dimanche 13 juin 2010

Belgique : état des lieux


Belgie barst…
«Crève Belgique… tout un programme en deux mots.


Les élections de ce jour dans l'Etat belge rapprochent cette funeste construction juridique de sa mort annoncée. La possible majorité indépendantiste en Flandre est pourtant de bon augure pour l'avenir des relations entre les habitants des Pays Bas méridionaux, tant francophones que néerlandophones.

Les rapports entre ces deux populations sont empoisonnés depuis la tentative de l'élite gouvernante francophone d'imposer le français à l'ensemble de la toute nouvelle Belgique au début du XIXe siècle.

La révolution des nationalités, suscitée par la Révolution française et l'impérialisme français subséquent, a permis l'arrivée au premier plan du néerlandais dans les Pays Bas méridionaux alors qu'il l'était depuis longtemps dans les Pays Bas du nord.

Les Pays Bas méridionaux ont longtemps fait parti d'un ensemble plurinational dont la langue usuelle était le français. Par exemple, les archives de l'armada des Flandres du roi d'Espagne sont conservées à l'Amirauté de Bruxelles sont en français. L'examen des archives de toute nature révèle un usage très important du français non seulement dans la vie publique, mais aussi privée. J'ai été frappé par la lecture de menus de première communion en français dans des villes parfaitement flamandes.
En dehors des ouvrages de Patrick Villiers, probablement le meilleur historien français de marine en général et des corsaires en particulier (voir son Corsaires du littoral), j'invite mes lecteurs à découvrir l'œuvre de R. A. Stradling, notamment son The Armada of Flanders: Spanish Maritime Policy and European War, 1568-1668. Pour télécharger un chapitre d'essai, ici. Pour un aperçu général, ici. Cet ouvrage représente à mes yeux la quintessence d'un travail d'historien.
Cette présence du français s'explique alors tout comme celle de l'anglais aujourd'hui. La disparition progressive de la langue de Robespierre et de Saint-Just du plat pays est tout aussi naturelle et me semble une bonne chose.

Dans un Etat qui se veut binational, il est paradoxal de contraindre des autorités régionales à abandonner l'usage de la langue du pays pour traiter avec des résidents qui se refusent à l'apprendre. Si un francophone choisit de résider en Flandre, il doit apprendre le flamand. S'il refuse ce geste minimal de convivialité, qu'il aille s'installer en Wallonie.

Pour une fois le quotidien Libération publie un bon reportage de José-Alain Fralon dont la bonne tenue étonne dans un quotidien plutôt abonné aux distribes fransquillonnes d'un Jean Quatremer.

Toutefois, je suis étonné par l'ignorance de ces observateurs étrangers de la dimension historique de cette revanche flamande. Nous en avons assez parlé ici pour que je ne me répète pas,

[Bormsherdenking.jpg]

Commémoration de la mort d'August Borms un des fondateurs du nationalisme flamand moderne.

Seul ce bref rappel :

La grande réussite du mouvement flamand actuel est d'avoir communiqué à l'ensemble de la société flamande cette détestation de la Belgique qui avant n'était l'apanage que des nationalistes. Sans l'aide des Francophones et de leur politique d'épuration ethnique après la Seconde Guerre mondiale, il n'y serait jamais parvenu.

La condamnation à mort de la Belgique a été écrite avec le sang des fusillés des deux guerres mondiales et avec les larmes de rage des familles des victimes d'une répression qui dure encore (pas de loi d'amnistie en Belgique alors qu'en France la première a été votée dès 1947). Lire ce post pour plus de détails. A titre de comparaison, il y eut 94 Français pour 100 000 qui furent emprisonnés pour faits de collaboration pour 596 Belges.



La Flandre à mille temps
L’implosion du royaume de Belgique est-elle pour bientôt ? A la veille des élections générales, voyage chez les Flamands, partagés sur l’avenir de leur pays.


