jeudi 5 mars 2009

Une victoire espagnole oubliée

Statue équestre de Bernardo de Galvez à la Nouvelle-Orléns.



Moi seul à Pensacola

À la veille de la guerre d’indépendance, l’Espagne est à l’apogée de son extension territoriale en Amérique du nord. Les terres à l’ouest du Mississipi lui appartiennent et le golfe du Mexique serait une mer intérieure espagnole si les Anglais ne s’étaient emparés de la Floride en 1763. La guerre d’Indépendance offrira aux Espagnols l’opportunité de récupérer les territoires perdus grâce à une brillante campagne militaire.

Nommé gouverneur de la Louisiane en janvier 1777, le jeune Bernardo de Galvez est issu d’une de plus illustres familles d’Espagne : son père Matías est vice-roi du Mexique et son oncle José ministre des Indes. Après avoir guerroyé contre les Apaches, il arrive à la Nouvelle-Orléans où il réussit en peu de temps à gagner l’affection des Créoles et à vaincre leurs solides réticences à l’égard de l’Espagne. Son caractère aimable, sa simplicité et sa parfaite connaissance du français acquise au cours d’un séjour de trois ans à Pau, lui ouvrent toutes les portes. Sa popularité grandit encore lorsqu’il épouse une jeune et jolie veuve du pays, Félicie de Saint-Maxent, dont les trois sœurs convolent à leur tour avec des officiers espagnols promis à de belles carrières. Ces unions scellent plus que tout geste politique la réconciliation des Louisianais avec l’Espagne.

Un jeune gouverneur avec l'étoffe d'un grand capitaine.

En grand secret, Madrid a décidé d’apporter son soutien aux rebelles dans le dessein d’affaiblit la puissance anglaise. Le jeune Galvez va jouer un rôle clef dans cette aide espagnole aux Insurgents. Non seulement le gouverneur accueille les corsaires américains et autorise la vente à la Nouvelle-Orléans de leurs prises, mais il s’attaque aux contrebandiers anglais avec tant de succès qu’en 1778 les délégués français rendent compte avec plaisir que le pavillon anglais a déserté le Mississipi.

En collaboration avec le représentant des jeunes Etats-Unis d’Amérique Olivier Pollock, Galvez organise l’aide matérielle et financière sans laquelle les Américains à l’ouest des Appalaches n’auraient pas été en mesure de résister aux Indiens alliés des Anglais. Uniformes, poudre, médicaments sont débarqués des navires de haute mer pour prendre place sur des petits bateaux battant pavillon espagnol, capables de remonter le Mississipi et de passer sans encombre devant les forts anglais de Floride sur la rive gauche du fleuve.

Son soutien à la cause des Insurgents ne l’empêche pas d’accueillir avec beaucoup d’humanité les réfugiés loyalistes chassés de Floride par des incursions américaines. En son honneur, ils baptisent la ville qu’ils fondent du nom de Galveztown.

À l’été 1778, apprenant que la France est en guerre avec l’Angleterre, Galvez comprend que l’Espagne ne va pas tarder à faire de même. Anticipant les ordres, il commence à mettre la colonie sur pied de guerre. Il obtient quelques centaines de soldats du Mexique et d’Espagne et réussit à convaincre un grand nombre de Créoles à prendre les armes.

Il multiplie les missions de reconnaissance pour connaître l’état des fortifications anglaises et il négocie l’alliance ou pour le moins la neutralité des nations indiennes de la région.

Un an plus tard, la situation est tendue à l’extrême. Des renforts anglais sont arrivés au fort de Manchac et la colonie vit dans la crainte d’une attaque combinée en provenance du Canada et de Pensacola, la principale place forte anglaise de la Floride voisine.

Refusant d’écouter ceux qui lui conseillent de tout sacrifier à la défense de La Nouvelle-Orléans, Galvez prépare des plans d’offensive qu’il met en route quand il reçoit début août 1779 la dépêche officielle l’informant de l’état de guerre entre l’Espagne et l’Angleterre.

Soldat créole de la Nouvelle-Orléans.

