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lundi 14 avril 2008

Opération réussie contre les pirates

Le Jean Bart et le Ponant.



Dans le Figaro de ce matin, le journaliste spécialisé dans les affaires de défense, Arnaud de La Grange (qui, une fois n'est pas coutume, connaît bien les affaires militaires pour les avoir vécues de l'intérieur) raconte une partie du scénario de la fin de la prise du Ponant. Il est probable qu'il ne dit pas tout ce qu'il sait, notamment sur la seconde phase de l'opération.

On peut rappeler qu'Arnaud de la Grange est aussi un fin connaisseur de l'Afrique et qu'en binome avec Bernard Lugan, il a publié en 1987 aux éditions de la Table ronde un excellent petit livre, le Safari du kaiser, à la nostalgie bien sympathique, où l'Askari fidèle sent bon le sable chaud.

Lire sur le site du Figaro d'autres articles concernant cette affaire.

Les hors-bord de la Marine venus chercher l'équipage.

En plein océan Indien, les commandos français ont agi avec des moyens empruntés à toutes les armées, mer, air, terre.


La Gazelle est dans son élément. Après avoir rasé les flots émeraude de l'océan Indien, sauté au-dessus de la ligne de rivage, l'hélicoptère d'attaque vole à quelques mètres au-dessus des touffes éparses du désert somalien. Un nuage de poussière signale la trace du véhicule tout-terrain dans lequel s'enfuient six de la douzaine de pirates du Ponant. Le gibier. La cible, pour le tireur d'élite des commandos marine posté à la portière de l'appareil. Le soldat ajuste sa lunette. Entre ses mains, un fusil MacMillan qui peut tirer avec une incroyable précision une munition de 12,7 mm un calibre de mitrailleuse à près de 2 000 mètres. Une arme utilisée pour pulvériser les gros moteurs hors bord des vedettes Go Fast des trafiquants de drogue. Coup au but, et même effet destructeur. Le 4×4 des bandits de la mer n'ira pas plus loin.

Les six pirates tentent de s'égayer dans l'aride nature. Course vaine. Les trois hélicoptères qui ont jailli aux côtés de la Gazelle depuis la mer deux Alouette III et un Panther se posent et lâchent chacun trois commandos. Ils se saisissent des bandits et de sacs contenant au moins une partie de leur butin. Tout le monde est embarqué à bord du Panther, direction le large et un navire français. Épilogue d'une prise d'otages qui a duré une semaine, l'opération «Thalatine» («Trente» en langue somalie, comme le nombre d'otages), restera dans les annales. Le scénario aurait pu être écrit par Tom Clancy, mais ce sont des officiers français qui ont tenu la plume…

Tout avait commencé le vendredi 4 avril. En fin de matinée, le téléphone satellite de l'amiral commandant les forces françaises en océan Indien (l'Alindien, en jargon militaire), sonne dans son PC embarqué à bord du Var, navire de commandement qui sillonne la zone. Comme beaucoup de navires, le voilier français, Le Ponant, a opté pour la procédure de «contrôle naval volontaire», qui consiste à informer régulièrement de sa position, quand on cingle dans les eaux dangereuses de la Corne de l'Afrique. Quand il voit les pirates se hisser à bord du voilier, le capitaine Patrick Marchesseau a le temps d'appeler le Var pour donner l'alarme. L'amiral Gérard Valin relaie immédiatement l'information à la Task Force 150, la composante maritime de l'opération alliée antiterroriste Enduring Freedom. L'hélicoptère de la frégate canadienne Charlottetown décolle et effectue la première reconnaissance, les premières images du bateau piraté.

Un gang organisé

Entre-temps, à Paris, la nouvelle est tombée sur le téléphone du général Jean-Louis Georgelin. Un peu d'exotisme au milieu des batailles de chiffres des économies budgétaires en préparation… mais le chef d'état-major des armées (Cema) ne sourit pas : on sait déjà que l'on n'a pas affaire à de simples pêcheurs que l'occasion a fait larrons, mais bien à un gang de pirates organisé. Direction le centre de planification et de conduite des opérations, enterré sous les bureaux du boulevard Saint-Germain à Paris. Une cellule de crise est mise en place. Dans la salle, les cartes de la Corne de l'Afrique fleurissent au mur. Les toponymes, Cap Gardafui, Ras Asir, évoquent Monfreid, les boutres ventrus, les parfums entremêlés d'Afrique et d'Arabie. Mais les petits «mobiles» aux acronymes très militaires que l'on y épingle ont une charge beaucoup moins onirique. Il s'agit notamment de l'aviso Commandant Bouan, bâtiment de la Task Force 150 qui a reçu l'ordre de cingler vers Le Ponant. Distant d'une centaine de milles, il le rallie en quelques heures. Il ne va plus lâcher le trois-mâts.