En 1968, des milliers d’étudiants flamands de l’université de Louvain dépavaient les trottoirs et défilaient aux cris de «Walen Buiten !» (Wallons, dehors). Chaque jour, des groupes de choc organisaient des razzias, posant une question aux étudiants. «As-tu soif ?», «Hebt jij dorst ?» en flamand. Ceux qui ne comprenaient pas, ou répondaient dans la langue de l’ennemi, étaient précipités dans les eaux de la Dyle. «Même les bilingues, accusés d’opportunisme, faisaient le plongeon», raconte l’écrivain Conrad Detrez (1). Les Flamands obtinrent satisfaction. Les francophones plièrent bagages pour aller fonder, entre vaches et betteraves, une nouvelle université en Wallonie. Cette «victoire de Louvain» est une étape importante du long combat mené par les Flamands depuis la création du royaume de Belgique en 1830, pour être considérés comme des citoyens à part entière et imposer leur langue à égalité avec le français.

Ce mois de mai, dans la même université, le calme règne. Stan, solide étudiant en droit, sourit : «La vaisselle, c’est hier qu’on se l’envoyait à la figure ! Aujourd’hui, tout va bien. Nous ne sommes pas au Kosovo.» Et pourtant. Dans sa courte histoire, la Belgique n’a jamais paru si proche de l’éclatement. A la veille des élections générales de ce dimanche, les sondages révèlent que près de 45 % des électeurs flamands s’apprêteraient à voter pour des partis séparatistes, dont le plus important, la N-VA (Nouvelle Alliance flamande), populiste de droite, pourrait devenir avec plus d’un quart des suffrages le premier parti de Flandre et de Belgique. Même si un autre sondage a montré que 15 % seulement des Flamands se prononcent pour une scission radicale de la Belgique, la question se pose : l’implosion du royaume est-elle pour bientôt ?

«La géographie ne change pas»
A Louvain, Peterjan Gijs, frêle architecte de 27 ans, évoquait rarement «ces histoires» avec ses amis. Depuis la crise ouverte en avril par la démission du gouvernement, il se sent «vraiment concerné». Si Peterjan trouve «ridicule» l’idée d’«un petit Etat flamand, sorte de Liechtenstein ou de Monaco», il doit constater que «plus personne ne maîtrise ce qui se passe, chacun suit sa logique et s’écarte progressivement de l’autre». «Certains de mes copains, dit-t-il, pourraient même voter pour la N-VA. D’abord parce qu’ils sont déçus par les autres partis, mais aussi parce qu’ils estiment que les francophones de Belgique n’ont jamais fait l’effort de nous comprendre.»

Dans une brasserie de la Grand Place d’Anvers, Georges Timmerman, cheveux ras et barbe de plusieurs jours, pose un regard désabusé sur son pays. A 56 ans, cet ancien journaliste du Morgen, (le Libé flamand), a créé un site Internet d’informations politiques, dénommé Apache, en référence aux voyous parisiens et bruxellois du début du XXe siècle. «Fatigué de la Belgique et de ses querelles incessantes», Georges estime que «la fin de la Belgique ne serait pas la fin du monde et permettrait peut-être de s’occuper enfin des vrais problèmes.» Et les Wallons ? «La géographie ne change pas. Nous sommes déjà voisins, nous le serons encore demain et nous trouverons bien les moyens de nous entendre.»

Dans le quartier branché d’Anvers, Guy «Lee» Thys, 57 ans, est producteur et réalisateur. Chaque matin, en arrivant au bureau, il passe devant une immense affiche du Mépris de Godard. Du mépris, il en est vite question. Guy raconte des années d’humiliation lorsqu’il faisait ses études de cinéma à Bruxelles. «Je ne savais pas si le mot croissant était masculin ou féminin. Par peur de dire : donnez-moi une croissante, et de m’attirer la moquerie des clients, j’en commandais toujours deux.» Guy ne soutient pas la cause séparatiste : «Sans Bruxelles, la Flandre n’est rien», assure-t-il. Erwin Mortier, qui vient de recevoir le principal prix littéraire des Pays-Bas pour son roman Godenslaap (Sommeil des dieux) (2) lui fait écho : «La lutte pour maintenir notre langue dans ce pays a été très dure. Mais ce n’est pas parce que nous reconnaissons la légitimité de ce combat que nous devons automatiquement devenir nationalistes.»

