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vendredi 4 juin 2010

Garzon : un juge au service du pouvoir

Un extrait des écoutes téléphoniques innocentant Francisco Camps et occultées par Garzon pour servir les manœuvres politiciennes du Parti socialiste espagnol. Encore une info que les correspondants français en Espagne se garderont bien de faire connaître à leur compatriotes.

Les récents déboires du juge Garzon ont mis la gauche en émoi, accusant la droite et la hiérarchie judiciaire de vouloir taire un magistrat dont la seule faute serait de vouloir faire la lumière sur les « crimes du franquisme ».

En réalité, La politique de Garzon a été de satisfaire aux demandes du pouvoir politique afin de parvenir au sommet de la judicature espagnole tout en s'investissant dans des causes servant sa popularité auprès des médias de gauche et d'extrême-gauche, du Pais à Publico.

Or, plus on en sait sur Garzon, plus l'image de ce juge noircit à vue d'oeil.

Le chevalier blanc de la justice universelle ne serait qu'un salaud en robe et à mortier.

Le journaliste David Solano révèle dans les colonnes du Semanal Digital que le Tribunal suprême espagnol s'intéresse aux agissements de Garzon dans le cadre d'une instruction pour corruption visant le Parti populaire.

Alors que le parquet se refuse à enquêter sur la fortune miraculeuse de Pepe Bono, le président socialiste du Parlement, il a occulté avec la complicité du magistrat enquêteur, l'inévitable Garzon, les preuves à décharge dans l'enquête visant le chef du gouvernement valencien le populaire Francisco Camps.

Le but du gouvernement et de son bras armé dans la judicature était de briser la carrière politique de Camps et d'ouvrir une brèche dans la domination politique du Parti populaire à Valence.

Pour parvenir à ce résultat, non seulement Garzon et le Parquet ont conduit une enquête uniquement à charge, mais ils ont organisé durant des mois des fuites d'éléments du dossier vers la presse gouvernementale afin de mettre le Parti populaire sur le grill.

Le gouvernement et Garzon en sont pour leurs frais. La manipulation judiciaire n'a servi à rien. Les sondages révèlent que Parti populaire a accru son avance partout en Espagne y compris dans le royaume de Valence.

Il est temps que cette engeance judiciaire, Baltazar Garzon, soit mis hors d'état de nuire.



El Supremo investiga el papel de Garzón y si hubo cacería política
El Tribunal Supremo investiga y viene a reconocer la "cacería" política y judicial que inició Baltasar Garzón y la Fiscalía contra las instituciones de la Comunidad Valenciana.


Tanto Baltasar Garzón como las dos fiscales anticorrupción ocultaron unas conversaciones totalmente exculpatorias para Francisco Camps. El Tribunal Supremo ahora lo investiga.

Lejos de interpretaciones, subjetividades, manipulaciones políticas con fines electoralistas o filias y fobias más o menos conocidas; lo cierto es que la Justicia, con mayúsculas, está cada vez más cerca de dar la razón a quienes han mantenido –con evidencias de cierta solvencia- que la trama Gürtel responde más a un deseo de personas cercanas al PSOE, con innegable intencionalidad política e intereses particulares, que a una realidad de corrupción en torno al PP. El Tribunal Supremo está más cerca de demostrar, así ahora lo está investigando, que algo sospechoso hay detrás del empecinamiento de Baltasar Garzón (con el inestimable apoyo de la Fiscalía) de llevar la instrucción del caso Gürtel sin tener competencia para ello a costa de saltarse el turno de reparto de la Audiencia Nacional.

El Semanal Digital ya adelantó a sus lectores que se habían excluido pruebas exculpatorias definitivas para Francisco Camps. Unas grabaciones telefónicas que obviaron tanto las fiscales del caso, Concepción Sabadell y Myrian Segura como el propio Garzón, y que ahora reclama el Alto Tribunal tras admitir la ampliación de la querella que presentó Ignacio Peláez contra fiscales y el magistrado. El Supremo investiga por qué se ocultaron esas pruebas. Un duro varapalo éste para quienes han hecho de Gürtel su único motivo de existencia (fundamentalmente el PSPV de Ángel Luna, Jorge Alarte, María Teresa Fernández de la Vega…) y que supone un giro radical, como adelanta Federico Trillo, al caso. El Supremo, de manera insólita, denuncia la vulneración del derecho a la defensa y de la imparcialidad judicial llegando a reconocer que Fiscalía ha violado sectariamente la presunción de inocencia.

Es tanta la importancia de lo que ahora investiga el Alto Tribunal que Camps ha hecho referencia, algo que en él no es habitual, al asunto procesal afirmando que de no haberse ocultado pruebas "nos hubiésemos ahorrado todos un año y medio de proceso judicial". Y es que lo que deliberadamente se ha ocultado a los jueces exonera a Camps de cualquier responsabilidad penal. Como muestra un botón extraído de conversaciones entre Pablo Crespo y su letrado: "el TSJCV va a tener difícil sostener la acusación contra Camps porque no es cierta" o "si Camps se hizo trajes allí, se los habrá pagado de su bolsillo". Por cuestiones tan evidentes como éstas el Supremo tiene sospechas de que Camps ha sido víctima de un montaje auspiciado por Garzón.

Como más cerca está la constatación en realidad de lo que anteriormente eran algo más que sospechas que se suscitaron nada más conocerse el caso Gürtel y que apuntaban a la intencionalidad y fin político de toda esa investigación judicial que afectaban, curiosamente, a las dos Comunidades Autónomas "buque insignia" del PP de Mariano Rajoy. Y es que desprendía un tufillo de manipulación el juez Baltasar Garzón, quien fue número dos del PSOE, hace suyo un caso que en la víspera de hacerse públicoel 7 de febrero de 2009- lo "celebra" con una cacería junto al entonces ministro de Justicia, Mariano Fernández Bermejo; el comisario de la Policía Judicial, Juan Antonio González y la fiscal, Dolores Delgado.

jeudi 20 mai 2010

Garzon récompensé à hauteur de 10 000 euros par mois

Le juge préféré des bobos (« bourgois bohèmes » en français, « idiots » en espagnol), l'inénarrable Balthazar Garzon, l'homme qui a eu l'honneur d'ajouter un mot à la langue castillane (« garzonada » qui définit un travail fait à la va-vite et qui finalement ne sert à rien), vient de fuir le champ de bataille pour trouver refuge dans un exil doré.

Après avoir décidé sa suspension de ses fonctions de juge d'instruction en raison de sa mise en examen pour prévarication, le Conseil de la magistrature espagnol a autorisé mardi dernier Garzon a rejoindre le tribunal pénal international de La Haye au titre d'assesseur où le réclame le procureur Luis Moreno Ocampo, un de ses clients argentins.