Dès le samedi, Le Ponant entre dans les eaux territoriales somaliennes. Les diplomates français ont obtenu des autorités locales, ou de ce qui en tient lieu, un «droit de suite» dans leurs eaux. Le président Abdullahi Yusuf Ahmed l'a accordé. Donnant même son feu vert pour un coup de force éventuel. «Débarrassez- moi de ces types-là,» a-t-il lancé. L'Élysée demande d'élargir le spectre des options, y compris celle de l'assaut. Problème, Le Bouan n'a pas de capacité d'intervention à bord, pas de commandos. Et il file déjà à 700 km de Djibouti.On décide donc d'avoir recours à un parachutage en mer, un «tarpon» dans le langage militaire. Un avion Transall décolle de la base est-africaine française et largue dix-huit commandos marine au large de l'île de Socotra pour qu'ils puissent être récupérés par l'aviso français. Les «yeux» du bateau comme ceux de l'avion de patrouille maritime Atlantique 2, qui le survole régulièrement, laissent penser que l'équipage, que l'on voit sortir régulièrement sur le pont, n'est pas sous une menace immédiate. Lundi 7 avril. Le Ponant finit par jeter l'ancre à 850 km du lieu de son interception, devant la bourgade de Garaad, sur la côte de la région somalienne du Puntland. Le Puntland, l'ancien royaume du Punt, le mythique pays de la myrrhe et de l'encens, est devenu celui des pirates et trafiquants d'immigrants illégaux. Un rivage plat, le désert en arrière-plan, une poignée de maisons et des barques de pêche sur la plage. Un ravitaillement est organisé. Détail cocasse, les flibustiers du Puntland font monter à bord deux chèvres, pour le lait. Mais des écoutes permettent de se rendre compte que les pirates ne boivent pas que ce sain breuvage. Ils ne dédaignent pas la bouteille, avec à la clé des périodes de moindre vigilance (l'un d'eux serait même passé par dessus bord...). Un assaut est-il possible dans de bonnes conditions ? Des nageurs de combat du commando Hubert sont envoyés de nuit sous le voilier. Là, ils réalisent que les requins ne sont pas le seul problème, que le courant est très violent. En cas d'assaut, il faudrait d'abord «ventouser» les commandos, ce qui ne facilite pas la tâche…

Le Ponant a été mouillé très près des côtes somaliennes.

À Paris, l'Élysée est en ordre de bataille. Une réunion quotidienne a lieu autour du président. Elle réunit le secrétaire général Claude Guéant, l'amiral Guillaud, chef d'état-major particulier, le conseiller diplomatique Jean-David Lévitte, le chef d'état-major des armées, les ministères concernés, Défense, Affaires étrangères surtout. Ses proches disent retrouver en Nicolas Sarkozy l'ancien ministre de l'Intérieur, «dopé» par la crise, au jugement et à la décision rapides. «Laissez-moi faire, j'ai l'habitude…», lance-t-il aux familles des otages qu'il reçoit. «Le président de la République, chef des armées, ce n'était pas qu'une vision des choses», confiera Jean-David Lévitte. Nicolas Sarkozy a fixé des «lignes rouges» à toute l'action française : pas de mise en danger de la vie de l'équipage, mais intervention si les pirates entendent séparer les otages ou les transférer à terre. Paris a fait savoir aux pirates que ce serait un casus belli. Et seulement accepté que Le Ponant soit mouillé très près du rivage, à un nautique, les pirates voulant réduire les risques d'interception une fois la rançon remise.

