samedi 22 novembre 2008

A Madrid, la gauche veut brûler les livres

lLes vrais totalitaires n'apprécient pas les opinions contraires. La militante communistes espagnole Cristina Almeida vient de nous le rappeler en appelant à brûler les livres des historiens de la guerre civile espagnole.

Au cours d'une réunion publique, le 20 novembre dernier à Madrid, en appui au juge Garzon dont les tentatives d'autopromotion viennent de s'achever en désastre juridique, une poignée de militants de gauche, réunissant notamment des artistes subventionnés (affectueusement surnommés « los titiriteros ») et quelques seconds couteaux des partis politiques, ont manifesté leur soutien au magistrat en délicatesse avec sa hiérarchie.

Le juge Garzon, empêtré dans de délicats dossiers judiciaires dont il a le plus grand mal à s'en sortir, et accusé à mots couverts de corruption, avait besoin d'un prétexte pour que les médias aient un os à ronger et ne s'intéressent pas à ses revenus aux origines douteuses. Il n'a rien trouvé de mieux que de vouloir rouvrir les fosses communes où seraient enterrés des « disparus » de la guerre civile, exécutés par les forces du général Franco. Dans cette résolution, il partait du principe que tant que le corps des disparus n'a pas été retrouvé, ils sont réputés encore disparus et les soixante ans écoulés ne changent rien à l'affaire. Mais ce qui a retenu l'attention dans cette résolution, était la demande surréaliste du magistrat de faire vérifier la mort du général Franco.

Or, non seulement Garzon n'est pas compétent pour le faire, mais les faits sont prescrits (tout comme les crimes commis par la gauche) par une loi d'amnistie de 1977. C'est grâce à cette mesure qu'ont pu rentrer en Espagne des centaines d'exilés condamnés par des tribunaux espagnols pour les crimes qu'ils avaient commis durant la guerre. Au premier rang de ces « émigrés », le seul criminel contre l'humanité encore en vie en Europe, Santiago Carrillo, un hommes responsable des massacres de Paracuellos del Jarama. Il vit paisiblement en Espagne et donne des leçons de morale et d'éthique sur les ondes de la Cadena SER.

Vertement tancé par le procureur général Javier Zaragoza dans un écrit qui réduit à néant ses ambitions médiatiques, Garzon bat finalement en retraire dans une résolution dans laquelle il reconnaît finalement son incompétence.

Christina Almeida : d'abord on brûle les livres et après, les auteurs ?

Frustrés, les militants les plus fanatiques de la gauche espagnole ont manifesté leur soutien à ce magistrat incompétent et gaffeur. L'un des participants, l'avocate communiste et ancien député Christina Almeida n'a pas été en mesure de cacher ses sentiments et dans un éclat de rage a déclaré qu'elle souhaitait brûler les livres de tous les historiens qui ne partagent pas sa vision manichéenne de l'histoire. Parmi les auteurs visés, le très populaire César Vidal et le polémique Pio Moa dont les succès en librairie mettent la gauche dans un état de fureur permanent.

Comble de paradoxe, ces belles âmes de la gauche bien comme il faut se sont réunies au circulo de Bellas Artes dans les caves duquel a fonctionné durant la guerre civile un des centres de torture les plus redoutables de Madrid. Mis en place par les socialistes, les communistes et les anarquistes, cette prison clandestine a détenu les personnes soupçonnées de sympathies de droite ou tout simplement des catholiques connus. Elle a aussi servi dans le cadre d'opérations de banditisme pour se débarrasser des propriétaires des maisons et appartements que les « chequistes » avaient vidé de leur contenu.


Manuel, le papa de Cristina Almeida
ne cachait pas ses opinions de droite.


Pour en finir avec Cristina Almeida, son père Manuel fut un adversaire résolu du front populaire. Journaliste dans le quotidien catholique Hoy publié à Badajoz, il fut arrêté par les républicains au début de la guerre civile et enfermé dans une checa de la ville, d'où son frère Antonio l'a libéré les armes à la main, avec les troupes du général Yagüe, peu de temps avant son probable assassinat.


La presse locale rend compte de l'engagement de leur collègue 
Manuel Almeida pour la durée de la guerre.

Plus tard, le digne père de cette militante communiste s'engagea comme volontaire dans un tercio et, après la guerre, il devient une des principales personnalités du régime dans la province.

Le passé de la militante communiste Cristina Almeida est celui d'une bonne partie de la gauche espagnole. Ils ont à effacer la tache de ne pas avoir des origines pures et prolétariennes. En grande majorité, ils sont les rejetons privilégiés de la dictature, bénéficiant de bourses et de prébendes quand les véritables oppositeurs au franquisme connaissaient la prison et l'exil. Ces premiers défenseurs de la liberté sont aujourd'hui devenus des adversaires de la gauche comme Fédérico Jiménez Losantos o Pio Moa. Un livre récent rappelle leur itinéraire.



Por qué dejé de ser de izquierdas
Javier Somalo y Mario Noya. Prólogo de Javier Rubio. Epílogo de César Vidal.
Ciudadela. Madrid, 2008. 238 pp. 18,50 €

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