Le jeune officier convoque les habitants de La Nouvelle-Orléans sur la grand-place et s’adresse à eux en français pour les informer que les Anglais s’apprêtent à attaquer leur cité. Pour galvaniser les Créoles, Galvez sort de son habit le courrier qui le nomme gouverneur et leur dit :
« Dois-je accepter cette fonction ? Mais je ne le ferai que si je peux jurer de défendre la Louisiane. Mais j’hésite à le faire car je ne sais pas si vous allez m’aider à faire échouer les ambitieux desseins des Anglais. Que me dites-vous ? Dois-je jurer de défendre cette terre ? Allez-vous m’aider à conquérir la victoire ou à mourir pour le roi ?
Enthousiastes, les créoles l’acclament et le gouverneur comprend qu’il a gagné le cœur de ses sujets. Ils sont prêts à le suivre partout. Les Anglais en feront bientôt la cuisante expérience.

A la fin du mois, à la tête d’une colonne hétéroclite où se côtoient des soldats réguliers, des milices créoles, des Indiens et des Noirs libres, Galvez s’empare en septembre du fort anglais de Machac, prend dans la foulée Bâton Rouge et Natchez. Sur les voies navigables, des navires armés par des Créoles sèment la panique dans le trafic anglais. En déplorant seulement un mort et deux blessés, le jeune gouverneur avait capturé plus d’un millier de combattants ennemis, trois forts, huit navires et la rive gauche du Mississipi appartenant à La Floride.

Mis en appétit par cette campagne éclair, Galvez veut s’emparer du reste de la province anglaise. Il dispose d’une véritable petite armée pressée d’en découdre. Les deux points forts de l’ennemi sont La Mobile et Pensacola. Les militaires anglais, inquiets, demandent au gouverneur Peter Chester de prendre des mesures urgentes pour mettre la colonie en état de défense. Mais rien n’est fait.

La sortie du port de la Havane sous le feu des canons de la Cabaña.

Sans attendre les renforts promis par La Havane, Bernardo de Galvez prend la mer le 11 février 1780 pour s’emparer de La Mobile, protégée par le fort Charlotte. Sa petite flotte est balayée par la tempête qui rejette à la côte six de ses navires. Heureusement, les équipages réussissent à les remettre à flot. Il en faut plus pour décourager le gouverneur qui débarque ses troupes et ses canons. La petite garnison fait un baroud d’honneur avant de se rendre le 11 mars 1780, sans savoir qu’une colonne de secours venue de Pensacola est en route. En voyant les couleurs espagnoles flotter au-dessus des remparts, les Anglais rentrent démoralisés à Pensacola.

Les nouvelles des premiers succès de Galvez font bonne impression à Madrid et la Cour le nomme maréchal de camp ce qui l’aide grandement à vaincre l’inertie des autorités de La Havane où il se rend en personne pour accélérer les préparatifs de l’attaque de Pensacola.

Très attendue, une puissante flotte espagnole arrive enfin le 4 août à La Havane, escortant 140 navires transportant 12000 hommes. Ils ont pour mission non seulement de protéger Cuba, mais aussi de s’attaquer à La Floride et aux possessions anglaises des Antilles.

Sourd aux conseils de prudence des marins qui connaissent bien le danger des cyclones dans les Antilles, Galvez refuse d’attendre une saison plus clémente. La flotte quitte Cuba le 16 octobre 1780 mais, comme l’avaient annoncé les marins, elle est dispersée deux jours plus tard par un ouragan et l’attaque est reportée à plus tard. Ces revers météorologiques ne découragent pas Galvez qui obtient un nouvel appui des autorités de La Havane pour organiser une deuxième tentative.

En janvier 1781, les Anglais attaquent fort Charlotte avec 650 hommes dans le but de reprendre La Mobile. Les 150 soldats de la garnison repoussent l’attaque et infligent de lourdes pertes dans les rangs anglais. La nouvelle de cette attaque renforce la détermination des Espagnols : il faut prendre Pensacola coûte que coûte.

Le 28 février, une flotte réunissant trois vaisseaux, quatre frégates et de nombreux transports quitte la rade de La Havane et fait voile vers Pensacola. À leur bord ont pris place 2148 soldats auxquels vont s’ajouter sur place les 1299 stationnés à La Mobile et ceux venus de La Nouvelle Orléans. Pour gagner les bonnes grâces des Indiens, deux navires embarquent à leur intention du sel et de l’eau-de-vie.