Pour le toqué madrilène, cette fuite aux Pays-Bas est une porte de sortie élégante à l'inextricable situation dans laquelle il se trouve. Pris en étau entre les magistrats de droite qui l'abhorrent et les juges de gauche qui le jalousent quand ils ne le détestent pas, Garzon a découvert avec consternation que la gauche ne parvient pas à mobiliser les foules en sa faveur. La manifestation organisée par le directeur du quotidien d'extrême-gauche gouvernemental Publico en sa faveur le jour de sa sortie forcée de ses fonctions n'a mobilisé que quelques centaines de personnes.

Sans réel appui, populaire, avec une opinion publique divisée (la presse gouvernementale massivement en sa faveur), avec une judicature où ses soutiens se font rares, des accusations graves et fondées contre lui, il ne lui reste que l'option de la fuite.

Les conditions de vie de Garzon seront confortables dans le plat pays. Ses revenus mensuels seront de l'ordre de 10 000 euros (car il cumulera deux rémunérations, la madrilène et la batave).

Enfin, un éclaircie pour le truculent Garzon. Le patron de la banque Santander, qui avait largement financé son séjour à New York, a démenti toutes les accusations de financement irrégulier en sa faveur et a nié qu'il puisse exister un lien entre ces fonds et la relaxe dont il a bénéficié de la part du juge. Voici la présentation qu'en fait le journal officiel de Zapatero Publico.

Toutefois, des pistes nouvelles sur les liens entre le magistrat et la banque sont suggérées par El Confidencial qui dévoile ce matin que Garzon avait demandé dès 2005 des fonds au Santander alors que cet établissement bancaire faisait l'objet d'une enquête de sa part au sujet de comptes de la famille Pinochet.

lundi 17 mai 2010

Bravo Libération

Le journaliste François Musseau a publié dans les colonnes de Libération un portrait du juge Garzon qui, en dehors de quelques omissions parfois grosses comme un éléphant, est aussi honnête que possible et dont la tonalité de gauche n'est pas incompatible avec un bon niveau de professionnalisme. Un exemple qui devrait inspirer ses confrères francophones travaillant en espagne.

Baltasar Garzón, l’inquisiteur sur le bûcher

Pinochet, les mafieux, l’ETA : il traque le gros gibier, mais le chasseur est désormais la cible et a été suspendu vendredi. Car le juge espagnol a commis un acte irréparable : s’attaquer aux crimes du franquisme.

La chasse est ouverte. On ne pouvait pas imaginer plus gros gibier : le «superjuge», le «juge étoile» ou «Supergarzón». Celui qui paraissait se situer par-delà le bien et le mal. L’homme qui faisait trembler tous les puissants de ce monde. Celui qui a stupéfait l’opinion internationale lorsqu’en 1998, sur son initiative, l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet est arrêté à Londres alors qu’il prenait le thé avec son amie Margaret Thatcher. Depuis des années, il tutoie le prix Nobel de la paix, on l’a souvent annoncé à la tête de la Cour pénale internationale, la CPI (1). Il est une icône de la justice universelle, une référence de l’ingérence dans tous les recoins de l’impunité. Une légende vivante. Les Espagnols ont une expression pour cela : «Se merece una estatua», il mérite qu’on lui érige une statue.

Or, il s’agit maintenant de le déboulonner de son piédestal. Depuis 1988, ce type est toujours en haut de l’affiche, sans cesse sous les projecteurs. Aujourd’hui plus que jamais, au moment où il joue la fin de sa carrière. Pas un «faiseur d’opinion» qui ne se soit fendu d’un billet au vitriol sur son compte, ou d’une chronique dithyrambique dans l’espoir de sauver sa peau. Dans toute l’Espagne, on est sorti dans la rue pour le salir ou le défendre. Référence morale selon les uns, grand inquisiteur selon les autres. Pour ou contre son lynchage, au choix.

Car le superjuge est bel et bien au banc des accusés. Avec la bénédiction du Tribunal suprême (2), rien que cela. Il a trois affaires sur le dos, trois dossiers d’accusation. Sont-ils contestables, sinon même discutables ? Peut-être bien. Car tout laisse à penser que Baltasar Garzón est surtout la cible de nombreux ennemis, qui veulent son scalp en lui retirant sa fonction. Ce qui a été fait vendredi par son autorité de tutelle, qui l’a suspendu le temps qu’il soit jugé (2).

Reprenons l’une après l’autre les casseroles que traîne le juge. Dans l’ordre, l’accusation la plus cruciale portée contre lui est d’avoir agi par mauvaise foi (en droit, on dit prévarication) en instruisant un procès contre les crimes du franquisme, alors qu’ils avaient été amnistiés. Le deuxième grief vise ses méthodes d’investigation jugées douteuses par la droite espagnole, qu’il a mise en cause dans un récent procès de corruption. Dans le troisième dossier, il est accusé de corruption, pour avoir favorisé un grand banquier qui avait grassement rétribué des conférences qu’il a tenues aux Etats-Unis. Bref, des charges assez variées et lourdes pour que, sauf miracle, il s’en tire indemne. Même s’il n’est pas homme à se laisser abattre facilement. Garzón risque jusqu’à vingt ans d’interdiction d’exercer. Autant dire qu’à 54 ans, cela mettrait fin à sa carrière. Une retraite (très) anticipée, le crépuscule d’une idole. Celui qui brisait les destins des mafieux, des terroristes et des corrompus voit soudain le sien en balance, suspendu à un fil.

Pouvoirs exorbitants

Ni le battage médiatique autour de lui ni les battues de chasse contre lui n’entravent, depuis vingt-et-un ans, le rituel qu’il suit avec la régularité d’un pantin articulé : sous le crépitement des flashes, il s’extirpe de sa voiture officielle un peu lourdement, active le pas en portant à bout de bras un cartable trop lourd et, ignorant son pouvoir d’attraction, se dirige tout droit vers son bureau de l’Audience nationale, le tribunal d’instruction n° 5. Sur les six existants, c’est le plus connu, celui de Garzón, la star.

En plein cœur de Madrid, près de la place Colomb, ce n’est pas rien, l’Audience nationale. Une puissante machine judiciaire - héritière du franquiste «Tribunal de l’ordre public» - qui monopolise et centralise toutes les affaires sensibles (grande criminalité, terrorisme, pédophilie, haute corruption…), et où les juges d’instruction ont des pouvoirs exorbitants (3). Sa juridiction est ordinaire, mais tout change lorsqu’il s’agit de terrorisme, d’ETA ou d’islamiste. Même si les peines sont plafonnées à quarante ans de prison, les procédures sont exceptionnelles, les gardes à vue à la discrétion du juge, la mise en détention préventive presque systématique ; et, une fois derrière les barreaux, le suspect est placé en régime d’isolement. Autant dire que n’importe quel juge d’instruction de l’Audience nationale a de quoi faire trembler. Baltasar Garzón particulièrement.