Pour que l'action soit commandée au plus près, le patron des commandos marine, le jeune amiral Marin Gillier, quitte Lorient pour Djibouti le dimanche. Le lendemain, il est parachuté en mer, à 1 500 km de là, pour monter à bord du Var. Le jour suivant, c'est le chef du Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), le colonel Denis Favier, qui est lui aussi largué au-dessus des flots. On renforce aussi les capacités d'intervention. De nouveaux commandos spécialisés dans «l'assaut-mer» arrivent à bord d'un autre navire de la marine, la frégate antiaérienne Jean Bart. Le navire école Jeanne d'Arc, qui naviguait entre Madagascar et Djibouti, est aussi détourné, pour apporter son hôpital embarqué et ses hélicoptères, de la marine comme de l'armée de terre. Une soixantaine de soldats d'élite cinquante des commandos marine et dix du GIGN sont parés. Un accrochage entre les pirates et un clan rival montre que tout peut basculer.

Un tireur d'élite (irlandais) avec un fusil de 12,7 mm,
un lointain descendant des fusils antichars.


Tout faire pour intercepter les pirates

Entre l'armateur, la société CMA-CGM, et les pirates, le contact s'est établi dès le dimanche 6 avril au soir et les négociations vont bon train. Une cellule de négociation a été mise en place à Marseille. Rodolphe Saadé, fils de l'armateur et directeur général de CMA-CGM, est conseillé discrètement par des spécialistes de ce type de tractations. L'armateur gère les termes de l'échange, les militaires et les hommes du GIGN les épaulent pour en étudier les conditions, en termes de faisabilité et de sécurité. Les agents de la DGSE ne sont pas loin non plus, en «appui renseignement et négociation». Ils connaissent bien le terrain pour avoir négocié, en décembre 2007, la libération du journaliste français Gwen Le Gouil, dans la même Somalie. Mais cette fois-ci, contrairement aux dernières affaires irakiennes ou afghanes, ils ne sont pas en «premier rideau».

La suite ira très vite. Quand la rançon qui serait de plus de 2 millions de dollars est versée aux pirates, les otages sont autorisés à quitter Le Ponant sur les embarcations du voilier. Ne restent à bord que le capitaine du Ponant avec trois pirates. Ceux-ci partis, les commandos marine montent à bord. L'avion Atlantic II qui tourne au-dessus de la scène repère un 4×4 de fuyards. À l'Élysée, Nicolas Sarkozy a donné pour consigne, une fois les otages en sécurité, de tout faire pour intercepter les pirates, «sans usage excessif de la force», mais avec détermination. Depuis son «état-major tactique» du Jean Bart, l'amiral Gillier n'hésite pas. Il lance le raid héliporté. Une affaire menée «avec sang-froid, efficacité et mesure», souligne une source militaire. Le 4×4 des pirates aurait ainsi pu aisément être pulvérisé par un missile.

Joli instrument d'arrêt.


D'autres armées n'auraient pas finassé…

À l'heure où la Défense entre dans les turbulences des réformes, l'affaire du Ponant ressemble à une formidable démonstration, où toute la panoplie de son savoir-faire a été déployée avec des moyens empruntés à toutes les armées, mer, air, terre. À des milliers de kilomètres de la France, au milieu de nulle part, les militaires ne sont pas fâchés d'avoir montré opportunément qu'ils savent utiliser au mieux les moyens que le contribuable leur fournit.

dimanche 6 avril 2008

Qu'allait faire le Ponant dans cette galère ?

Le professeur Patrick Villiers à la barre de l'USS Churchill.


Patrick Villiers, historien spécialiste des corsaires, nous offre son analyse du cas du Ponant.


Les « pirates » du Ponant : Corsaires du premier type, gueux de mer ou corsaires barbaresques ?

La prise du navire de plaisance le Ponant nous interpelle à nouveau sur l’insécurité sur mer. La plupart des journalistes ont baptisé de « pirates » les auteurs de cette prise. C’est aller un peu vite en besogne et risquer de commettre de graves erreurs d’interprétations pour la résolution de cette crise.

La définition maritime des pirates remonte au moyen âge et peut se résumer ainsi : « gens sans foi ni loi, ne portant aucun pavillon ». L’historien peut compléter cette définition en ajoutant que chez beaucoup de pirates il y a une pulsion de mort à la « Bonny and Clyde ».

Le Ponant sous voile.

A l’évidence cette définition ne concerne en rien les capteurs du Ponant. Ils se sont emparés par surprise et sans avoir fait de morts, semble-t-il, d’un navire sans aucune protection et dont la poupe est en forme d’escalier et descendant jusqu’au niveau de l’eau. Ainsi deux chaloupes ayant sur l’eau une hauteur de moins d’un mètre se sont emparées d’un bâtiment de plaisance dont la structure est une véritable provocation à la capture. Inutile ci d’avoir des grappins et des échelles de corde pour monter à l’abordage, il a suffi de monter l’escalier face à un équipage ne possédant pas même une arme à feu.

