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mardi 28 avril 2009

Carlos en vrai et en faux

A gauche, Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos. A droite, son compatriote Edgar Ramirez qui va incarner son personnage à l'écran.


Le combattant communiste Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, va faire prochainement faire l'objet d'une fiction financée en partie par Canal+.

Exercice bien difficile que celui de simplifier pour les besoins du petit écran l'itinéraire complexe d'un homme qui s'est engagé dans sa jeunesse pour un « grand soir » mondial et qui se bat désormais pour défendre les opprimés contre un nouvel ordre mondial « libéral et sioniste ».

Carlos. Méchant.

Ce film n'a que peu de chances de réussir car il est difficile dans notre société de porter un regard empathique à un homme qui conteste les valeurs fondamentales sur lesquelles fonctionne notre société occidentale.

Il est plus facile à un cinéaste de peindre un portrait humanisé d'un assassin sanguinaire comme Charles Manson de sinistre mémoire que faire de même à l'égard d'un homme aussi dérangeant que Carlos.

Charles Manson. Gentil.


Notre société ne craint pas les comiques comme Olivier Besancenot qui non seulement ne la mettent pas en danger mais qui confortent son système de valeurs.

Le Nouveau Parti anticapitaliste conforte le système des valeurs de la société qu'il prétend combattre.

Notre société craint par dessus tout l'expression des idées dissidentes qui contestent directement ou indirectement le consensus sur lequel se sont bâties les sociétés vaincues de la Seconde Guerre mondiale.

Voici un article de TV Magazine consacré à cette affaire avec un intéressant entretien avec Carlos.

Exclusif - Carlos : l'interview choc



Le tournage d'une fiction en trois parties inspirée de la vie d'Ilich Ramírez Sanchez, alias Carlos, vient de débuter pour Canal+. TV Magazine a recueilli la réaction du terroriste incarcéré à la centrale de Poissy après avoir été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Un entretien exclusif

Canal+ et la société Film en Stock produisent une fiction à partir de votre trajectoire. Avez-vous été contacté par les producteurs ?
Carlos : J'ai été informé par la voie des médias. La moindre des choses aurait été de me contacter, c'est d'abord une question de politesse. Deuxièmement, si l'on a un minimum de respect pour la vérité historique, cela s'imposait.

Peut-être se méfient-ils justement de votre propre interprétation ?
Il faut séparer deux choses. Il existe des faits incontournables, par exemple combien de grenades, de pistolets ou de fusils M. X portait ce jour-là. J'ai vu l'an dernier la version castillane d'un documentaire d'Al-Jazira, qui n'était évidemment pas en ma faveur, mais qui suivait plus ou moins la vérité, tout en commettant des erreurs qu'il aurait été facile de corriger, car il existe des faits sur lesquels tout le monde est d'accord.

Le comédien choisi est vénézuelien et porte le même nom que vous. Connaissiez-vous Édgar Ramírez ?
Non, j'ai appris son existence à cette occasion. Mais, étant originaire d'une région proche de la famille de mon père et de ma mère, il doit être un parent lointain. En tout cas, à Caracas, il a parlé avec mon petit frère et lui a laissé l'impression d'un type sympathique. Ils se sont vus au sujet de ce film via son amie, qui connaissait l'une de nos camarades... Notre famille était de bonne volonté pour apporter des informations sur mon enfance, mais j'imagine que ce comédien a été interdit de contacts. Je pense que ce film sera une œuvre de propagande et que les intentions du producteur Daniel Leconte sont mauvaises. Je ne m'attends à rien de bon. Pourtant, le réalisateur Olivier Assayas, que je ne connais pas, a la réputation d'un grand professionnel qui semble attaché à la vérité.

La vérité factuelle...
Oui, justement. Un de mes avocats [Me Coutant-Peyre] a contacté de bonne foi Canal+ et il aurait été logique qu'ils acceptent des informations de notre part.

Que diriez-vous au comédien qui incarne votre personnage ?
Qu'il vienne me voir, via l'ambassade du Venezuela, pourquoi pas ? Nous pourrions parler de la famille, issue de Lobatera, notre région depuis quatre siècles. Mais les acteurs sont des acteurs, pas des décideurs.

Physiquement, trouvez-vous qu'il vous ressemble ?
Il y a quelques similitudes, peut-être dues à nos origines, les Andes vénézueliennes, mais je ne dirais pas qu'il me ressemble.

