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lundi 24 novembre 2008
Obama contre les cathos
La presse francophone (et pas seulement elle!) baigne dans le plus parfait irénisme lorsqu'il est question du président élu Barack Hussein Obama. Ce faisant ils ignorent les profonds clivages de la société américaine et le fait que la victoire du candidat démocrate a été acquise au prix d'une radicalisation sur des points très conflictuels, notamment la question de l'avortement.
Ce n'est pas un reproche que l'on peut faire à l'excellent hebdomadaire catholique l'Homme nouveau qui publie en bonne place une chronique de sa correspondante aux Etats-Unis Armelle Signargout consacrée à la montée en puissance d'une opposition catholique au futur président.
En janvier prochain, le nouveau président sera face à un choix difficile. Doit-il respecter la promesse de campagne faite à la frange la plus radicale de la gauche américaine, celle de signer le Freedom of Choice Act qui élimine bon nombre de restrictions imposée aux interruptions de grossesse par les différents Etats de l'Union ? Ou bien doit-il la ranger au magasin des promesses qu'il serait fou de tenir ?
Le risque est grand pour le futur chef de l'exécutif de se créer un problème politique gratuitement. Il offre sur un plateau un motif de mécontentement non seulement aux catholiques, mais aussi à tous la droite évangélique. De quoi unifier tous les front anti-Obama en un seul mouvement.
jeudi 27 décembre 2007
Fidèles au Magistère
Telle un iceberg, la presse française est bien plus riche que ne laissent le supposer les rayons des marchands de journaux. En dépit de la qualité de leur contenu, un grand nombre de titres échappent à la curiosité des lecteurs potentiels en raison des contraintes commerciales imposées par une distribution en kiosque.
La presse catholique n’échappe pas à cette règle. Les croyants français disposent chez leur marchand de journaux d’une abondante production de magazines qui va de Témoignage chrétien à Télérama en passant par le Pèlerin. Pourtant, en dehors du quotidien la Croix, la majorité des titres qui se disent chrétiens sont en perte de vitesse. Comment s’en étonner ? Ils véhiculent les valeurs d’une génération de clercs en fin de cycle. Des prêtres qui ont longtemps cru aux idées de l’aile la plus progressiste de Vatican II. Mal conseillés, mal informés, ou tout simplement mal intentionnés, ces curés du rouge au rose ont largement contribué à dénaturer le concile dans la pratique ecclésiale.
Avec Benoît XVI, l’Eglise a finalement tiré un trait sur une expérience de quarante ans qui a échoué. Les prêtres en pull a col roulé et les religieuses habillées chez les Trois Suisses vont progressivement céder la place car ni les uns ni les autres ne séduisent la jeunesse qui se reconnaît dans l’Eglise.
Si la presse qu’aiment à lire les catholiques n’est pas dans les kiosques, où est-elle ? Elle se fait connaître par le bouche à oreille, par la prospection postale, par l’affichage dans quelques points de vente ponctuels… A l’abri des regards, et loin des coups de crosse épiscopaux, elle chemine souterrainement, en attendant de se diffuser au grand jour.
L’Homme nouveau est de cette presse encore discrète. Certes, ce n’est probablement pas le genre de magazine trendy et glossy que fabriquent à la chaîne les éditeurs spécialisés dans le « chrétien cool » pour ados. Néanmoins, dirigé par Philippe Maxence, un journaliste ferme dans ses convictions mais à l’esprit ouvert, ce bimensuel réussit à concilier la qualité de l’information religieuse, un ultramontanisme light et un relatif anticonformisme.
Il est probable que la lecture de l’Homme nouveau déclenche un furieux prurit dans les sacristies où le portrait du père Yves Congar fait face à celui de Hans Kung et dans les palais épiscopaux où les mitrés lisent plus volontiers Libération que l’Osservatore Romano. Mais qu’importent leurs démangeaisons, leur heure est passée.

Un magazine qui annonce l’Eglise de demain
L’avenir de l’Eglise est ailleurs. Il est dans ces jeunes qui retrouvent les chemins de la foi grâce à une liturgie traditionnelle qui parle plus à leur cœur que la logorrhée progressiste scandée au rythme du djembé.
L’Eglise de demain est probablement à l’image de ces familles que l’on croise dans les pèlerinage, la mère avec une poussette et le père transportant dans un sac à dos le pique-nique de la ribambelle d’enfants qui les suit.
La force du catholicisme du XXIe siècle sera de réunir sous le même toit des sensibilités très différentes, des communautés catéchuménales à des prélatures comme l’Opus Dei ou encore aux Légionnaires du Christ, aux jésuites (ou ce qu’il en reste), aux dominicains en passant par les franciscains fondus de télévision de l’Eternal Word Television Network. Quant aux fidèles, ils trouveront eux aussi une voie qui leur conviendra dans une offre religieuse diversifiée mais unie sur l’essentiel.
Comme tout corps vivant, l’Eglise est le lieu d’affrontements où les ambitions bien humaines compliquent des enjeux théologiques bien complexes. Voilà pourquoi, l’un des plaisirs de la lecture régulière de l’Homme nouveau est de suivre les péripéties des combats à crosses démouchetées entre les tenants de la « tradition » au sens large et ceux qui défendent ce qu’ils appellent « les acquis du concile ».
Ainsi, les péripéties de la réception du motu proprio du 7 juillet 2007 de Benoît XVI, levant tous les obstacles hiérarchiques à la célébration de messes dans le rite traditionnel, dit « extraordinaire », par opposition au rite conciliaire dit « ordinaire », valent le détour.