Les « pirates » n'ont même pas eu besoin de gaffer pour monter à bord du Ponant.


Un tel acte n’est pas sans rappeler les corsaires de la Manche et de la mer du Nord du XVIe au XIXe siècle. Un des plus grands corsaires de Boulogne s’empara d’une dizaine de navires marchands anglais sous la révolution en allant chaque nuit de brume dans la Tamise avec une chaloupe à rames. Avec moins d’une dizaine d’hommes, il neutralisait l’équipage et appareillait au nez et à la barbe des Anglais pour se rendre à Boulogne ou Calais où la capture était jugée de bonne prise. La France était en guerre contre l’Angleterre, donc la prise était légale et vendue pour deux tiers au profit de l’armateur et d’un tiers pour l’équipage, l’Etat prenant une taxe de 10% environ. Nous sommes ici loin d’un Surcouf traversant l’Atlantique et l’océan indien pour s’emparer des Indiamen près des côtes de l’Inde.

Les hommes de Surcouf à l'abordage du Kent.

Qui sont les capteurs du Ponant ? On sait pour l’instant peu de choses mais ils appartiennent à un pays en guerre civile et la vente de leurs prises sert, semble-t-il à financer leur guérilla contre un pouvoir central impuissant. L’analogie avec les « gueux de mer hollandais » du XVIe siècle est frappante : au nom de la lutte pour l’indépendance, on s’empare de navires marchands dont la revente finance la résistance. En moins d’une dizaine d’années, ces gueux de mer composés pour l’essentiel des marins hollandais considérés à l’époque comme les meilleurs marins du monde chassèrent la flotte de guerre espagnole de la mer du Nord.

Au XIXe siècle, les Grecs en révolte attaquèrent les navires turcs mais également européens. Le lieutenant de vaisseau Bisson, commandant une prise faite sur les insurgents grecs : le Panayoti, préféra se faire sauter plutôt que de se rendre à deux navires grecs supérieurs en nombre et en armement. En hommage à ce courage, la Marine nationale a donné son nom successivement à six navires de guerre.

On confond également les Barbaresques avec les pirates. Les Barbaresques sont des corsaires de la foi qui combattirent plus particulièrement les galères de l’ordre catholique de Malte. Chaque camp finançait sa guerre religieuse par les ventes des prises et des passagers comme esclaves. La législation et l’organisation étaient très proche de la course et chacun se battait sous un pavillon , le Croissant pour les Barbaresques. A la différence de la course qui n’a lieu qu’en temps de guerre déclarée, les guerres religieuses ne s’arrêtent jamais. Une des raisons de la prise d’Alger en 1830 fut de mettre fin aux Barbaresques basés dans le port d’Alger.

Une lettre de marque.

Si l’histoire est la connaissance du passé pour éclairer le présent , que conclure de l’affaire du Ponant ?

En Occident aujourd’hui, la perte d’une vie humaine est insupportable. Face à des adversaires qui n’ont pas la même conception, il faudra payer la rançon comme au temps des corsaires. Ensuite deux évidences s’imposent : la structure du navire est totalement inadaptée à une navigation ans des zones à risque. Ces navires doivent être interdits de navigation ou circuler sous escorte. Nous voici revenu à une notion bien oubliée de beaucoup au temps des missiles de croisières, des satellites et autres drones : les convois où la marine française s’illustra si brillamment. Là encore, seule l’escorte de boute en bout est efficace mais elle a un coût.
Quant au Ponant, comme le disait Molière dans les Fourberies de Scapin, « quallait-il faire dans cette galère ? » Il appartiendra aux organisateurs de croisière de mieux apprécier les risques d’agression maritime.

Patrick Villiers, professeur d’histoire moderne et contemporaine, université du Littoral côte d’Opale, directeur du CRHAEL, membre de l’AFUDRIS et de la SFHM.


Patrick Villiers : vilmarin@club-internet.fr

lundi 17 septembre 2007

Des pirates à la portée des enfants


Pirates et corsaires

Daniel Vaxelaire

Premiers Castor Doc, 60 p., 7,50 e, ISBN 978-2-0812-0108-8.