La flotte espagnole mouille devant Pensacola.


La baie de Pensacola est un excellent port naturel, séparée du golf du Mexique par une longue bande de sable, l’île de Santa Rosa. Selon, les renseignements recueillis par les Espagnols, l’étroit goulet qui permet aux navires de pénétrer dans la rade est battu par les feux de deux forts anglais qui se font face. Le premier, situé sur le continent, est le plus puissant, armé de canons de cinq canons de 36 et de six de 6. Le second aurait été récemment construit à l’extrémité de l’île de Santa Rosa.

Le plan de Galvez est simple. Le 9 mars à 6 h la flotte espagnole arrive en vue de Pensacola et mouille à trois lieues du goulet. Dans la nuit, les troupes débarquent sur l’île de Santa Rosa et avancent à marche forcée pour prendre d’assaut le fort qui s’y trouve. À 5 h 30 du matin, les chasseurs et les grenadiers découvrent stupéfaits que le fort qu’ils avaient pour mission de neutraliser n’a pas encore été construit. Ils ne trouvent que trois canons démontés qui attendent d’être mis en batterie.

Les espagnols s'emparent de la pointe de l'île de Santa Rosa.


Le 11 mars à 15 h, le San Ramon de 64 canons, embouque le chenal d’entrée pour forcer le passage, mais le lourd navire touche le fond et s’échoue avant d’arriver à portée de canon du fort anglais. En jetant par-dessus bord une partie du lest et les réserves d’eau douce, le vaisseau réussit à regagner son point de départ. Dans la nuit, le commandant allège autant qu’il peut son navire pour renouveler sa tentative, d’autant plus que le vent forcit et fait craindre une forte tempête. Galvez intervient en suggérant que les frégates forcent l’entrée les premières de sorte que si le vaisseau s’échoue à nouveau, il n’interdise pas le passage aux navires plus légers. Privés de la protection du vaisseau, les commandants des frégates, qui hier encore se disputaient l'honneur d’être celui qui forcerait en premier le chenal, refusent cette fois de tenter l’aventure.

Furieux, Galvez se retire à terre au milieu de ses soldats et commence un échange de lettres peu amène avec les officiers de marine qui soulèvent toutes les objections possibles pour expliquer leur refus de forcer une nouvelle fois l’entrée de la baie.

Les 15, Galvez donne l’ordre au commandant Rousseau, à la barre de son navire personnel, le brigantin Galveztown, de sonder le chenal au plus près de l’île de Santa Rosa pour savoir si la flotte peut bien emprunter le chenal sans risquer de racler le fond. La réponse du marin louisianais est sans ambiguïté: les navires peuvent passer sans risquer de casse, y compris le San Ramon.

La première tentative se solde par un échec.

Comment décider la marine à forcer l’entrée de la rade ? Telle est la question que se pose le jeune gouverneur. Un peu de provocation devrait suffire se dit-il. Au matin du dimanche 18 mars, il dépêche à bord du San Ramon le jeune officier du génie Gélabert lequel dépose sur le pont du vaisseau un boulet anglais et remet un message dont le contenu fait immédiatement le tour de la flotte espagnole :
« Je vous fais cadeau de ce boulet de 32. Il a été recueilli dans le campement que je commande et il est de ceux que régale le fort gardant l’entrée de la baie. Que celui qui ne manque ni d’honneur ni de courage me suive. Je vous précède avec le Galveztown pour vous ôter la peur. »

Le commandant du San Ramon laisse exploser sa colère :

« Le général est un audacieux, un mal élevé, un traître à sa patrie et à son roi. C’est lui le lâche parce que ce n’est pas lui qui fera les frais des canons anglais. La prochaine fois, qu’il fasse porter de semblables messages par un homme de rien et non pas par un officier, que j’aie la satisfaction de le pendre à une vergue. »


Finalement, Galvez réussit à passer.