Le bimensuel ne se limite pas aux affaire d’Eglise. Il jette un regard curieux et critique sur la société et ça fait du bien de lire d’autres points de vue que ceux des médias conformistes. Par exemple, dans son numéro de fin décembre 2007, le magazine offre un intéressant dossier sur le scoutisme où l’on trouve le récit peu connu des origines des Scouts d’Europe et aussi un papier d’humeur dénonçant le « temps des assassins », quand les terroristes non-repentis d’Action directe se retrouvent en liberté alors qu’un site internet à leur gloire fait un appel permanent à la violence. Mais l’important est ailleurs. Il se trouve en Une dans l’appel de l’abbé Chanut à grandir dans l’espérance chrétienne « maintenant que l’optimisme béat de la période post-conciliaire a fait preuve de sa fatuité prédatrice ».
Les jeunes catholiques ont le sens de l'humour. Voici deux savoureuses mises en boîte des délires ayant accompagné l'imposition du Novus Ordo.
Même pas peur
Les lecteurs de l’Homme nouveau sont des hommes et des femmes qui ont connu le nadir de la foi catholique et qui pourtant ont persévéré dans leur foi. Après les trente désastreuses qu’ils ont vécues avec leurs familles, plus grand chose ne peut les abattre. Ils risquent de nous réserver quelques surprises.
Libellés :
Eglise catholique,
Hans Kung,
Homme nouveau,
Motu Proprio,
Osservatore Romano,
Yves Congar
lundi 26 novembre 2007
Un magazine télé très catho
L'Homme nouveau magazine
10 rue Rosenwald, 75015 Paris • Tél. : 01 53 68 99 77 •
L'hebdomadaire catholique l'Homme nouveau est depuis quelques mois publié conjointement avec l'Homme nouveau magazine. Ce supplément est une perle rare dans la presse française et mérite le détour.
Dans un monde où la télévision joue un rôle clef dans la formation de l'opinion et dans l'éducation des jeunes générations, il est indispensable d'offrir aux différentes sensibilités de la société française une sélection de programmes permettant de trier l'offre audiovisuelle.
Or, la grande majorité des magazines consacrés à la télévision sont le reflet du relativisme moral ambiant, quand ils n'encouragent pas les dérives les plus pernicieuses de la société, comme Télérama, probablement le périodique le plus politiquement correct de France.
Voilà pourquoi le supplément de l'Homme nouveau est précieux car il offre une vision critique de la télévision, décortiquée à travers le prisme des valeurs chrétiennes telles que les définit le magistère romain, et non le catholicisme self-service en usage dans la presse dite chrétienne dont le parangon est probablement l'hebdomadaire Témoignage chrétien.
Une mise en page pratique et des pictogrammes bien pensés aident le lecteur à se retrouver facilement dans les programmes et à mieux sélectionner ce que leurs enfants peuvent voir en fonction de leur âge.
Les critiques apportent le plus souvent un commentaire concis juste et nuancé sur une sélection de programmes. Par exemple, J.-P. M. écrit au sujet du documentaire « l'Enlèvement de Patty Hearst : une guérilla américaine » diffusé le mercredi 5 décembre par Arte :
Ces gauchistes, amoureux du Che, nourris de romantisme et d'idées révolutionnaires, font peine à voir. Comme le dit l'un d'eux [et non l'un deux, pan sur les doigts de la claviste!] : « on était comme des gamins qui décident que leurs parents sont des gens ignobles » avec , en outre, « pas une once de charisme ». Comment des gens intelligents peuvent-ils aligner parfois autant de bêtises et de fantasmes sur la société dans laquelle ils vivent ? Ce travail restitue bien le contexte et l'état d'esprit de l'époque, mais rentre très vite dans l'anecdotique et n'en sort guère. »En revanche, quelques rares fausses notes dans les commentaires révèlent que ce supplément n'échappe pas à la malédiction des programmes de télévision : il est difficile d'être un expert en tout. Ainsi, le commentaire du très beau film le Coup de grâce suggère que le commentateur P.A. n'a pas lu la nouvelle de Marguerite Yourcenar ayant inspiré le cinéaste Volker Schlöndorff et qu'il a survolé le film qu'il commente. En effet, comment peut-il écrire « sur fond de guerre civile russe » alors qu'il s'agit d'un épisode de la guerre menée par les corps francs allemands dans les Pays Baltes ?
Autre oubli : dans sa présentation du film Agent double, qui sort sur les écrans ces jours-ci, mettant en scène l'histoire de Robert Hanssen (un agent-double américain au service des Soviétiques puis des Russes), le critique ne mentionne pas qu'il était, non seulement un luthérien converti au catholicisme, mais aussi le membre d'une influente prélature. Un simple oubli, que nul n'en doute.
Enfin, signalons que ce supplément comporte de très utiles recensions de livres tout comme d'autres produits culturels. Le compte rendu de l'ouvrage Dix mois à Verdun (Editions Italiques) est passionnant et il démontre qu'il existe une vie en dehors des majors de l'édition parisienne. Dans ce témoignage sur les combats de Verdun, l'abbé Charles Thellier de Poncheville raconte ce que fut son apostolat durant les dix mois qu’il passa en première ligne, de février 1916 à janvier 1917. Peu d’ouvrages allient de façon aussi impressionnante la vérité, parfois effrayante, du témoignage et la noblesse du ton. Il fallait sans doute être aussi absolument, aussi intégralement chrétien que l’était Poncheville pour regarder en face, avec autant d’abnégation, de compassion et, disons-le, d’amour, l’humanité dans sa misère et sa déréliction.
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