Comment savoir ce qui se passe dans la tête du superjuge ? Ses récentes déclarations, prononcées de la même voix aiguë et chevrotante, ne laisse transpirer aucun état d’âme, c’est une langue juridique, froide et mécanique. Il a toujours cette démarche de notaire replet, ce visage terriblement sérieux et buté, ces lunettes rondes d’expert-comptable, ces cheveux peignés en arrière qui lui confèrent un air d’hidalgo un brin arrogant. Comment savoir ce qui trotte dans sa tête, s’il ne donne aucune interview, s’il ne lâche aucune confession ? Sauf une fois, dans un livre publié en 2005, Un monde sans peur (4).Piochons cet extrait qui peut nous donner une piste : «Tu attires l’attention, et à partir de là, tu te transformes en vedette, en protagoniste, en médiatique, en controversé. C’est-à- dire en quelqu’un qui agit sous l’impulsion de la popularité et des sondages […] pour être reconnu ou récompensé. En un mot, en un monstre. Un monstre bon pour certains, mauvais pour d’autres, mais toujours un monstre.»

Bon ou mauvais, le voici, notre monstre, presqu’en cage. Fini de soupçonner et d’accuser, il lui faut se défendre. Fini d’arracher des aveux, il doit rendre des comptes. Arroseur arrosé, voilà le superjuge superjugé. Ou mieux, dans son cas, le chasseur chassé. Car, plus encore que le foot (il a toujours joué gardien de but), la chasse est, depuis tout jeune,sa passion. De préférence dans les maquis semi-arides des sierras de Jaen, au nord-est de son Andalousie natale. Et, bien évidemment, Baltasar Garzón n’est pas de ceux qui sillonnent la garrigue en solitaire, avec son bon vieux chien pour dézinguer un canard boiteux. Son affaire, c’est la caza mayor, grandes battues et gros gibier. L’autre jour, un sénateur conservateur, anticipant le châtiment judiciaire contre lui, lançait cette réflexion sarcastique : «Si jamais on le laisse en liberté, il aura tout le temps de chasser abondamment, le superjuge !»

Trophées de chasse

Si Baltazar Garzón est aujourd’hui un paria, c’est qu’il a franchi une ligne rouge, celle marquée par le passé franquiste de l’Espagne. Jusqu’ici, certes, il n’a pas manqué de courage et d’ambition, s’attaquant pêle-mêle à des barons de la cocaïne en Galice, à des mafieux russes sur la Costa del Sol, à des terroristes basques d’ETA, à Berlusconi et sa chaîne Tele 5, à Pinochet et aux tortionnaires de l’ex-dictature argentine, aux geôliers de Guantánamo, sans compter d’innombrables politiciens véreux… De beaux trophées de chasse judiciaire, souvent coffrés et jugés. L’Argentin Luis Moreno Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale de La Haye, n’a jamais caché son admiration : «C’est le seul juge au monde à avoir enquêté sur les services secrets de son pays.» On y reviendra.

Oui, mais seulement pour se venger de ne pas avoir reçu le poste ministériel qu'il pensait mériter.


La ligne rouge, il l’a franchie tout simplement en balayant devant sa porte, ce qu’aucun magistrat espagnol n’avait osé faire. Depuis des années, Garzón a fait avancer les frontières de la compétence judiciaire. La législation espagnole permet à tout juge d’instruire des affaires pour crimes contre l’humanité, quel que soit le pays, contre un dictateur déchu ou en exercice. Mais dans le même temps, il était reproché à Garzón de ne pas appliquer ce principe dans son pays, l’Espagne, qui fut la chasse gardée d’un dictateur, Francisco Franco, durant quatre décennies.

Il est étonnant que le journaliste oublie de mentionner que Garzon avait auparavant classé une plainte contre le seul criminel contre l'Humanité encore en vie en Espagne, Santiago Carrillo, au motif que les lois d'amnistie le lui interdisaient.


En 2008, Garzón répond à ces détracteurs et ouvre une instruction contre le régime franquiste. Deux ans plus tôt, le socialiste Zapatero a fait approuver une «loi de mémoire historique», qui accorde une réparation morale aux victimes de la dictature et élimine des symboles de l’ancien régime. Mais Garzón va plus loin. Il accuse le Caudillo et 44 responsables franquistes de «volonté d’extermination» et de «crimes contre l’humanité», à partir de 1936, contre des opposants républicains qui seront incarcérés, assassinés, ostracisés ou poussés à l’exil. Tant pis si Franco et la plupart des autres accusés sont morts depuis longtemps, le mal est fait.

Chape de plomb

Car, pour l’Espagne conservatrice, en bonne partie héritière du franquisme, le juge a commis un acte irréparable. Que Zapatero rende hommage aux victimes républicaines, passe encore. Mais qu’un magistrat balance par-dessus bord la légitimité du franquisme et le range dans les régimes les plus vils, nazi inclus, pas question. Baltasar Garzón a enfreint un principe sacro-saint : on ne touche pas aux franquistes. En 1975, à la mort du Caudillo (dans son lit), ce fut le deal : le régime dictatorial accepte le jeu démocratique mais, en échange, il impose l’impunité de tous les responsables franquistes comme condition non-négociable. «Logiquement», en 1977, des lois d’amnistie sont votées. C’est la transition de l’«amnésie» : une chape de plomb scelle un passé honteux et sanglant. Que personne ne s’avise de la lever…

C’est exactement ce qu’a fait Garzón, brisant du même coup un tabou et déclenchant des cris d’orfraie dans l’Espagne conservatrice, le Parti populaire, les médias (les quotidiens ABC et El Mundo, la Cope, radio de la conférence épiscopale…) et surtout dans la magistrature, un des milieux où l’empreinte franquiste est toujours vivace. D’autant que, sur demande d’associations de descendants de victimes, le superjuge exige l’identification de 151 000 cadavres répartis dans des centaines de fosses communes. Au nom des lois d’amnistie, la justice lui barre la route. Garzón est dessaisi de l’affaire au profit de 62 tribunaux provinciaux qui, bien sûr, enterreront l’enquête. On est en novembre 2009. Normalement, tout aurait dû en rester là.

Curieux, le journaliste ne mentionne à aucun moment que ces poursuites de Garzon contre Franco se sont heurtées à l'opposition décidée du pouvoir socialiste incarnée dans la personne du procureur général Javier Zaragoza.


