samedi 20 juin 2009

Eta tue une nouvelle fois

L'attentat de l'ETA a fait la une de la presse en Espagne. A gauche, Gara, quotidien d'extrême-gauche, porte-voix de l'ETA et de sa mouvance. A droite, El Mundo, quotidien de la droite libérale espagnole.


Le groupe terroriste d'extrême gauche ETA vient de tuer dans un attentat spectaculaire à la voiture piégée à Arrigorriaga, Eduardo Puelles Garcia, un des chefs de la lutte antiterroriste.

L'explosion semble en effet avoir été provoquée par une « bombe ventouse» fixée sous le véhicule. Elle s'est produite vers les 9 heures du matin sur un parking, probablement au moment où le policier démarrait son véhicule. L'explosion a provoqué un incendie qui s'est ensuite propagé à d'autres voitures.

«En ces moments si durs et difficiles, je veux dire à la famille du policier qu'elle a toute notre affection et celle de l'immense majorité de la société basque qui ne supporte plus les assassins et canailles de l'ETA», a déclaré en fin de matinée le chef du gouvernement régional basque Patxi Lopez au parlement, où les députés ont observé une minute de silence.

Cet attentat tranche avec les opérations antérieures, marquées par l'improvisation et révélant la désorganisation de la bande.

Pour la première fois depuis longtemps, une attaque terroriste a pour objectif l'appareil policier chargé de la lutte contre l'ETA.

Elle démontre que les terroristes ont conservé non seulement des capacités opérationnelles, c'est à dire la mise au point de l'engin explosif, sa fabrication et son installation, ainsi qu'une réelle capacité de collecte de l'information.

Le policier a été non seulement identifié, localisé mais suivi durant une période de près d'un an, probablement par un voisin ou par une personne en mesure de se déplacer pour pointer ses mouvements.

Le choix de cette cible est, en se plaçant dans la problématique des terroristes, excellent. Il porte un coup sévère aux forces de l'ordre sans pour autant susciter la même réprobation que l'assassinat ignoble du jeune conseiller municipal Miguel Angel Blanco.

Toutefois, la situation globale a changé.

Pour la première fois, le chef du gouvernement régional basque s'est placé en première ligne pour manifester sa réprobation contre l'ETA. Pour la première fois, les uniformes des trois forces de l'ordre qui interviennent au Pays basque ont été vue ensemble aux côtés du cercueil du policier assassiné.

Cette opération tragiquement réussie n'est pas un signe d'une nouvelle vitalité pour l'ETA mais plutôt un chant du cygne. L'organisation, en dépit de tous ses efforts, est sur la pente descendante car son substrat politique et social se délite.

Les opérations policières tant en France comme en Espagne portent des coups constants à l'ETA et l'organisation terroriste doit sans cesse renouveler son personnel avec des recrues chaque fois plus jeunes et moins expérimentées.

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