Les artistes et intellectuels, Flamands et francophones, semblent être les seuls à se sentir vraiment à l’aise dans leur no man’s land belge. Ils se reconnaissent dans la boutade surréaliste d’Arno : «La Belgique n’existe pas ? Je sais : j’y habite.»

Même si elle n’est pas du même monde que le chanteur déjanté, Léonie van Tielborgh estime aussi que «l’indépendance de la Flandre, ce n’est pas sérieux». Née en 1940, à moins de 5 km de la frontière des Pays-Bas, cette jolie dame blonde assise dans son superbe appartement qui domine Anvers, a peu d’atomes crochus avec ses voisins du Nord. «Les Hollandais, même si nous parlons la même langue, j’ai quelque chose contre eux, cela vient du cœur ! Ils sont bornés, un peu agressifs, imbus de leur personne. Et ces femmes qui vont encore à la messe avec leurs jupes noires.» Léonie, qui a tenu à nous faire goûter sa tarte aux pommes, a connu le temps où les «fransquillons», les «petits de Français», tenaient le haut du pavé dans les villes flamandes. Le temps où «on parlait français au salon et néerlandais à la cuisine». Par son grand-père et à l’école, elle a aussi compris l’un des mythes fondateurs (et, comme tout mythe pas forcément prouvé) de la conscience flamande : les soldats flamands morts durant la guerre de 14-18, pour n’avoir pas compris les ordres que leur donnaient leurs officiers francophones.

«Bruxelles est loin…»

Anvers la cosmopolite, la débrouillarde, où, comme dit le dicton, «on peut toujours trouver à n’importe quelle heure, à n’importe quel jour, un bateau qui part pour n’importe quelle direction», est aussi Anvers la brune. Qui accueille un meeting du Vlaams Belang. Le parti d’extrême droite, en baisse selon les sondages, réalise ici ses meilleurs scores (plus de 33 % lors des municipales de 2003). Plusieurs centaines de militants, de tous âges et de tous milieux, agitent des drapeaux flamands et applaudissent les slogans de leurs candidats. «Bienvenue dans le Chicago flamand», tonne Filip Dewinter, le président du parti, faisant allusion à l’augmentation de la violence à Anvers. Un autre orateur fait éclater la salle de rire en transformant la formule «vivre comme Dieu en France» en «vivre comme Mahomet en Belgique». Valery Vangorp, charmante employée de 22 ans, applaudit à tout rompre. Pourquoi est-elle là ? Son père, «mais pas sa mère», est militant depuis longtemps ; le parti est «le seul à penser à l’avenir des jeunes» ; les Flamands donnent beaucoup trop d’argent à la Wallonie ; elle se sent bien plus proche d’un Hollandais que d’un Wallon ; et «surtout», il y a trop d’étrangers en Flandre… «Bruxelles est loin, dit-elle, je préférerais une République flamande avec Anvers comme capitale.»

Eddy, un ambulancier à la retraite, approuve : «Nous n’avons pas besoin de Bruxelles chez nous !» Dimitri Hoegaerts, le jeune et très correct attaché parlementaire d’un député du Vlaams Belang, veut lui aussi abandonner Bruxelles. Pour les nationalistes, c’est un changement de cap : Bruxelles, située en Flandre mais peuplée en majorité de francophones, a été jusqu’ici la principale raison de l’attachement des Flamands à une Belgique unie. Eddy l’ambulancier continue : les Flamands «germanistes» n’ont plus rien à faire avec ces «latins» de Wallons. Et d’invoquer le scandale des scandales : «En Belgique, 90 % des radars sont en Flandre et pourtant, les deux régions partagent les contraventions payées par les automobilistes flashés. Encore de l’argent qui part de nos poches pour aller dans celles des Wallons !»