Février 2010, coup de théâtre : avec l’aval du Tribunal suprême, un juge, Luciano Varela, voit en Garzón une belle proie et attaque bille en tête. Il dénonce une prévarication pour avoir instruit un procès en «ignorant de façon inexcusable les lois d’amnistie». Deux groupuscules tomberont du ciel pour déposer la plainte. L’un, Mains propres, est une association inconnue de magistrats d’extrême droite ; l’autre, Falange de las Jons, jadis un des bras armés du régime franquiste, est une formation résiduelle qui, aux dernières élections, n’a recueilli que 23 000 suffrages. Le juge d’instruction, lui, a un autre profil. Chevronné, vaniteux et arrogant comme Garzón, Luciano Varela a un passé gauchiste, ses proches sont socialistes. La rumeur dit qu’il a une dent contre le superjuge. Une guerre d’egos, tout bêtement.

Alors évidemment, vu de l’étranger, c’est l’incompréhension. Comment celui qui fait arrêter Pinochet peut-il être accusé dans son propre pays de s’être attaqué à l’ancienne dictature ? Qui plus est par deux mouvements d’extrême droite ! Tout le monde se dit que la justice espagnole a perdu la tête. Des magistrats prestigieux, de France notamment, appuient publiquement Garzón. Le New York Times exige «un procès juste» et dénonce «une tentative politiquement motivée pour mettre fin à la carrière d’un juge valeureux». En Argentine, où l’impunité a été levée et où on doit une fière chandelle à Baltasar Garzón, 800 associations manifestent leur répulsion contre un «procès contre-nature».

Références sélectives du journaliste qui mentionne l'éditorial du New York Times en faveur du juge mais pas celui du Wall Street Journal contre lui.


Côté espagnol, malgré la crise financière et un chômage à 20 %, beaucoup se déchirent de nouveau sur le passé. La presse souligne que Garzón a ouvert la boîte de Pandore et que l’ambiance est «guerracivilista». En clair, qu’elle a des airs rappelant la Guerre civile qui opposa franquistes et républicains, entre 1936 et 1939, et dont Franco sortira vainqueur. Le quotidien conservateur ABC s’en prend au juge étoile qui «a réveillé le fantôme des deux Espagne». Une majorité semble malgré tout soutenir le procès de Garzón contre Franco : 61 % des Espagnols estiment que le superjuge était «habilité à instruire le procès» et qu’il est «victime d’une persécution judiciaire». Le 24 avril, à Madrid, des dizaines de milliers de gens, emmenés par le cinéaste Pedro Almodóvar, se mobilisent en faveur de Garzón et des victimes du franquisme.

Confériencier bien payé

Baltasar Garzón a d’évidence des alliés mais, dans les hautes sphères, ce redresseur de torts s’est surtout attiré beaucoup d’inimitiés. Le zèle justicier irrite, notamment les magistrats. Pas un dossier sulfureux ne lui échappe. Le terrorisme basque, c’est pour lui, et l’Irak, et la grande corruption, et le terrorisme islamiste… Personne ne lui dénie un certain courage, lui qui vit sous forte escorte, et dont la maison de Madrid a été plusieurs fois vandalisée par des inconnus. Mais tout de même, il en fait trop ! Sa réputation internationale insupporte, les gros cachets qu’il touche à chacune de ses conférences aussi. C’est l’opinion du juge Varela, par exemple, qui l’a mis sur le banc des accusés.

Agaçant, le superjuge a des allures de shérif, ou de procureur à l’américaine. Il veut tout, il peut tout. Il est le premier juge à superviser une opération antidrogue, en Galice, du haut d’un hélicoptère. Le premier à parler en France avec des chefs d’ETA. En 1993, il se lance dans la politique, adoubé par le socialiste Felipe González. Garzón se voit déjà ministre de la Justice omnipotent, ou à la tête d’un FBI à l’espagnole. Or, il ne sera qu’un secrétaire d’Etat de l’ombre. Furieux, il claque la porte, revient à l’Audience nationale et prépare sa vengeance : il déterre le dossier des GAL, groupes antiterroristes de libération (des escadrons de barbouzes anti-ETA téléguidés par le gouvernement socialiste), et met au trou de hauts dirigeants pour «terrorisme d’Etat». Ce qui lui vaut, depuis, la haine des socialistes.

Instructions à la va-vite

Vaincu en politique, Garzón s’est juré de triompher en père Fouettard de la justice. Quitte, souvent, à en faire trop, à en perdre les pédales. Ici, on parle de garzonada pour qualifier un coup à la Garzón : un dossier d’instruction bouclé à la va-vite, truffé d’imprécisions, suivi d’un grand show judiciaire. Dans un procès-fleuve intenté en 1998 à l’entourage d’ETA, il emprisonne des dizaines de suspects… pour en relâcher la majorité plusieurs mois plus tard, faute de preuves. Idem concernant l’enquête des sanglants attentats islamistes de mars 2004, à Madrid.

Très bien vu. Des renseignements peu habituels dans la presse francophone où les thuriféraires du juge sont légion.


A la rigueur judiciaire, il préfère le barouf médiatique. Ses collaborateurs de l’Audience nationale le décrivent comme un «dictatorcito» (un petit dictateur) qui impose un rythme infernal, épuise ses équipes, ne supporte pas qu’on lui tienne tête. Et c’est là que le bât blesse : héraut des défenseurs des droits de l’homme, il n’en est pas, lui, un garant. Dans les milieux judiciaires, il est réputé pour prendre des mesures arbitraires, ne pas respecter les droits de la défense. «Il abuse du secret de l’instruction, de la détention provisoire, de la mise sous séquestre des biens et des périodes d’incommunication pour les gens accusés de terrorisme», critique le juriste Jaume Asens. De même, il ne s’embarrasse pas des règles de procédure pour parvenir à ses fins : ainsi, pour confondre la corruption du Parti populaire, bien réelle apparemment, le superjuge aurait mis illégalement sur écoutes des politiciens en conversation avec leurs avocats.

Un observateur judiciaire le décrit ainsi : «Il a un côté coupeur de têtes, à l’image d’autres juges d’instruction mégalos, comme Eva Joly ou Arnaud Van Ruymbeke. Garzón a fini par se croire tellement haut et puissant qu’il s’imagine au-dessus des lois. La fin a fini par justifier les moyens.» Avec ses airs d’incorruptible au-dessus de tout soupçon, l’Eliott Ness de l’Audience nationale en énerve bien d’autres, dans la magistrature espagnole. Les convaincus que Baltasar Garzón ne cadre pas forcément avec l’image qu’il a toujours projetée, celle d’un bon père de famille (il a trois enfants) à la morale irréprochable, ou d’un moine soldat de la justice pur et désintéressé. Ils estiment notamment que le superjuge a toujours été moins sévère avec le «délit économique» que d’autres crimes. La troisième affaire qui le concerne l’accuse d’ailleurs de corruption. En 2005-2006, Supergarzón aurait été financé (on parle de 1,7 million d’euros) par la banque Santander pour des colloques dans une université new-yorkaise. Or, à peine rentré à Madrid, il a classé sans suite une plainte présentée contre Emilio Botín, le président de cette même banque. Echange de bons procédés ?