Peut-on attirer les enfants à la lecture sans les abêtir ? Flammarion démontre que cet ambitieux objectif est à la portée d'un éditeur intelligent grâce à cette belle collection destinées aux 8-12 ans. Très bien illustré, par des dessins originaux et par des images bien choisies, ce volume consacré aux pirates est l'exemple même de ce qu'il faut faire. Le texte est accessible à des jeunes lecteurs sans pour autant éviter les mots compliqués : il suffit de les expliquer. L'auteur réussit le tour de force de raconter avec un bel esprit de synthèse l'histoire des pirates et des corsaires sans qu'un adulte averti y trouve à redire. Avec justesse, s'il insiste sur les Caraïbes, Daniel Vaxelaire n'oublie pas pour autant les autres régions du monde, notamment les forbans chinois.Chose rare, ce petit livre rappelle que la vie d'un pirate se caractérisait notamment par… l'ennui ! Ces longues journées d'errance dans l'attente d'une proie, ponctuées par des repas maigres et peu appétissants avec pour toute perspective une vie brève et malheureuse.L'auteur sort de la routine des publicistes paresseux et montre qu'il connaît bien son sujet et qu'il a eu de bonnes lectures (qu'il ne cite malheureusement pas en bibliographie). Ainsi, il explique que le bateau du pirate (ou de corsaire) débutant était la… chaloupe. Les unités plus voilées, emportant plus d'hommes et beaucoup de canons étaient rares, l'apanage des marins les plus chanceux. Enfin, le traitement de la guerre de course est tout aussi excellent.Le lecteur apprend qu’elle est un moyen de compenser la faiblesse des marines nationales, ce fut une politique délibérée de la France, notamment sous Louis XIV.

L'auteur de la légende n'a pas été très attentif.
Le « trois-mâts à l'ancre au premier plan » est en réalité une frégate qui entre au port.



Jolie image d'un navire anglais antérieur à 1630. A cette époque, les architectes ne savent pas bien calculer le centre de gravité des bateaux et donc la répartition des canons n'est pas optimale.


Les Allemands ont largement fait appel à des croiseurs auxiliaires pour donner la chasse au commerce ennemi. Ici, une photo du retour en Allemagne de l'équipage du Wolf le 6 mars 1918 après une croisière de 15 mois. L'amiral Bachmann lance un salut à l'empereur Guillaume II.


Signalons une lacune, il passe sous silence les corsaires ennemis de la France qu'ils soient Flamands au service de l'Espagne ou Anglais. Enfin, il oublie de mentionner le traité de Paris de 1856 qui met un terme à l'existence des corsaires, réservant la chasse aux bateaux de commerce à des Marines d’Etat (les Allemands en feront largement usage et l'auteur cite à juste titre l'Atlantis, un des plus extraordinaires corsaires du XXe siècle). A une exception près : la constitution des Etats-Unis n'a pas renoncé à la guerre de course !

The power to grant letters of marque was given to the federal government in the Constitution of the United States in Article 1, Section 8. Such letters were issued regularly in the early years of the United States, particularly during the War of 1812. Privateering was ended by international law in 1856 with the signing of the Declaration of Paris treaty by the major naval powers. The United States, not yet a power, declined to be party to the treaty but observed the end of privateering in practice. During the Civil War, the Confederacy issued 99 letters of marque (the most famous Southern privateer being the fictional Rhett Butler of Gone with the Wind).
Since Article 1, Section 8 of the Constitution still stands, some have suggested that the concept of the letter of marque and reprisal could be revived as a weapon against terrorists. Since September 11, 2001, several bills have been introduced in Congress that would allow the State Department to issue letters of marque and reprisal to private individuals to hunt down, attack, and seize assets from terrorists, but none have made it out of committee.

Pour en savoir plus sur cette question de droit public américain


Le lecteur attentif peut relever quelques oublis dus à une relecture hâtive. Les boulets rouges (chauffés au rouge vif dans des fours) étaient utilisés par les artilleurs à terre et non à bord des navires ou encore, le Sea Adler prend la mer au début de la Première Guerre mondiale et non de la Seconde, le nom du cuirassé de poche Admiral Graf Spee est mal orthographié, la carte de la piraterie confond le XVII et XVIIIe siècles, celle de l’empire espagnol d’Amérique n’indique pas de date et ses données historiques sont fantaisistes, etc. Quoi qu'il en soit, ce petit livre est une réussite que l'on doit recommander à tous les parents et aux enseignants.