La gauche intellectuelle, qui domine sans partage dans l'université et dans l'édition, écarte tout ce qui ne pense pas comme elle. En dehors de quelques libéraux radicaux, il est difficile de lire un ouvrage qui sorte des chemins battus. Rappelons, par exemple, qu'aucun des grands succès éditoriaux parus aux Etats-Unis concernant les questions raciales analysées par la génétique n'a été traduit en français.
De même, un de mes correspondants en Bretagne me révélait voici peu qu'un jeune historien français, qui vient de publier un remarquable ouvrage sur les rapports entre la monarchie espagnole et les élites créoles de Cuba, avait refusé la possibilité d'être invité au micro de la seconde radio la plus écoutée en Espagne car cela « fusillerait sa carrière universitaire ».
Il en est de même en France, en dépit des progrès enregistrés depuis vingt ans. La radio publique est un exemple extrême. Sur France Culture, un des rares intellectuels français réellement hétérodoxe, Alain de Benoist, est persona non grata. Sur France Inter, on célèbre l'arrivée à un poste de direction de Philippe Val, un des esprits les plus sectaires de la place de Paris. Durant ce temps, est au placard depuis de longues années le journaliste qui avait osé citer pendant la revue de presse un titre d'extrême gauche et un titre d'extrême droite.
Mitterrand d'extrême droite ? Pas si Minute le publie.
Cet apartheid humain et professionnel est de règle partout. Quand une information paraît dans un titre non convenable, elle est réputée ne pas exister. Ce fut la cas lorsque Minute avait révélé, des années avant tous les autres titres, l'existence d'une maîtresse de Mitterrand hébergée dans les palais de la République.
De même, en histoire, peut-on citer les documents ou les trouvailles faites par des infréquentables ?
Nous avons un exemple frappant avec David Irving. Cet historien est probablement un des hommes les plus misanthropes qui soient, également détesté par ses ennemis et par ceux qui le sont moins.
Il a réussi à se mettre à dos à la fois la communauté juive et ceux qui contestent l'holocauste. Ses opinions politiques, à contre-courant de la majorité, sont insupportables pour la majorité de ses compatriotes.
Et pourtant. C'est aussi un infatigable chercheur qui base son travail sur des documents d'archives. Méthode qui a aussi ses limites, mais ce n'est pas le débat ici.
Dans le cadre de ses recherches pour une biographie d'Heinrich Himmler, il achève la lecture de l'ensemble des messages secrets allemands interceptés par les services d'écoutes britanniques. Une source extraordinaire d'informations dans laquelle il a déniché un perle : un rapport du chef de la police de Dresde qui annonce un chiffre de morts et de disparus à la suite de l'attaque anglo-américaine sur la ville qui va dans le sens des chiffres anciennement publiés de 80 000 à 135000 morts et réfute celui plus récent de 25 000.
Voici le document en question.
Voici la traduction que propose David Irving :
Re: Missing Persons Situation in Dresden Air Raid Defence region.
The Lord Mayor of Dresden City has established (a) a Central Bureau for Missing Persons and nine Missing Persons registries; (b) eighty- to one-hundred thousand missing-person notifications are estimated to have been registered so far; (c) 9,720 missing-person notifications have been confirmed as fatalities; (d) to date, information on twenty thousand missing person cases has been given out; (e) accurate statistical data possibly only later.
Il est fort à parier que ce document, en dépit de sa nouveauté et de son importance, sera réputé non exister avant qu'il ne soit « redécouvert » par un historien dont on peut citer le nom en bibliographie.
Ne croyez pas que ce critère de la bibliographie soit excessif. Voici quelques années, un étudiant en lettres de la faculté de Rennes avait dû retirer les titres de Georges Dumézil de sa thèse consacrée à la littérature celtique car « Dumézil est un nazi ».
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