Mégalo, utopiste…

Le grand inquisiteur andalou possède au moins une belle vertu. Par courage, éthique, ego surdimensionné, ou peut-être les trois à la fois, il choisit et donne de la résonance à des causes justes. Et tant pis si, parfois, sa justice universelle vire au donquichottisme. Faut-il s’étonner que les autorités guatémaltèques ne veulent pas coopérer pour juger Efraín Rios Montt, l’ancien dictateur génocidaire qui a pignon sur rue ? Ou que la justice américaine ait refusé de lui livrer ceux qui ont «monté» Guantánamo ? Ou encore que la Chine protège des généraux impliqués dans la répression au Tibet de mars 2008 ? Le gouvernement Zapatero en a assez de se faire remonter les bretelles par les chancelleries concernées.

Alors, quel avenir pour ce Batman pas toujours vertueux ? S’il avait été interdit d’exercer pour avoir usé d’écoutes téléphoniques illégales ou pour corruption dans l’affaire des conférences à New York, son prestige en aurait subi un coup fatal. Mais puisqu’il est suspendu de ses fonctions pour avoir instruit le procès du franquisme, il devrait en sortira moralement vainqueur. Garzón défend l’idée que les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles, argument qui réduit à néant les fameuses lois d’amnistie de 1977. Et son avocat de rappeler que l’Espagne est l’unique pays européen avec un passé dictatorial où ce type de crimes n’ont pas été jugés. «Le procès contre Garzón est une absurdité, affirme Leandro Despouy, ex-juriste de l’ONU. Pour un peu, viendront un jour des réclamations internationales contre l’Espagne, qui a signé des conventions contre les violations des droits de l’homme.»

«Notre grand inquisiteur brûlé sur un bûcher ! Ça fait drôle», écrit un chroniqueur d’El Pais. «Ses dossiers d’instruction laissent certes à désirer, mais il a l’immense mérite d’être un agitateur qui secoue le cocotier judiciaire, milieu qui a une tendance naturelle à s’ankyloser», tranche le philosophe Fernando Savater. Dans l’immédiat, on a du mal à imaginer Garzón à 54 ans, savourant une préretraite dorée dans sa sierra de Jaen, entre rédaction de ses mémoires et battues de chasse. La chute dans l’anonymat après tant d’années dans la lumière serait une rupture trop forte.

A propos d’anonymat, au cas où Oussama Ben Laden l’aurait oublié, Baltasar Garzón a lancé contre lui un mandat d’arrêt international. C’était en 2003. Toujours sans résultat.

(1) La CPI a proposé au juge une mission de sept mois (lire «Libération» du 12 mai). (2) Lire page 6. (3) Seul le Tribunal suprême peut annuler une décision de l’Audience nationale. C’est la plus haute juridiction espagnole, excepté lorsqu’il s’agit d’interpréter la Constitution, compétence exclusive du Tribunal constitutionnel. (4) Calmann-Lévy, 2006, 310 pp., 17 €.

dimanche 16 mai 2010

Le journalisme n'aime que les faits qui l'arrangent

Pour Mathieu de Taillac, le cas de Santiago Carrillo est hors sujet. Vraiment ?

Hier nous avons relevé les erreurs et omissions de Mathieu de Taillac, journaliste français résidant en Espagne dans son compte rendu pour France Inter de l'affaire Garzon.

Le journaliste se doit de rendre compte des faits tels qu'ils sont et puis, in fine, apporter un commentaire plus personnel si la politique du média le lui permet.
Une liste des victimes de Santiago Carrillo publiée dans la presse de Madrid.

Toutefois, quand il s'agit de sujets à forte charge idéologique, les faits eux-mêmes peuvent se révéler embarrassants. De même que Mathieu de Taillac évoquant la figure du chef communiste Santiago Carrillo s'est bien gardé de révéler aux auditeurs de France Inter que cet homme est un criminel contre l'humanité bien vivant, d'autres journalistes à l'heure de traiter de sujets qui mettent en cause leurs principes idéologiques et moraux, font passer les faits à la trappe.

Un autre cas de partialité journalistique vient à la lumière grâce au magazine en ligne City-Journal qui a signalé le traitement par le New York Times de la question raciale appliquée à la criminalité dans un article typique du traitement sélectif des faits par ce grand quotidien de gauche américain.

Cet article dénonce les pratiques « racistes » de la police de New York laquelle arrête en plus grand nombre les Noirs et les Hispaniques.

Par rapport à leur part dans la criminalité à New York, le taux d'arrestation des Noirs est trop faible.

A aucun moment le journaliste de met en lumière les statistiques qui expliquent les raisons de cette disproportion dans les arrestations : la part de chaque groupe racial dans les crimes commis.

Le New York Times, à l'instar des grands médias américains, analyse la réalité raciale aux Etats-Unis à travers un prisme déformant qui lui interdit d'appréhender les vraies causes des problèmes.

Les conséquences de cet aveuglement de la presse conformiste a de graves conséquences pour la communauté noire. Elle interdit toute prise de conscience et rend impossible toute solution à long terme.

Comment faire en sorte que les jeunes garçons noirs puissent recevoir une éducation si les causes du désastre éducatif dont ils sont les victimes ne sont pas analysées ?

Voici l'excellent article de Heather Mac Donald paru dans le City-Journal qui mérite d'être et lu et médité par tous les journalistes qui visitent ces pages.


Distorting the Truth About Crime and Race The New York Times is at it again.

The New York Times’s front page story this week on the New York Police Department and its allegedly racist stop-and-frisk practices follows a well-worn template: give specific racial breakdowns for every aspect of police behavior, but refer to racial crime rates only in the most attenuated of terms. Disclosing crime rates—the proper benchmark against which police behavior must be measured—would demolish a cornerstone of the Times’s worldview: that the New York Police Department, like police departments across America, oppresses the city’s black population with unjustified racial tactics.

This week’s story, written by Al Baker, began with what the Times thinks is a shocking disparity: “Blacks and Latinos were nine times as likely as whites to be stopped by the police in New York City in 2009, but, once stopped, were no more likely to be arrested.” (The fact that blacks, Hispanics, and whites are arrested at the same rate after a stop undercuts, rather than supports, the thesis of racially biased policing, but more on that later.)

