mercredi 5 novembre 2008

Barack Obama, la déception au coin de la rue

Ce matin, en écoutant la radio à 5 h, j'ai appris le triomphe du sénateur démocrate Barack Hussein Obama quand CNN l'a proclamé vainqueur.

L'explosion de joie qui s'en est suivie à Chicago parmi les soutiens du candidat est compréhensible, tout comme la déception manifestée par les républicains partisans du sénateur John McCain dont j'ai écouté en direct sur la BBC l'allocution par laquelle il reconnaissait sa défaite. Un superbe discours.

Les quatre années qui viennent appartiennent au nouvel élu de l'Amérique. Les critiques sur son manque d'expérience sont de mauvaise foi car ce dont a besoin un président c'est de caractère et de savoir s'entourer de conseillers plus intelligents que lui.

Barack Obama a démontré un réel talent pour choisir un entourage compétent (notamment ses stratèges électoraux) et il peut compter sur le soutien d'une presse majoritairement acquise à sa cause. Il dispose donc de deux atouts considérables pour mener à bien son mandat et appliquer sa politique, d'autant plus qu'il dispose d'un Congrès majoritairement démocrate.

Les électeurs ayant choisi Obama ont placé leurs espoirs très haut. Prenons le cas de cette femme interrogée dans une réunion électorale qui avoue très simplement que le futur président va l'aider à boucler ses fins de mois en l'aidant à payer son loyer et le plein de sa voiture.



Évidemment, cet exemple est caricatural mais révélateur de l'état d'esprit des électeurs de son cœur de cible, que les spécialistes appellent d'un terme codé, les « unsophisticated voters ». je laisse à mes visiteurs le soin de le traduire eux-mêmes.

Pour ce qui est de la politique intérieure, ce nouveau messie va vite découvrir les limites de son pouvoir. Et la déception risque d'être vive quand après son entrée en fonctions en janvier prochain, les matins ne chanteront pas plus que sous George W. Bush.

Mais, ce sont probablement les thuriféraires du nouvel élu à l'étranger, et notamment en Europe, qui risquent d'être les plus déçus. Barack Obama ne peut changer du jour au lendemain une politique étrangère qui répond aux intérêts à long terme de l'Amérique. Les changements, s'il y en a, risquent de se situer davantage dans le domaine du symbolique que du réel.

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