samedi 24 novembre 2007

Un tour du monde à redécouvrir

Le tour du monde en 1936
Alain Daniélou
Rocher, 262 p., ill., biblio., 19 e, ISBN 978 2 268 06383 6.

Avec cette réédition enrichie de dessins de l'auteur, les éditions du Rocher font un beau cadeau à tous les amoureux de l'Inde en leur permettant de redécouvrir une œuvre de jeunesse d'un des meilleurs témoins du sous-continent.
Alain Daniélou part au printemps 1936 effectuer un tour du monde en compagnie de son jeune compagnon le photographe suisse Raymond Burnier. Les deux voyageurs ont reçu le soutien d'amis très riches comme le diététicien Gayelord Hauser ou le très influent Pierre Gaxotte, directeur de Je Suis partout et de Candide.
Le récit de ce périple ne manque pas de sel pour ceux qui savent le lire en ayant en tête la future évolution de l'auteur.

Les chasseurs du Bremen fort une forte impression sur Alain Daniélou.

Le récit de l'arrivée à bord du paquebot allemand Bremen est drôle tout comme leurs expériences avec la douane américaine, avec des jeunes baigneurs en Californie ou avec des athlètes à Chicago.

Un idéal musclé.

De la patinoire de Salt Lake City aux maisons pas si closes de Pékin, en passant par Calcutta, nous partageons des souvenirs de voyage sur un monde disparu. Ce petit volume nous régale tant par la légèreté de son style que par le recul que l'auteur prend, tant sur lui-même que sur les gens qu'il croise. Ce livre est un bel exemple de ces reportages publiés dans la presse à une époque où le dépaysement est rare et cher.
L'auteur de la postface, Jacques Cloarec, fait une œuvre utile en maintenant vive la flamme de la mémoire d'Alain Danielou, mort en Suisse en 1994. Il est rafraîchissant de constater qu'à une époque où règne le « sexuellement correct », il ne nous assomme pas avec les inclinaisons affectives d'Alain Daniélou, tout comme il reste d'une délicatesse de rosière quant à l'identité de l'hebdomadaire qui a publié les reportages qui font la substance de cet ouvrage. Candide ou Je suis partout ? Bien intelligent le lecteur qui parvient à le savoir. Peut-on l'en blâmer ? Pas quand on connaît la férocité des délateurs professionnels.

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