The Times’s story includes a graphic breakdown of police stops by race: blacks made up 55 percent of all stops in 2009, though they’re only 23 percent of the city’s population; whites accounted for 10 percent of all stops, though they’re 35 percent of the city’s population; Hispanics made up 32 percent of all stops, though 28 percent of the population, and Asians, 3 percent of all stops and 12 percent of the population. The article details a host of other police actions by specific racial numbers, including arrests, frisks, and use of force.

But when the Times gets around to mentioning crime rates, more than halfway into the piece, it does so only because the NYPD raises them in its defense, not because the Times deems them independently worthy of note in a story on police stops. And it mentions them only as a form of reported speech, in the most generalized of terms: “Mr. Browne, the department spokesman, . . . said the stops mirrored crime—that while a large percentage of the stops involved blacks, an even larger percentage of violent crimes involved suspects described as black by their victims.” This formula, which carefully brackets a non-specific statement about crime rates as what the police department says, as opposed to simply what the facts are, is by now standard Times practice:

February 11, 2010: “Police officials have said that while a large percentage of the street stops involve blacks, an even larger percentage of crimes involve suspects described as black by their victims.”

May 13, 2009: “On Tuesday, Mr. Browne said that the stops ‘comport by race proportionally with descriptions provided by crime victims.’”

February 11, 2009: “The police have said that while a large percentage of the stops involve black people, an even larger percentage of crimes involve suspects described as black by their victims.”

May 6, 2008: “The police have said that while a large percentage of the street stops involve black people, an even larger percentage of crimes involve suspects described as black by their victims.”

Only in 2007 did the Times disclose some actual black crime rates in discussing stop-and-frisk activity—though as usual, only as an aspect of the NYPD’s defense of itself, and only by attributing those crime rates to what the police “say,” as if they were a matter of opinion, unlike the stop-and-frisk rates, which the paper reports as a fact so indisputable that it does not need a source. That 2007 slip has never been allowed to reappear, however; the disclosure of crime rates has been purged from all subsequent Times stories on the NYPD’s stop activities. The actual numbers convey the shocking magnitude of the city’s crime disparities with a vividness that a mere generalized statement about a “larger percentage of crimes than stops” cannot, which is why the numbers are almost always left out. The actual crime rates reveal that blacks are being significantly understopped, compared with their representation in the city’s criminal population, another reason for omitting them from the paper’s reporting.

Here are the crime data that the Times doesn’t want its readers to know: blacks committed 66 percent of all violent crimes in the first half of 2009 (though they were only 55 percent of all stops and only 23 percent of the city’s population). Blacks committed 80 percent of all shootings in the first half of 2009. Together, blacks and Hispanics committed 98 percent of all shootings. Blacks committed nearly 70 percent of all robberies. Whites, by contrast, committed 5 percent of all violent crimes in the first half of 2009, though they are 35 percent of the city’s population (and were 10 percent of all stops). They committed 1.8 percent of all shootings and less than 5 percent of all robberies. The face of violent crime in New York, in other words, like in every other large American city, is almost exclusively black and brown. Any given violent crime is 13 times more likely to be committed by a black than by a white perpetrator—a fact that would have been useful to include in the Times’s lead, which stated that “Blacks and Latinos were nine times as likely as whites to be stopped.” These crime data are not some artifact that the police devise out of their skewed racial mindset. They are what the victims of those crimes—the vast majority of whom are minority themselves—report to the police.


You cannot properly analyze police behavior without analyzing crime. Crime is what drives NYPD tactics; it is the basis of everything the department does. And crime, as reported by victims and witnesses, sends police overwhelmingly to minority neighborhoods, because that’s where the vast majority of crime occurs—by minority criminals against minority victims.

The Times’s analysis, by contrast, which follows in lock step with the New York Civil Liberties Union and the Center for Constitutional Rights, assumes that policing should mirror census data. The only numerical benchmark that the Times provides for the NYPD’s stop data is the city’s population ratios. According to this analysis, since whites are 35 percent of the city’s population, they should be 35 percent of police stops, even though they commit only 5 percent of all violent crimes. But using census data as a benchmark for policing is as nonsensical as it would be to use census data for fire department activity. If a particular census tract has a disproportionate number of fires, and another census tract has none, no one expects the FDNY to send out fire trucks to non-existent fires in the fire-free census tract just for the sake of equal representation.

The proactive policing revolution that began under NYPD Commissioner William Bratton and Mayor Rudolph Giuliani in 1994 declared that the police would actually lower crime—an unheard-of idea in the annals of policing. To accomplish that feat, the department began rigorously scrutinizing crime data on a daily basis and deploying officers to crime hot spots. Once there, officers were expected to be on the look-out for suspicious behavior. If there had been a string of robberies at ATMs in East Flatbush, for example, and an officer saw two guys apparently casing an ATM user from across the street, who then walked quickly away when they spotted the uniform, the officer was expected to stop and question the two men. If thieves had been preying on senior citizens in Harlem, someone walking closely behind a retiree in the 28th precinct and looking furtively over his shoulder would likely be stopped by an officer deployed there in response to the crime spike. Those stops may not have resulted in an arrest, if no evidence of a crime were found, but they may have disrupted a crime in the making.

This data-driven, proactive style of policing, which came to be known as Compstat, led to the largest crime drop in recent memory. The biggest returns were in New York’s minority neighborhoods, because that’s where crime was and still is the highest. Blacks and Hispanics have made up 79 percent of the 78 percent decline in homicide victims since 1990. Over 10,000 black and Hispanic males are alive today who would have been dead had homicide rates remained at early 1990s levels.

The Times’s article is filled with the usual NYPD critics. There’s Donna Lieberman and Christopher Dunn from the New York Civil Liberties Union, Darius Charney from the Center for Constitutional Rights (which is suing the department over its stop policies), Jeffrey Fagan from Columbia University law school, and “researchers” from the Center on Race, Crime and Justice at John Jay College of Criminal Justice. These critics’ understanding of policing and crime is quixotic, to put it kindly. At a panel on stop and frisks at the New York City Bar Association this March (in which I participated), Fagan proposed the Chicago Police Department, which does not use proactive stops, as a model of policing that the NYPD should emulate. Fagan did not mention that New York City’s homicide rate is two-fifths that of Chicago, and that juveniles in the Windy City under the age of 17 are killed at four times the rate of those in New York, an epidemic of youth killings so severe as to prompt an emergency visit from U.S. Attorney General Eric Holder last October. The director of John Jay’s Center on Race, Crime and Justice maintains that because the absolute number of homicides committed nationally by blacks, on the one hand, and whites and Hispanics, on the other, is roughly the same (though blacks commit more), there is no black crime problem.