Si vous aviez été associé à l'écriture du scénario, auriez-vous réclamé de l'argent ?
J'imagine que les scénaristes, même s'ils n'ont rien demandé, sont payés d'office et plutôt bien payés, n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas seulement une question d'argent, même s'il s'agit d'une production importante dotée de certains moyens.
Auriez-vous été attentif à la manière dont le film sera perçu par les familles des victimes ? [Carlos a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour un triple meurtre.]
Évidemment et pour au moins deux raisons. D'abord, les familles des victimes ne sont pour rien dans une histoire qui les dépasse. L'épouse qui perd son mari, la mère qui perd son fils, les enfants qui perdent leur père... Il faut respecter ces gens-là. Mais le plus important, si l'on voulait vraiment les respecter, serait d'enlever le voile de mensonges qui entoure l'affaire de la rue Toullier [le triple meurtre pour lequel Carlos a été condamné]. Cette affaire est une catastrophe et je suis obligé de réaffirmer que mon implication personnelle n'a pas été prouvée.

Qu'allez-vous décider ?
Je ne sais pas. Je vais voir avec mes conseillers. Nous ferons peut-être quelque chose de similaire dans un pays ami qui a les moyens. Eux auront accès à des informations que les manipulateurs n'auront pas.

Quelles sont les œuvres que vous estimez de référence vous concernant ?
Il y a eu une bonne dizaine de films sur le sujet, mais le plus sérieux que j'ai pu voir est celui d'Al-Jazira. Deux livres ont été publiés, notamment celui de John Follain [Jackal], dans lequel la moitié des choses écrites sont vraies.


Pour connaître la pensée de Carlos, il est bon de lire :

L'islam révolutionnaire

Ilich Ramírez Sánchez, dit Carlos

(avec Jean-Michel Vernochet)

Monaco, Editions du Rocher, 2003 (274 p.)

vendredi 20 février 2009

Por una vez, no borbonea

D'un usage limité, mais joli à regarder.


C'est rare, mais il arrive que le roi d'Espagne fasse quelque chose de bien. Monument de conformisme politique et de cupidité, Jean-Charles est protégé des conséquences de son comportement souvent mesquin et par son allégeance au pouvoir socialiste sous toutes ses formes et par l'attachement neu-neu de la droite à l'institution monarchique.

Cette fois il ne se contente pas de demander la tête des éditorialistes libéraux dont il ne supporte pas les discours hostiles à sa personne, il s'est rendu aux Etats-Unis réaffirmer le rôle de l'Espagne dans la création de ce pays.

En visite dans la ville de Pensacola, il a rendu hommage à don Bernardo de Galvez qui, à la tête d'une armada hispano-française, a arraché cette cité des mains des occupants britanniques.


Le roi d'Espagne dans les rues de Pensacola.
El Rey de España subrayó en Pensacola, ante una población entregada a la visita de Juan Carlos y Sofía, la valiosa contribución española a la independencia de Estados Unidos y la de los compatriotas que ahora trabajan por su futuro.

Durante unas horas, la ciudad de Pensacola, en el estado de Florida, revivió su pasado español para recibir en sus calles a los Reyes, que visitaron esta población con motivo de las celebraciones de la fundación de la ciudad por Tristán de Luna hace 450 años.

El himno de España sonó, junto al de Estados Unidos, en cada uno de los actos de la visita, que comenzó en la plaza Fort George, ante el monolito erigido en memoria de Bernardo Gálvez, quien ganó en 1781 a los ingleses la batalla de Pensacola, por la que se recuperó Florida y Mallorca para la Corona española, y contribuyó a la independencia de EEUU.

Le monarque et un hiérarque local devant la plaque qui rappellera aux générations futures leur passage éclair.

Los Reyes se acercaron después a la bahía, donde una placa recuerda la llegada de Tristán de Luna a estas costas con 11 navíos y más de 500 personas, así como la creación de la ciudad de Santa María, que fue destruida poco después por un huracán y dejó paso a la actual Pensacola. La placa se encuentra al final de la calle Palafox, eje principal del centro histórico de la ciudad y que, a partir de ahora, pasará a llamarse Juan Carlos I.

En las confluencias de las calles Jefferson y Zaragoza -muchas vías llevan nombres españoles- se encuentra el Museo de la Ciudad, desde cuyo balcón el Rey recordó a los ciudadanos de Pensacola que la amistad entre los dos países floreció durante la independencia americana, cuando España "volcó su activa ayuda financiera, política y militar en favor de los patriotas estadounidenses".

De acuerdo con las palabras del Rey, que en varias ocasiones suscitaron los aplausos de los habitantes de esta ciudad, "aquí, en Pensacola, empezó una etapa nueva, en la que crecería esta gran nación, amiga y aliada de España; por eso, Pensacola tiene uno de los más ricos patrimonios culturales de América del Norte", afirmación que fue rubricada con una ovación.

