jeudi 20 septembre 2007

Encore dix jours pour Anne de Bretagne


Le très controversé musée du château des ducs de Bretagne à Nantes a organisé une exposition consacrée à la duchesse Anne. Profitez des dix jours avant sa fermeture pour la visiter.

Pour en savoir plus :

Une brochure sur l'exposition

Une biographie de la duchesse


Les heures musicales

Pour visiter l'exposition avec un relatif esprit critique, nous conseillons nos visiteurs de lire au préalable la biographie de la duchesse écrite par Philippe Tourault et publiée par les éditions Perrin.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Peut-être peut-on recommander un bouquin écrit plus récemment, genre Georges Minois ou Le Fur, et pas un écrit de 1976 ou seule la couverture change depuis 31 ans...

Balbino Katz a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

NE de BRETAGNE, héroine des Bretons: Une exposition porcine
Je reviens de Nantes. Stupéfait. Ahuri. Nantes, notre belle capitale politique pendant des siècles, centre important de la diplomatie européenne, réduite à rien, ou presque rien, par les invasions françaises de 1488 et de 1491, et par l'annexion de 1532.

J'avais été prévenu, comme je vous l'ai dit, par un ami qui a consacré toute sa vie à la renaissance de la la culture bretonne. Je pensais que mon interlocuteur, sensible à l'extrême pour tout ce qui touche à l'histoire de son pays, avait exagéré. Mais il ne m'avait rien dit.

Je m'attendais, devant ce splendide château, restauré dans sa beauté première, à un flot de drapeaux et d'oriflammes claquant au vent, avec nos couleurs Nationales, que des millions de personnes ont admiré sur les Champs Elysées, lors de la descente triomphale, encadrés superbement par nos frères Celtes, et dont il n'a échappé à personne qu'au delà de sa grande valeur esthétique, elle a symbolisé notre retour sur la scène internationale.

Je m'attendais aussi, à l'entrée, à être accueilli, au minimum, par une belle symphonie, pourquoi pas une marche funèbre – celle de la Patrie engloutie - majestueuse, digne de ce Pays, Notre Pays. Et Pourquoi pas, à notre époque ou refleurissent les vieilles nations rayées jadis de la carte, par notre Hymne National, le « Bro goz ma zadou » ?

C'est un air bêbête qui apostrophe le chaland : « Il était une fois une Duchesse en sabots … Vive les sabots de bois, ah, ah, ah! Vive les jolis sabots de bois ! » . Cet hymne stupide, sûrement proportionnel au génie des organisateurs de ce spectacle pour débiles , va rententir sous les voûtes de la salle d'entrée, à plusieurs reprises, pour autant que vous restiez dans les lieux une heure, qui est la durée de la visite. Vous hésitez à comprendre? Tournez les yeux, à hauteur d'homme: sur une plaque en simili-marbre, vous lisez ce texte qui vous présente, sans ambage, la Dame qui habita jadis ces lieux, et dont vous avez fait votre héroine:

« Elle avait une figure, un gros nez arrondi (sic!), qui s'allonge au dessus d'une bouche épaisse (resic!). le front bombé, les yeux lourds... une physionomie finaude (ah bon?), et INSIGNIFIANTE DE PAYSANNE BRETONNE. Anne était donc ordinaire, POURNE DIRE RIEN DE PLUS (!!!). »

Mais de qui donc est cette littérature géniale? Vous vous frottez les yeux, pour déchiffrer son nom: cette littérature est de... Ah bon, vous respirez: cette envolée lyrique est de... Henri Bouchot: du jamais lu, du jamais vu, du jamais entendu, une nullité abyssale. Ce génie inconnu, apprenez vous par une confidence indiscrète, est l'auteur préféré de messieurs et mesdames les organisateurs de l'exposition. Quel dommage qu'ils n'aient pas été membres du jury du prix Nobel! Ce Bouchot là, avec des Bretons si cultivés, aurait obtenu le Grand Prix! Ah oui, c'est ben dommage.

Tout à fait rassuré, cette fois, vous vous prenez place sur le divan rouge qui fait face à l'écran sur lequel, toutes les dix minutes, un film débilissime vous fait entrer dans les secrets de madame Anne de Bretagne.

Voici deux ploucs qui descendent la grande rue. Des Français? C'est possible: ils parlent l'idiome des Francs. Question: « Que savez vous d'Anne de Bretagne? ». Réponse: « C'te bonne blague! Mais rien du tout, voyons ». Ah les braves gens! Ceux là au moins sont au courant!

Anne de Bretagne? çà a donc existé? Mais non, voyons! C'est des contes pour enfants! C'est une poupée Barbie qu'on sort les jours de folklore! Tenez, à Montfort l'Amaury, autrefois, y' faisaient tous les ans un pardon, on choisissait une belle demoiselle, on la montait sur un cheval, et hue cocotte! (On tient a vous montrer que c'est vrai, un vieux film d'avant guerre vous prouve que ça se faisait. Aujourd'hui, heureusement, on a fait des progrès: on a Dysney land, le Parc Astérix, etc.).

Pour changer, voici maintenant un peu de politique.

Edouard Herriot: « Anne de Bretagne est le symbole de la loyauté à la France, » (ah!).« Elle a permis (i ! i! i!), la fusion complète de la Bretagne et de notre mère patrie »(!).

Ai-je bien entendu? J'ai (I have).

Jacques Chirac: « La Bretagne s'est définitivement (ah bon?) unie à la France. Même préparés, de tels événements ne pouvaient se produire, sans qu'une volonté FORCE LE COURS DES CHOSES » .(C''est la meilleure citation de la soirée: celui là a entendu parler des 6000 Bretons massacrés à Saint Aubin- du- Cormier, et de quelques autres, sûrement. Intérieurement, je lui décerne un accessit: bravo Jacquot!).

Deux perles encore:

Un improbable metteur en scène, qui a fait jouer, autrefois, dans la cour du château des Ducs une pièce (?) de théâtre. Question du cameraman: « Votre pièce se déroule entièrement dans une chambre, sur un fond de lit; pourquoi? Réponse: »C'est que, dans la vie d'Anne de Bretagne, on a l'impression que tout se passe dans un lit« (!!!!). Admirable!

Encore une, la dernière. Deux dames apparaissent sur l'écran. Celle de droite est assez jolie, c'est elle qu'on interroge. Je crois reconnaître la dame pipi. Question: »Que pensez vous d'Anne de Bretagne?« . Réponse: » Vous savez.. (elle hésite), vous savez .....elle était bonne. Et d'ajouter cette pensée profonde: « ET PAS SEULEMENT POUR FAIRE DES GATEAUX !!!!! »

Là, je ris tellement, que je me demande si je ne vais pas pisser sous moi. Rassurez vous, je me retiens.

Ah mes chers compatriotes, soyez rassurés! Encore une fois, la Bretagne vient de démontrer qu'elle compte, parmi les organisateurs des expositions, avec vos deniers, de vrais petits génies! Ceux-ci ont des sabots de bois dans la tête, mais que voulez vous: tout le monde ne peut pas être agrégé de l'Université! Il faut bien donner une petite chance aux analphabètes!

Louis MELENNEC
melenneclouis@wanadoo.fr