Pendant ce temps, Galvez se rend seul à bord du Galveztown. Le sabord de coupée franchit, il mande au commandant Rousseau de hisser sa flamme personnelle et de tirer les quinze coups de canon réglementaires pour que l’armée à terre, la flotte dans son mouillage et les artilleurs anglais derrière leurs remparts sachent que le commandant en chef de l’expédition est à bord.

Le commandant Rousseau a pris la barre et fait donner toute la voile que gonfle un vent favorable. Galvez se tient sur pont, à la vue de tous. Le brigantin prend de la vitesse et embouque le chenal d’accès à la baie. À leurs pièces, protégés par le parapet du fort, les artilleurs anglais s’apprêtent à tirer comme à l’exercice. Ils vont concentrer leur tir sur le brigantin où la silhouette de Galvez nargue leurs boulets.

Le long de la plage, les soldats espagnols sont massés le pour voir passer leur général. Au mouillage, les gabiers garnissent les hunes pour tenir leurs camarades informés du sort de celui qui a mis l’honneur et le courage de leurs officiers en doute.

À bord du Galveztown, l’équipage attend avec appréhension le tir des canons anglais. Arrivés à portée du fort, les grosses pièces se déchaînent. Galvez sent le vent des boulets qui percent les voiles et cassent un peu de bois dans la mature. Pourtant, la petite flotte de Galvez franchit la passe sans avaries majeures. Le pari du gouverneur est réussi ! À terre les soldats laissent exploser leur enthousiasme et jettent leurs chapeaux en l’air.

Il est suivi par toute la flotte.


En mer, la situation a changé du tout au tout. Les marins saluent l’exploit du général et les officiers se pressent maintenant auprès du commandant du San Ramon pour obtenir la permission de franchir à leur tour la passe. Dans un premier temps, il refuse mais un envoyé de Galvez venu à bord rendre compte de l’opération avec un message aimable de Galvez au commandant fait revenir ce dernier à de meilleures dispositions.

Le 19 mars à 14 h, la flotte espagnole quitte le mouillage pour forcer la passe et se retrouve quelques heures après dans la baie en suivant la route tracée par le Galveztown.Les canons anglais ont bouté le feu à leurs pièces à 140 sans causer de dommages importants à la flotte et aucune perte humaine n’est à déplorer.

Le San Ramon n’est pas de la partie. Son commandant, échaudé par son échouage et humilié par Galvez, préfère retourner à la Havane. En dépit de ses protestations, sa conduite sera sévèrement jugée et sa carrière connaîtra une fin sans gloire.

La flotte à l’abri dans la baie, l’armée espagnole à pied d’œuvre, une phase nouvelle commence. Le commandant en chef du roi très catholique fait porter un message à son homologue anglais John Campbell qui commande une force de mercenaires allemands et loyalistes de Nouvelle-Angleterre dans lequel il lui demande de ne pas brûler la ville, les magasins ou les navires sous son contrôle sous peine de se voir refuser une capitulation. Non sans ironie, il lui rappelle que les Anglais ont fait de même à la Havane en 1762.

Le gouverneur saisit la balle au bond et propose à Galvez de limiter le conflit aux installations militaires et d’ épargner les civils. Les chefs militaires et civils multiplient les courriers dans le but de limiter les horreurs de la guerre et de protéger les civils comme les prisonniers.

Le 22 mars arrivent, fourbus, les hommes venus à pied de La Mobile. Le lendemain, mouillent à 16 h dans la baie les seize navires de La Nouvelle-Orléans transportant les vétérans des premières campagnes, ses Louisianais blancs et noirs que Galvez apprécie tant.

Les Anglais sont enfermés derrière leurs murailles. Si quelques sorties taquinent les Espagnols, ceux-ci sont davantage gênés par le harcèlement par les Indiens chactas, séminoles, crics et chicasas au service des Britanniques qui leur causent plusieurs morts. Le sort de leurs prisonniers est pire que la mort. Les Indiens soumettent les captifs à d'horribles tortures qui glacent le sang des Anglais qui en sont les témoins. Le général Campbell intervient même pour sauver la vie d’un Espagnol en offrant aux Indiens deux barils de rhum et des chemises.

