisco Pérez Rodríguez. (Source : El hijo secreto de Franco, de Fernando Gracia, editorial Gracia Impacto). Le rejeton mourra dans une prison républicaine et flottante fin 1936. Donc, accessoirement, le kiki franquiste fonctionnait comme il fallait. Cqfd.
C’était la réaction ulcérée d’un téléspectateur, pas vraiment sous le charme de Francisco Franco, mais qui aime bien la vérité et déteste encore plus la désinformation. Que tant d’imbécilités, dignes de Voici ou de Closer, soient dites dans une émission qui se veut rigoureuse laisse pantois. Autant regarder la Star Ac !
lundi 19 novembre 2007
Sur la 5 ce n'est pas mieux
La télévision est le reflet de la vulgate journalistique, miroir de la pensée dominante. En économie, c'est le libéralisme; dans les sujets de société, c'est l'esprit de mai 1968 agrémenté de toutes les dérives du politiquement correct; en histoire, c'est la vulgate marxisante des années soixante. Après Arte et la Grande Guerre, voici un bel exemple remarqué par un de nos lecteurs sur le blog de Jean Chalvidant, un universitaire bien informé tant sur la vie politique espagnole que sur l'histoire récente de ce pays.
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