Inicio de la presencia española en EEUU
Unos niños agitan las banderas españolas. | Reuters
Después de insistir en que la figura de Gálvez recuerda "que también hoy muchos hombres y mujeres de Estados Unidos y de España dedican sus mejores esfuerzos a reforzar las mutuas relaciones", Juan Carlos I proclamó: "Estamos orgullosos de vuestros antepasados".

En su intervención, el monarca español recalcó que Pensacola supuso el inicio de la historia de la presencia española en este territorio, que se extendió a lo largo del siglo XVI a otros lugares del actual EEUU.

Hoy día, esta herencia es especialmente visible en EEUU por el incremento imparable del idioma español, que eleva ya el número de hispanohablantes a unos 45 millones en un país de 304 millones de habitantes.

mardi 25 septembre 2007

Scandale en Espagne


LOS QUE LE LLAMÁBAMOS ADOLFO
Luis Herrero

La Esfera de los Libros, 368 p., 22,00 € ISBN 9788497346641 Avenida de Alfonso XIII 1, bajos. 28002 Madrid Tél. : 912 960 200. Fax : 912 960 206. Courriel: laesfera@esferalibros.com.

Aujourd’hui, un homme fête son soixante-quinzième anniversaire. C’est un date importante car nombreux sont ceux qui payent leur tribut à la Grande Faucheuse avant de parvenir à cet âge avancé. Malheureusement, notre protagoniste il n’en saura rien. Détruit par la maladie d’Alzheimer, son esprit est mort.

Adolfo Suárez González, ancien président du gouvernement espagnol, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est pourtant à nouveau à la une des journaux. La presse ibérique ne tient pas tant à rendre hommage à son rôle passé qu’à se faire l’écho de la sortie d’une biographie qui suscite scandale et émoi.


La personne du roi a été protégée par un large consensus politique et médiatique. Ses frasques sentimentales et son affairisme effréné sont restés occultés du grand public durant très longtemps. mais cette période d'impunité est terminée.

Largement oublié aujourd’hui, Adolfo Suárez a été un homme clef de l’histoire récente de l’Espagne. A la tête du gouvernement espagnol en avril 1976, peu de temps après la mort du général Franco, il assurera la transition du pays vers un régime démocratique.
Vainqueur des premières élections libres depuis 1934, faisant preuve d’une vraie force de conviction et de beaucoup d’entregent, Suarez sera capable de bâtir un consensus entre les différentes forces politiques en Espagne pour remplacer en douceur le régime franquiste par une forme nouvelle d’organisation étatique mise en musique par la constitution approuvée par référendum le 6 décembre 1978.



Adolfo Suarez va connaître la solitude la plus totale au cours de ses derniers mois à la tête du gouvernement.


Le 3 mars 1979, Suarez remporte une seconde fois les élections. Mais affaibli par des relations tendues avec le roi Juan Carlos, attaqué sans relâche par le Parti socialiste, il démissionne le 29 janvier 1981 et abandonne définitivement la vie politique dix ans plus tard. Fait duc en 1981 et chevalier de la Toison d’or en 2007, il souffre depuis 2003 de la maladie d’ d’Alzheimer.

Une biographie qui appelle les choses par leur nom

Le journaliste Luis Herrero, ami d’enfance d’Adolfo Suarez, vient de publier Los que le llamábamos Adolfo, une biographie qui non seulement cherche à raconter l’homme, depuis ses origines jusqu’à sa chute, mais aussi à révéler les raisons qui ont conduit à sa démission, une pratique déloyale de la politique par les socialistes et l’opposition tenace du roi Juan Carlos.


Luis Herrero un homme politique de droite qui met à mal le consensus mou autour de la personne du roi.


C’est ce dernier point qui soulève des passions en Espagne. A titre d’exemple, les personnalités proches de Suarez qui devaient assister à la conférence de présentation du livre hier soir à Madrid ont renoncé à le faire à la uite de pressions de la Maison du roi.

Il faut dire que Luis Herrero n’y va pas de main morte. Il évoque les scandales financiers dans lesquels serait mêlé le souverain et qui auraient conduit Adoilfo Suarez à exiger du monarque son abdication.

Par exemple, il cite la lettre de 1977 du roi au Shah de Perse dans laquelle il lui demande des subsides faramineux pour lutter contre la prise du pouvoir imminente par le Parti socialisme (alors toujours marxiste).

Il va sans dire que ces fonds auraient enrichi le bas de laine d’une branche des Bourbons peu gratifiés par la fortune et n’auraient pas fait grand mal au Parti socialiste.

Malheureusement, il est fort probable que ce livre ne soit jamais publié en France. Il nous aurait pourtant aidé à mieux comprendre ce qui passe aujourd’hui chez nos voisins.


Le quotidien El Mundo publie un diaporama sur Adolfo Suarez.