Le 30 mars les Espagnols installent leur campement près du bayou George, à une petite distance du fort anglais, en dépit des efforts des Anglais et des Indiens pour les en empêcher. En quelques jours, ils reconnaissent les positions anglaises tout en se rendant compte qu’ils ont besoin d’une puissante artillerie pour venir à bout des défenses ennemies. Au cours de ces travaux d’approche, Galvez vient si près des lignes anglaise qu’il est blessé le 12 avril par une balle qui le touche à la main et au ventre.

Le gouverneur est encore couché à l’infirmerie qu’on l’informe le 19 avril qu’une puissante flotte s’approche de Pensacola. ? Un vent de panique souffle sur les positions espagnoles. S’agit-il d’une armée anglaise de secours comme le suggère la teneur de courriers ennemis interceptés ?
Quelques heures plus tard, Galvez pousse un soupir de soulagement en apprenant qu’il s’agit d’une flotte venue à son secours de La Havane sous le commandement d’un marin très capable, José Solano. Avec un rare esprit d’initiative, les autorités de l’île ont décidé de parer à tout risque d’expédition de la Royal Navy contre Pensacola en y dépêchant la flotte stationnée à Cuba ainsi qu’un détachement de la Marine française fort de quatre vaisseaux et de deux frégates, sous le commandement du chevalier de Monteil. Les navires apportent à Galvez, non seulement 2200 hommes dont 600 Français, mais aussi de l’artillerie et un important ravitaillement.

Les assaillants sont désormais forts de 7500 hommes et les opérations de siège vont reprendre de plus belle. Dans la nuit du 26 avril, les sapeurs entreprennent de creuser les premières tranchées d’approche. Pour les arrêter, les Anglais multiplient les sorties et les Indiens ne cessent de harceler les arrières des troupes espagnoles.

En dépit de ces obstacles, le 2 mai, les assiégeants ont achevé une puissante position, prête à battre le fort George du feu de ses canons de 24.
Le 4 mai, les Anglais préparent une douloureuse surprise aux Espagnols. Inquiets de l’avancement des tranchées, les Britanniques organisent une sortie. Protégés par un intense bombardement qui maintient les Espagnols à couvert, deux cents anglais quittent leurs abris et s’approchent discrètement de la position espagnole qu’ils attaquent furieusement, perçant les défenseurs à la baïonnettes, enclouant les canons et incendiant les fascines. Le bilan est lourd : 44 tués et blessés.
Le coup est dur pour les Espagnols mais il n’arrête pas les travaux d’approche qui se poursuivent avec une ardeur renouvelée.

Les 5 et 6 mai, une nouvelle tempête balaye la zone, forçant la flotte à regagner la haute mer, interdisant l’entrée dans la baie aux vaisseaux chargés de bombarder le fort George.
Le mauvais temps ralentit les travaux des sapeurs mais ne les interrompt pas. Les canons espagnols se rapprochent de plus en plus des positions anglaises et les obus font tomber un déluge de feu sur les Anglais. La fin est proche.
Le 8 mai, vers 9 h du matin, une bombe tirée par un obusier fait sauter la sainte-barbe du principal réduit anglais, détruisant les réserves munitions et causant la mort de plus de cent soldats.

Galvez lance l'assaut des positions anglaises.

Profitant de l’opportunité, Galvez organise en hâte des colonnes qui montent à l’assaut du réduit en ruines en dépit d’un feu intense de l’ennemi. Les Anglais résistent avec acharnement et le combat ne cesse que vers 14 h quand le commandant John Campbell comprend que les jeux sont faits et que toute résistance supplémentaire ne ferait qu’accroître le nombre de victimes. Il donne l’ordre de hisser le drapeau blanc sur les remparts de fort George. La bataille est gagnée.
Le lendemain à midi, les termes ayant été acceptés par les deux camps, la capitulation est signée. Le 10 mai se déroule la cérémonie de remise du fort George aux Espagnols. Les Anglais quittent les lieux avec les honneurs de la guerre, couleurs au vent et fusil à l’épaule. Après s’être mis en ordre de bataille face aux troupes espagnoles et françaises, ils remettent à leurs vainqueurs armes et drapeaux.