The Times, however, did not consult any minority supporters of Compstat policing to get their perspective on whether the police are bearing down too hard in high-crime neighborhoods. A good place to start would have been a police-community meeting in East New York, Bedford-Stuyvesant, or other any high-crime area. Here is what the reporter would have heard from community members: “We want more officers, we want more arrests, we want the dealers off the corner.” The police cannot respond to these heartfelt requests for public safety without generating disproportionate stop data that can be used against them in a racial profiling law suit. If a grandmother in a public housing project calls the police about the young drug dealers in her lobby, a properly responsive officer is going to question the youths hanging out there. The officer is not “profiling” the youths; he is responding to a citizen request for action. But the NYCLU and the Center for Constitutional Rights will tally all those stops against the police as evidence of “racial profiling.” The police aren’t getting calls from Riverdale residents about the young gang members congregating on the corner or in their lobby. If they were, the police would respond the same way that they do in Harlem: by finding legal grounds to stop the gang members and let them know that they’re being watched. (For the record, the paper cited me as the other voice besides the NYPD spokesman supporting the department’s stop tactics.)

Contrary to the Times’s assumption, the fact that an identical proportion of stops of whites and blacks—10 percent—results in an arrest or summons strongly suggests that the police use the identical quantum of reasonable suspicion in stopping whites and blacks. The police stop a greater absolute number of blacks because the overwhelming majority of crime, suspicious behavior, and calls to respond to crime occurs in black neighborhoods.

Given the vast disproportion in the city’s crime rates, you can either have policing that goes after crime and saves minority lives, or you can have policing that mirrors the city’s census data. You cannot have both. If the NYPD responds to the incessant pressure from the Times and the city’s anti-cop activists to conform its policing activity to population rates, the law-abiding residents of high-crime neighborhoods will be hurt the most.

The Times’s radically incomplete front-page story, like so many that preceded it, only makes the NYPD’s job more difficult. It fuels the animosity against the police that makes witnesses less likely to cooperate with officers and suspects more likely to resist arrest. It is crime, not race, that leads to more stops in minority neighborhoods. The crime disparities in the city are deeply troubling, and thus have been regarded as taboo. But until those crime rates are acknowledged, reporting on police activity through an incomplete racial lens will continue to defame the NYPD and mislead the public about its work.


Heather Mac Donald is a contributing editor of City Journal, the John M. Olin Fellow at the Manhattan Institute, and the author of Are Cops Racist? How the War Against the Police Harms Black Americans.

samedi 15 mai 2010

Mathieu de Taillac pris au piège du conformisme

Mathieu de Taillac, journaliste français en Espagne.
Peut-on rendre compte de la complexité espagnole à des médias conformistes ?
Un exercice difficile que ce jeune professionnel ne maîtrise pas encore à la perfection.


Peut-on être un bon correspondant quand on travaille pour un média conformiste et politiquement correct ?

C'est la question que l'on peut légitimement se poser après avoir écouté le sujet concocté par Mathieu de Taillac pour l'émission Et pourtant elle tourne du jeudi 13 mai dernier sur les ondes de France Inter consacrée au juge Garzon.

Sans entrer dans le détail de l'affaire, car cela est impossible dans un média étranger, Mathieu de Taillac a traité le sujet sous un angle très favorable à Garzon et à ses défenseurs de la gauche et de l'extrême-gauche espagnole hostiles au régime constitutionnel.

Au cours de l'émission, non seulement il a omis des faits importants sur l'affaire, mais il s'est bien gardé de corriger des affirmations manifestement fausses.

Un des leitmotiv du reportage est la notion de « passé franquiste refoulé ». On peut se pincer en entendant ce type d'affirmations quand on sait l'omniprésence de la version noire du franquisme tant dans le monde de l'édition que dans ceux des médias ou de l'université.

Le seul passé refoulé en Espagne est celui des crimes commis par le Front populaire et ses soutiens, non seulement au cours de la guerre civile mais depuis sa tentative de coup d'état en 1934.

Les extraits sonores sont dans leur majorité ceux de partisans du juge comme celui de Pedro Vicente qui nous explique que son grand-père a été fusillé sans motif en 1936 tout comme deux mille autres personnes à Merida, en Extremadure.

Le journaliste n'intervient à aucun moment pour rappeler à ses auditeurs français que de nombreux autres Espagnols, et aussi dans la même région que le grand-père de Pedro Vicente, ont été fusillés par le Front populaire sans plus de raisons.

De même, quand la romancière Rosa Ragas déclare sans ambages que la Falange est responsable de la majorité des crimes commis en Espagne, l'auditeur informé en reste sans voix tout comme Mathieu de Taillac qui aurait dû ici rappeler quelques notions de base.

Mais visiblement, Mathieu de Taillac ne connaît pas bien l'histoire d'Espagne ou bien il ne veut en connaître que la version en usage chez ses amis. A titre d'exemple, j'ai entendu durant l'émission que la Falange était le parti unique sous Franco !

Cette contre-vérité est stupéfiante et révèle une ignorance sidérale qui sied bien mal à un correspondant en Espagne. Nous pouvons que lui conseiller de combler ses lacunes au plus vite, sans se fier aux conseils de lecture de Rosa Regas.

Un meilleure connaissance de son sujet lui aurait interdit de commettre un autre sérieux impair. Quand il évoque les insultes contre Santiago Carrillo, il omet tout simplement de préciser que ce chef communiste est un des responsables de la pire des tueries de la guerre d'Espagne, les massacres de Paracuellos del Jarama où le Front populaire a fusillé des hommes, des femmes et des enfants suspects de sympathies droitières.

Mathieu de Taillac aurait pu ajouter, en plein dans son sujet, que Baltasar Garzon avait refusé d'enquêter sur les crimes imputés à Carrillo au nom des lois d'amnistie que plus tard il écartera pour enquêter sur les crimes du franquisme.

C'est là le principal point faible de Garzon, sa partialité. Avoir refusé d'enquêter sur les crimes d'un camp pour ne s'intéresser qu'à ceux de l'autre camp.

Mathieu de Taillac n'a pas un rôle facile. Au micro de France inter il a mentionné en passant que Garzon était impliqué dans deux autres affaires. Pourquoi n'a-t-il pas expliqué que dans une il est soupçonné de corruption au profit de la banque Santander et que dans l'autre il est accusé d'avoir mis sur écoute les conversations entre des mis en examen et leurs avocats ?

Peut-être parce qu'il sait quelles sont les limites à ne pas franchir.

Selon les médias, il doit graduer les révélations afin de ne pas heurter les sensibilités de ses clients. Un portrait trop négatif de Garzon, cette sainte icône de la gauche bobo, n'aurait pas été de bon augure pour la poursuite de sa collaboration rémunérée avec la radio porte enseigne du conformisme idéologique en France.