La sœur du prince pour reine

Et le roi des Belges dans tout cela ? Valery se dit «républicaine». Pour elle, «ces gens-là coûtent cher et ils ne sont pas très normaux». Philippe, le fils du roi actuel, Albert II, est «particulièrement ridicule». Eddy, lui, balaye la cour de Belgique d’un revers de main énervé : «Finito ! Finito !» Si ce discours antimonarchiste des militants du Vlaams Belang est classique, il surprend plus dans la bouche de Monique van der Straeten, une femme modérée, ancienne fonctionnaire du Parlement européen à Bruxelles qui parle cinq langues. Elle n’est pas tendre avec le prince Philippe : «Un incapable, jamais nous ne l’accepterons !» En l’écoutant, on pense à un avocat bruxellois qui se demandait si la monarchie, considérée comme un pilier de la Belgique, ne pourrait pas en devenir le fossoyeur. «La grande majorité des Flamands, hier fervents monarchistes, pourraient profiter de la montée sur le trône du prince Philippe, qu’ils détestent, pour remettre le royaume en cause», expliquait-t-il. Quitte à choisir un roi, les Flamands préféreraient une reine, possibilité ouverte par l’abolition de la loi salique en 1992. Et pourquoi pas Astrid, 48 ans, la sœur de Philippe ? Elle est sérieuse, catholique et, qui plus est, mariée à un prince autrichien.

Monique raconte elle aussi ses frustrations à Bruxelles : «Je travaillais, en français et en anglais, pour une agence de communication. Un jour, alors que nous déjeunions tous ensemble, je me suis fait engueuler par ma directrice parce que je parlais néerlandais avec une de mes amies !» Monique n’a plus supporté les francophones incapables de prononcer un mot de néerlandais «même pas bonjour ou merci», la provocation des serveurs dans les restaurants, qui font exprès de ne pas comprendre. «Une fois, ce n’est pas grave, mais, tout le temps, ça use !» En 2008, elle est partie vivre à Gand. Selon elle, la morgue des francophones ne date pas d’hier. Dans l’armée belge, raconte Monique, les officiers s’adressaient en français à leurs troupes, en majorité des Flamands qui n’y comprenaient rien. Ils terminaient leurs discours par : «Et pour les Flamands, c’est la même chose !» Monique s’interroge sur son prochain vote. Pourquoi pas la N-VA, même si «une petite Flandre, c’est un peu ridicule» ?

«Une Flandre indépendante, ce n’est pas rien», affirme Wilfried, employé dans une pharmacie de Gand, «avec 6 millions d’habitants, nous sommes plus nombreux que le Danemark, l’Irlande ou la Slovaquie» ! La cinquantaine, cravate et chemise grise assorties, cheveux coiffés sur le côté, il a longtemps eu foi en la Belgique : «Il y a encore trois ou quatre ans, je croyais vraiment à ce pays. Maintenant, c’est fini. Pour une question d’efficacité, nous devons nous séparer. Tout cela coûte trop cher.»

«Rik» - appelons ainsi, cet homme rogue d’une quarantaine d’années qui ne veut pas donner son nom - habite Linkebeek, une des communes de la périphérie bruxelloise situées en Flandre et peuplées en majorité de francophones, qui sont au centre de la crise politique. Les autorités flamandes veulent mettre fin à certaines facilités administratives accordées aux francophones de la zone. Pour Rik, en Flandre, on parle flamand et c’est tout ! Il est de toutes les manifestations et colle des affiches exigeant que les «rats français foutent le camp». Chaque 1er septembre, il participe avec sa famille au Gordel («la ceinture»), une promenade autour de Bruxelles, organisée depuis 1981 pour affirmer le caractère flamand de la périphérie de la capitale. En 1993, plus de 110 000 personnes y avaient pris part. Un record.
Un vrai «Belgicain»

Annelies Kums et Simon Steverlinck, 27 ans, donnent rendez-vous au café Roskam, rue de Flandre justement, dans le centre de la capitale. «A Bruxelles, il y a un quartier portugais, un quartier turc… et un quartier flamand, et c’est là que nous vivons», expliquent-ils. «Comme s’il y avait un quartier français à Paris», ironise Léo, un habitué du Roskam. Il rappelle que Bruxelles est encore la capitale de la Belgique et de la Flandre et que la ville était habitée, à la création du royaume il y a 180 ans, par près de 70 % de personnes parlant un patois flamand. Aujourd’hui, il y a moins de 15 % de Flamands à Bruxelles.