C’est l’heure de gloire pour le jeune gouverneur. A peine âgé de trente-cinq ans, Galvez a arraché aux Anglais une bonne partie du sud-est des futurs Etats-Unis en déplorant 124 tués et 247 blessés. Le général est devenu une personnalité de premier plan en Espagne. En attendant de retrouver sa chère Nouvelle Orléans, il est mis à la tête d’une ambitieuse entreprise franco-espagnole : la prise de la Jamaïque.


Des volontaires se réunissent pour célébrer la victoire de Pensacola.

La Prise du morne du Bâton Rouge
par
 Monseigneur de Galvez Écrit par Julien Poydras, ce poème épique est un des premiers exemples de littérature française de Louisiane.
Les braves Fantassins, les suivaient en colonne,
Tous bouillonnants du feu, de mars et de Bellonne,
Ils marchaient en bon ordre, à pas surs, et hardis,

Méprisant les périls, volaient aux Ennemis.

Après eux l’on voyait, marcher sans artifice,

De nos fiers Habitants, l’Intrépide Milice;

Et leurs adroites mains, qui traçaient des Sillons,

Avec la même ardeur, élevaient des Bastions;

Et faisaient des Fossés, Parapets, et Tranchées,

Machines et affûts, pour se battre inventées,
Pour l’art de conquérir ils semblent être nés.
Leurs braves Ennemis, en sont épouvantés,
Jusque dans leurs Remparts, ils sentent leur courage,
Rien ne les garantit, des effets de leur rage.
La marche finissait, par les Gens de couleur:
Vifs, ardents à donner, des marques de leur coeur.
L’intrépide Galvez, partout les encourage,
Ses discours, son aspect, les excite au courage.




Le 12 octobre 1781, la province de Louisiane transmet au roi d’Espagne Charles III une supplique en français :
Sire : Toujours des plus grands princes émanent les sublimes bienfaits ; ce précepte constaté enhardit la province de La Louisiane à se présenter aux pieds du trône où elle ose espérer de Votre Auguste Majesté une spéciale grâce, d’autant plus précieuse, qu’elle sera réversible à la personne de Don Bernardo de Galvez, ce digne gouverneur tant désiré à perpétuité, dont les qualités accomplies du cœur et de l’esprit ont surmonté les calamités du temps pour le soulagement commun des citoyens.
L’objet de leur très humble supplique, Sire, est guidé par la reconnaissance, époque indubitable de leur respectueux attachement à leur monarque, duquel ils attendent , par une suite de bonté, qu’il soit accordé le titre de comte en faveur du restaurateur de ces continents, de l’ami des deux nations alliées desquelles il a si bien su entretenir l’harmonique union.



Qui commande en ce monde ?
José, le premier,
Matías, le deuxième
et Bernardo le troisième.

Procureur… Viceroi,
Viceroi… ministre,
et ministre… roi.

Le père, ici,
Le fils à La Havane
Et l’Esprit en Espagne.

Pasquin apparu à Mexico en 1784 dans lequel on fait allusion à la fabuleuse ascension de la famille Galvez.


Bernardo de Galvez : un destin exceptionnel

Né en 1746 dans un petit village andalou, Bernardo de Galvez est issu d’une famille espagnole de bonne noblesse. Son père Matías est militaire et sera nommé vice-roi du Mexique ; son oncle José, administrateur, se révélera un homme d’Etat exceptionnel et deviendra un brillant ministre en charge des possessions américaines. Bernardo embrasse très tôt la carrière des armes et reçoit en 1770 un premier commandement au Mexique où il fait la guerre aux Apaches. Après un séjour de trois ans en France, il est nommé gouverneur de La Louisiane en 1777. Son rôle dans la guerre contre l’Angleterre lui vaut une immense célébrité qui conduit el roi Charles III à ajouter aux armes de la famille Galvez le brigantin Galveztow agrémenté d’une figure humaine sur le pont et accompagné par la devise « Moi seul » pour rappeler son rôle à Pensacola. Enfin, le monarque lui concède en 1783 le titre de comte de Galvez. En 1785, il est nommé viceroi du Mexique en remplacement de son père décédé. Il meurt à son tour des suites d’une grave maladie le 30 novembre 1786 après avoir conquis l’affection des Mexicains.

10 commentaires:

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