mardi 11 mai 2010

Etre créole



Je suis ému aux larmes en écoutant ce poète de cru qu'était le chanteur paysan Atahualpa Yupanqui. Un modèle d'homme debout, face à l'adversité et, surtout, à la médiocrité.

Il nous parle de sa vie, des coûtumes espagnoles d'Amérique, il nous dit des mots très vrais sur ce qu'est être un créole.

Je suis argentin, mais pas créole puisque pas une goute de sang indien ne coule dans mes veines. Je n'en suis que plus respectueux pour cette union si réussie, et si miraculeuse, entre le sang des conquistadores et le sang des premiers habitants du continent.

Mes meilleurs amis sont créoles, le parrain de mon fils l'est aussi. Avec cet espoir un peu fou qu'il puisse lui transmettre quelques unes de ses qualités.

Je fais une différence entre les Argentins des villes, qui aiment le tango, le bandonéon et la voiture, qui parlent le porteño ou le lunfardo, et les Argentins des champs, qui aiment la samba, la guitarre et le cheval, et qui parlent un castillan aussi pur que celui de Gongora ou de Lope de Vega.

L'habitat de l'Argentin des champs.



Puis-je l'avouer, je n'aime pas les Argentins des villes. J'aime les Argentins des champs.

Chauffer l'eau du maté au coin du feu.

Dans l'Argentine de la campagne, on ne dépend pas du gaz de ville pour chauffer l'eau du maté. On ne compte pas sur la police pour régler ses différends. On ne paye pas un avocat pour régler ses problèmes de voisinage.

Dans l'Argentine des champs, ce qui importe c'est d'être un homme.

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