Je souhaiterais revenir sur le cas du colonel Desgrées du Lou en citant un forum dans lequel un de ses descendants est intervenu.
Permettez à l’un des petits-neveux du Colonel Xavier Desgrées du Loü de s’adresser à tous ces passionnés de l’histoire de la « grande guerre », de m’adresser aux nombreux lecteurs de ce site qui se sont posé des questions sur l’authenticité de la photo devenue célèbre du « drapeau à l’assaut », parue en couverture d’un numéro de la revue l’Illustration en 1915. Actuellement en vacances dans le Morbihan, je complèterai un peu plus tard ce mot en vous adressant des éléments plus complets sur ce chef de corps du 65e RI, des pièces inédites, pour ceux bien sûr que cela intéresserait.
Pourquoi le Colonel portait-il le drapeau du régiment ? Simplement parce que le porte-drapeau était tombé, victime d’une balle ennemie ; en passant près de lui le colonel prit le drapeau en mains, entraînant ses hommes à l’assaut, à la tête de son régiment, en leur criant « allons-y, vive la France, en avant ! »…Voilà. Si un de nos visiteurs pouvait nous adresser une photo du colonel, nous serions ravis de la mettre en ligne.
L’origine de la polémique portant sur cette photographie provient d’un malheureux article, signé du lieutenant Bourlet (attaché au service historique des Armées de Vincennes), paru dans une revue éphémère 14-18, aux éditions Michel Hommel. Le Lieutenant Bourlet s’est plu (pourquoi ?) à imaginer ce document comme étant « cliché de propagande », une « scène reconstituée par la suite par l’éditeur », etc. Ces élucubrations n’ont bien sûr aucun fondement : la photographie n’était pas, loin de là, à l’heure du numérique, et cette thèse ne peut résister à aucun argument historique, à aucune analyse sérieuse. Eussent été plus intéressant pour l’Histoire les témoignages du photographe, un sergent appelé nommé Charreau, qui a par ailleurs pris de nombreuses autres photos du colonel commandant le 65e RI, la famille Baschet, responsable pendant trois générations de l’Illustration de l’époque (dont Marcel Baschet, célèbre portraitiste des généraux de 14-18, grand prix de Rome), la nombreuse famille du colonel Desgrées du Loû, son frère Emmanuel, fondateur du journal l’Ouest-Eclair, les neveux et nièces du colonel, sa veuve qui lui a survécu plus de quarante ans, ceux qui ont connu et fréquenté les témoins survivants de cette époque, les courriers des années 1910-1920, les témoignages des officiers ayant assisté à la mort de leur colonel…
A la suite de la parution de l’article, j’avais écrit au lieutenant « historien », ainsi qu’au directeur du Service Historique des Armées, leur proposant des éléments inédits, des photographies et courriers, des témoignages authentiques qui ne sont pas en possession du SHD. Je n’ai jamais obtenu une réponse… que j’attends encore depuis plusieurs années. Un historien digne de ce qualificatif rapporte des faits précis et incontestables, il vérifie ses sources et ne se contente pas de rédiger un papier simplement à l’aide du dossier du service de Vincennes. Il recherche des témoignages, des courriers, des écrits vérifiables. Il n’imagine pas, ne romance pas, ne porte pas de jugements qui ne soient incontestables… Malheureusement ce ne fut pas le cas pour illustrer, dans la revue 14-18, cette belle photo, qui par ailleurs a inspiré des réalisations de monuments aux morts.
Dès que j’aurai réuni cette documentation que j’avais préparée à l’intention du SHD, je la scannerai à l’intention des lecteurs de ce site : Récit du capitaine de Corta, adjoint du colonel, récit du cycliste Maurice Aubin, rédigé à la demande du colonel de Vial, lettre d’un combattant allemand, témoin de la mort du colonel, adressée à sa veuve en 1920, photos du colonel, pendant la messe célébrée le matin même de sa mort, photo du colonel dans sa tranchée, dernière lettre du colonel à son frère Emmanuel, la veille de l’offensive…
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