Le président élu Barack Obama ne brille pas par son audace à l'heure de choisir l'équipe avec laquelle il va gouverner les Etats-Unis à partir du 20 janvier prochain. Il a monté ses équipes avec une participation massive de chevaux de retour de l'équipe du président Clinton, dynamitant en quelques jours tous les espoirs de renouveau déposés en lui par ses électeurs, notamment les jeunes blancs idéalistes (et un peu neu-neu) qui ont massivement fait campagne pour lui. Sur certains campus universitaires, le simple fait de ne pas porter un insigne Obama faisait d'un étudiant l'équivalent contemporain d'un criminel contre l'humanité.
Pouvait-il faire autrement ? Non, car il difficile de réunir environ sept mille personnes en mesure de prendre en main le gouvernement fédéral sans faire appel au vivier des démocrates connus. D'autre part, ne pas nommer quelques poids lourds à des postes clef comme le secrétairie d'Etat comportait un risque politique que Obama n'a pas voulu prendre.
Quoi qu'il en soit, par des choix obéissant à la logique des appareils démocrates et des lobbies, Barack a contredit la légende qu'il a bâtie en deux ans de campagne. Il rsique d'en payer le prix prochainement.
C'est très bientôt, le mardi 2 décembre que le président élu va faire face au premier défi électoral qui risque de se transformer en défaite.
L'Etat de Géorgie organise ce jour une élection sénatoriale où s'affrontent le démocrate Jim Martin et le républicain Saxby Chambliss, un homme qui personnifie tous les défauts du Parti républicain : un soutien sans faille au big business et, dans son cas, à l'agri-business. Peu sympathique, assez impopulaire et sans aucune brillance personnelle dans son activité parlementaire, rien ne plaide en sa faveur sinon qu'il porte les couleurs des républicains. C'est probablement cet ensemble contradictoire de facteurs qui explique ce nouveau vote. Selon la loi de l'Etat, pour remporter l'élection il faut engranger 50% des votants plus une voix Chambliss a obtenu 49,75 contre 46,83 pour son adversaire. La présence d'un candidat libertarien compliquant la situation.
Les poids lourds du Parti démocrate sont venus soutenir leur champion tandisque les républicains ont fait de même, McCain en tête. Pourtant, la visite la plus attendue est celle de Sarah Palin. La candidate à la vice-présidente, celle qui fut la victime de la campagne de presse la plus concertée et la plus haïneuse de la part des grands médias, arrive dimanche soir pour un grand gala de soutien à Saxby Chambliss et va entreprendre une tournée de l'Etat jusqu'aux dernioères heures de la campagne électorale.
Alors que les commentateurs politiques patentés et les journalistes à la mode n'ont pas de mots assez durs contre elle, Sarah Palin bat des records de popularité auprès des républicains de base et, si cette tournée passe bien dans les médias locaux, il est possible que le gouverneur de l'Alaska parvienne à mobiliser les indécis et les abstentionnistes de son propre parti, transformant le succès annoncé de Saxby Chambliss en triomphe.
La victoire de ce vilan politicien de droite, serviteur fidèle des intérêts financiers de ses gros donateurs, sera une mauvaise nouvelle pour l'équipe Obama car elle va permettre au Parti républicain de conserver le nombre minimal de sièges au sénat lui assurant la possibilité de perturber le processus législatif démocrate, le « filibustering ».
Toutes proportions gardées, si cette défaite se produit, ce qui pour le moment est probable selon les derniers sondages, elle aura un impact sur l'opinion considérable, un peu comme la réélection d'Alain Peyrefitte en janvier 1982, en pleine vague rose mitterrandienne. Que l'homme le plus vilipendé de la droite française puisse être réélu fut un signe puissant que la France n'étais pas encore une république socialiste.
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