Annelies et Simon, nés dans la province flamande, n’ont pas, «ou très très peu», d’amis francophones. «En fait, ce sont toujours nous, les Flamands, qui devons faire des efforts», explique Simon. Une Flandre indépendante, «pourquoi pas ?» dit-il. «Moi, cela me gênerait, rétorque Annelies. Quand on me demande d’où je viens, je me dis toujours belge.» David Degreef vient les rejoindre au Roskam. Ce Flamand élégant, 27 ans lui aussi, est un vrai «Belgicain» - traduire : partisan de la Belgique unie - qui juge la Flandre trop petite pour être indépendante et affirme se sentir davantage chez lui en Wallonie qu’aux Pays-Bas. Tous les trois ne veulent pas dire pour qui ils vont voter. Ils concluent sur un cri du cœur : «Tout cela ne nous empêche pas de dormir.»

«Si les francophones restent aussi rigides, on va tout droit vers la scission du pays», décrète John Spruyt, agent immobilier, rencontré à Vilvoorde, à une dizaine de kilomètres de Bruxelles. Président du cercle historique de la ville, cet homme rondouillard, avoue son admiration pour Nicolas Sarkozy et la France, sa deuxième patrie. Pourtant, il exige que tous les compromis de vente signés dans son agence soient rédigés en néerlandais. «Nous sommes dans une ville flamande et il faut respecter sa langue. Si quelqu’un veut un texte en français, tant pis pour lui. Les étrangers, Turcs, Africains, Européens de l’Est, prennent tous des cours de néerlandais quand ils arrivent, mais pas les Belges francophones.» Si John est opposé au séparatisme, une «confédération» lui conviendrait parfaitement.
«La Belgique n’est pas une nation»

Confédéralisme, le mot est dans la tête de tous les Flamands. Une manière élégante de se séparer sans divorcer, et de vider progressivement l’Etat central des prérogatives qui lui restent. A Ekkem, un village à quelques mètres de la frontière française, Luc Devoldere, 57 ans, anime Ons Erfdeel, une fondation de promotion de la culture néerlandaise, Flandre et Pays-Bas rassemblés. «Quand j’étais jeune, explique-t-il, je voulais être parisien. Plus tard, italien. Et puis, j’ai accepté mon destin : je suis d’ici, un Belge néerlandophone vivant en Flandre.» Il cite Nietzsche et sa définition d’une nation, des gens qui parlent la même langue et qui lisent les mêmes journaux et constate : «La Belgique n’est pas une nation.» Il reste pourtant optimiste : «Le pays ne cassera pas, il y a de l’espoir. Sauf si les francophones continuent de refuser de nouvelles réformes du modèle belge et que la Flandre se radicalise.» Pour lui «la Flandre est devenue trop riche, trop vite, et l’émancipation flamande a été tellement réussie que la Flandre n’a plus besoin du modèle néerlandais». Luc Devoldere adore Jacques Brel, qui se disait de race flamande et de langue française,tout en s’en prenant violemment aux Flamingants, les nationalistes flamands, «nazis durant les guerres et catholiques entre elles».

Dernière étape du voyage en Flandre : les Fourons, six villages perdus tout au bout de la Belgique, entre la Flandre et la Wallonie, non loin de Maastricht, aux Pays-Bas, et d’Aix-la-Chapelle, en Allemagne. D’abord considérés comme wallons, ils devinrent flamands en 1962, à l’issue d’un marchandage territorial très complexe. Les francophones, alors majoritaires, ne l’acceptèrent pas et ces villages paisibles devinrent le champ clos des affrontements belges, comme le sont désormais les communes de la périphérie bruxelloise. Le calme est revenu aux Fourons, comme à Louvain. Avec l’arrivée de Néerlandais et le départ de certains francophones, les Flamands sont devenus majoritaires. Les deux cafés mitoyens, le francophone Chez Liliane et le néerlandophone Chez Wynants, qui se livraient une guéguerre sans merci, ne font plus qu’un, le Op D’R Pley. Un établissement flamand, même si le patron parle les deux langues.

(1) Conrad Detrez, «l’Herbe à brûler», Paris, Calmann-Lévy, 1978. (2) Erwin Mortier, «Godenslaap», De Bezige Bij, Amsterdam. La version française, «Sommeil des dieux» (Fayard), sera disponible en septembre.

25 commentaires:

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