mercredi 5 novembre 2008

Le maréchal Foch à l'honneur


Il est un fait incontestable : le maréchal Foch, grand vainqueur de la Première Guerre mondiale, a été oublié par les Français. Dans l'esprit du public, cette fameuse « mémoire collective », c'est paradoxalement le maréchal Pétain qui occupe la première place.

Raison de plus pour se féliciter de l'organisation du colloque international : Ferdinand Foch « Apprenez à penser ». Pour y assister, il suffit d'imprimer soi-même le carton d'invitation.

Sous le haut patronage du ministère de la Défense et l'Académie Française ; Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, le collège d'enseignement supérieur de l'armée de Terre (CESAT) et le centre de doctrine et d'emploi des forces (CDEF), soutenus par la Fondation St Cyr, vous présente le prochain colloque international dont le sujet sera : Ferdinand Foch : "Apprenez à penser ".

L'ensemble de la carrière du futur maréchal Foch, du jeune engagé volontaire de la guerre de 1870-1871 au président du Conseil supérieur de la Guerre en 1919, premier commandant en chef interallié et distingué par la maréchal (exemple unique) par trois nations différentes, ouvre bien des pistes de réflexion. Ses écrits, ses actes, sa capacité d'influence, au-delà du monde militaire et de son époque, sont autant d'axes de recherches, à la fois parallèles et entrecroisées.

Théoricien de la chose militaire, remarqué dès 1903 (Des principes de la guerre) pour son esprit d'analyse et la concision de l'expression de sa pensée : quelles sont ses références historiques, quelle est la part des guerres récentes (Sécession, Russo-Turque, Boers, etc.), comment se traduit-elle quand il commande l'Ecole supérieure de Guerre, suscite-t-il un intérêt particulier auprès des autres armées ?
Commandant du célèbre 20e corps d'armée au début de la Grande Guerre, il est commandant en chef interallié en 1918, après avoir exercé des responsabilités diverses (une Armée sur la Marne, un Groupe d'armées en Flandres, Artois et sur la Somme), conseiller du gouvernement, délégué auprès du haut commandement italien après le désastre de Caporetto, etc.). Comment les enseignements qu'il tire au fur et à mesure de expériences contribuent-ils à faire évoluer sa pensée initiale ? Comment intègre-t-il dans son raisonnement les nouvelles formes prises par la guerre ? Quels sont ses rapports avec ses pairs, avec les parlementaires et ministres, avec le monde culturel, avec les Alliés -militaires, diplomates, gouvernants- ? Comment est-il perçu par le haut commandement allemand ?
Dans l'Europe martyre de l'armistice, de l'hiver 1918-1919 à la fin de l'année 1920, face aux anciens ennemis vaincus, aux nouvelles nations qui émergent, aux bouleversements révolutionnaires, au nouvel environnement économique et financier, quelle est la part d'influence personnelle du maréchal Foch ?
La « maison Foch », de Weygand à de Lattre, tient une place éminente dans les armées françaises, entre les héritiers de Joffre et les fidèles de Pétain. Au fil des apports novateurs successifs, que reste-t-il en 1939, en 1945, de la pensée initiale ? Exerce-t-il une influence significative (et si oui, dans quelle mesure et jusqu'à quand) dans l'organisation, l'instruction ou l'entraînement d'autres armées dans anciens belligérants ?
Après la « révolution militaire » du dernier quart du XXe siècle, les enseignements de Foch conservent-ils une certaine modernité ? Si oui, lesquels ?
Les communications prononcées à partir de ces questions, qui contribuent toutes à une mise en perspective de problématiques très actuelles (relations entre Alliés, avec ses pairs comme avec les autorités politiques, prise en compte des évolutions technologiques, formation des cadres, cohérence entre la pensée et l'action, etc.), traitées de façon croisée par des officiers et des universitaires, français et étrangers, pourront utilement alimenter la réflexion des cadres militaires et civils.

Signalons que Rémy Porte, l'organisateur de ce colloque, vient de publier un outil indispensable à tous les passionnés de la Grande Guerre. Cet historien militaire est un des meilleurs de l'Armée française, il s'intéresse notamment à la mission militaire française au Proche-Orient durant la Première Guerre mondiale, dont le rôle a été occulté par le saltimbanque déguisé en bédouin Lawrence.
Voici la présentation de l'éditeur :



Dictionnaire de la Grande Guerre 1914-1918
François Cochet et Rémy Porte

Bouquins, 1184 pages, 31 €, ISBN : 978-2-221-10722-5


Outil indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire européenne du xxe siècle, ce Dictionnaire inédit apporte un éclairage nouveau et exhaustif sur ce long conflit qui fit entrer l'Europe dans un cycle de tragiques métamorphoses.
La guerre de 1914 a commencé par ressembler à toutes les guerres que les hommes avaient plus ou moins l’habitude de faire et surtout de subir. Ce fut la " dernière guerre aux mesures humaines, écrivait Dorgelès, le courage valait une arme, les combattants se sont affrontés poitrine contre poitrine ". Mais c’est aussi la première guerre où s’est révélée l’horreur du siècle à venir. " Je sentais l’Homme mourir en moi, écrira Drieu La Rochelle. La guerre n’est plus la guerre. " Ce Dictionnaire apporte un éclairage nouveau et exhaustif sur ce long conflit qui fit entrer l’Europe dans un cycle de tragiques métamorphoses. Quatre années interminables qui s’achèvent le 11 novembre 1918, quand les bugles sonnent enfin le cessez-le-feu et que les Poilus sortent des tranchées sans plus pouvoir parler. Sont présents dans cet ouvrage les hommes, anonymes ou glorieux, les batailles, les territoires et les nombreux théâtres d’opérations, mais aussi les armements, les matériels et les conditions de vie, les notions d’engagement et de contrainte, d’insoumission, de fraternisation, de patriotisme. L’on y croise des généraux, des Poilus, des gueules cassées, des écrivains et des poètes – dont un grand nombre morts au champ d’honneur, comme Alain-Fournier, Péguy ou Psichari –, mais aussi des journalistes, des hommes politiques, des industriels, des scientifiques. La diversité des auteurs, la qualité de leur réflexion, leur longue fréquentation des archives, tout concourt à faire de ce Dictionnaire de la Grande Guerre un outil indispensable pour ceux qui s’intéressent à l’histoire européenne du xxe siècle. Quelques mois après la mort du dernier Poilu, alors que ces événements s’effacent lentement de notre mémoire collective, voici un ouvrage, unique en son genre, pour ne pas oublier.

François Cochet est agrégé, docteur en histoire, professeur des universités en histoire contemporaine, spécialiste de l’expérience combattante. Le lieutenant-colonel Rémy Porte est docteur en histoire, ancien directeur de la recherche et de la prospective au Service historique de la Défense-département Terre, affecté à l’École supérieure des officiers de réserve spécialistes d’état-major. Ils ont dirigé la rédaction de ce volume, qui a mobilisé les meilleurs chercheurs aussi bien en France qu’à l’étranger.

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