Souhaitons que cette prudence de Mathieu de Taillac soit le reflet d'une préoccupation purement mercantile et non pas le résultat d'oeillères idéologiques.

Garzon, les raisons de la chute

L'extrême-gauche espagnole, les journalistes étrangers, et principalement en France, se plaisent à expliquer la déchéance du juge Baltazar Garzon pour avoir voulu poursuivre les crimes du franquisme.

La conclusion coule de source, le régime actuel est en réalité néo-franquiste et l'on se doit de le renverser au profit d'une IIIe République socialiste, laïque et antifasciste.

En réalité, si on peut envisager une motivation politique dans la plainte déposée l'an dernier par un groupe de fonctionnaires (Manos limpias), les magistrats qui ont enquêté sur cette affaire ont développé leur raisonnement en fonction de critères purement juridiques.

Une des garanties offertes par un Etat de droit est celle de limiter le pouvoir d'initiative des juges. Un juge d'instruction ne peut pas mettre en examen de son propre chef une personne pour d'obscures motivations politiques ou personnelles. Un magistrat agit de le cadre des limites imposées par la loi, notamment il ne peut empiéter sur les compétences d'autres magistrats.

Sans écouter les avis et les conseils, le juge Garzon dont la vanité ne connaît pas de limites, s'est lancé dans une croisade dont il savourait à l'avance les retombées médiatiques en sa faveur.

Qui pouvait lui chercher des poux dans la tête pour poursuivre les méchants, c'est à dire les franquistes ?

Voilà pourquoi il a ouvert une instruction générale sur les crimes du franquisme alors même qu'il n'en avait pas la compétence, elle revenait au tribunal suprême; qu'il agissait contre la loi en vigueur (la loi d'amnistie de 1975 et celle de 1977 qu'il avait lui même invoquées pour ne pas poursuivre le criminel Santiago Carrillo) et que ses motivations juridiques, non seulement reposent sur du sable mais aussi, en avançant la thèse d'une responsabilité collective, violent une des plus importantes garanties offertes aux citoyens espagnols par la constitution.

Voir un résumé par un journal numérique libéral des pirouettes juridiques qui valent sa déchéance à Garzon, ici.

L'analyse du publiciste Pio Moa, ici.

Dans le Figaro, les articles sur le juge Garzon de Mathieu de Taillac (qui répond ici aux questions d'un Espagnol) sont assez prévisibles (toutefois moins partiaux que ceux de Diane Cambon). Heureusement, les lecteurs corrigent le tir, comme ici. Le 13 mai dernier, il participait à une émission de la très politiquement correcte France Inter, ici.
En tout cas, il est un parfait hispanophone et ses remarques sur le travail d'un correspondant étranger son frappées au sceau du bon sens. Nous allons suivre son travail avec intérêt.

vendredi 14 mai 2010

Garzon, un moment à savourer



Après tant d'années d'une arrogance insupportable, le juge qui se croyait au-dessus des lois a finalement été débarqué à l'unanimité par des confrères. Garzon est sorti en pleurs de ses bureaux de l'Audiencia nacional (à deux pas du siège du Parti populaire au 13 de la rue Genova à Madrid).

Un moment à savourer comme un grand cru.

Garzon suspendu


L'extrême-gauche gouvernementale manifeste son indignation dans les colonnes de Publico en faisant appel à l'émotion faute d'arguments de droit.

Aujourd'hui à Madrid, le Conseil supérieur de la magistrature, après une séance houleuse, a enfin pris la décision de suspendre de ses fonctions le juge Baltazar Garzon Real, magistrat et juge à la cour de justice spéciale espagnole (Audiencia nacional), spécialisée dans les délits les plus graves dont le terrorisme et le trafic de drogue.

Cette suspension est le résultat inévitable de la dérive personnelle d'un juge qui s'est cru au-dessus des lois.

Nous avons été longtemps les seuls dans la blogosphère francophone à dénoncer de justicier de pacotille, ne s'intéressant qu'aux causes pouvant lui servir et agissant servilement au profit du pouvoir en place.

En dépit de la mobilisation frénétique de ses soutiens médiatiques et dans le monde du spectacle (les fameux «titiriteros»), ainsi que la résistance de ses clients dans le monde de la judicature, les magistrats du conseil n'ont pu qu'appliquer la loi et décider d'écarter provisoirement le juge Garzon de ses fonctions.

Les soutiens su juge avaient tenté une manœuvre de dernière minute en proposant son détachement à la Cour pénale internationale de La Haye. Cette initiative a été torpillée par le magistrat de gauche Luciano Varela qui a remis de toute urgence son rapport au Conseil de sorte que celui-ci ne puisse pas donner son feu vert sur le transfert de Garzon avant de prendre une décision sur sa suspension.

Or, les attendus juridiques et les faits sont si solides dans les conclusions du juge Varela que les magistrats du Conseil étaient contraints de suspendre Garzon à moins de tomber eux mêmes dans le délit de prévarication.

Depuis quelques mois, les juristes savaient que rien ne pouvait sauver Garzon à moins d'une manœuvre politique de dernière minute.

Elle n'a pas eu lieu.

Garzon est tombé.

Justice est faite, pour le moment.

Rappelons que Baltazar Garzon est mis en examen pour un délit de prévarication. Il a de son propre chef poursuivi des personnes notoirement décédées au titre des crimes du franquisme en ignorant la loi d'amnistie et après avoir refusé de poursuivre Santiago Carillo pour les crimes de Paracuellos au nom de cette même loi d'amnistie.

Il fait l'objet d'une enquête sur les conditions financières de son séjour à New York durant lequel il a bénéficié indirectement de fonds versés par la banque Santander en faveur de laquelle il allait un peu plus tard prononcer un non-lieu.

Il fait également l'objet d'une enquête pour avoir donné l'ordre d'écouter les conversations entre les personnes mises en examen dans l'affaire Gurtel et leurs avocats.

Le quotidien libéral ABC présente les faits :


El Poder Judicial suspende de sus funciones al juez Garzón

El órgano de gobierno de los jueces ha tomado la decisión hoy en un Pleno extraordinario, antes de que se resuelva la petición del juez estrella de trasladarse a trabajar a La Haya como «asesor». Garzón debe abandonar «de forma automática» la Audiencia Nacional. Este golpe supone para muchos el «ocaso» del juez más mediático de España.


Han roto el guión ultimado por Baltasar Garzón, que anunció esta semana su petición de traslado a la Corte Internacional de La Haya para trabajar como «asesor» del fiscal argentino Luis Moreno Ocampo durante los próximos siete meses, un gesto que se interpretó como una fuga a la desesperada antes de ser suspendido cautelarmente. Pero no ha podido evitarlo. El juez del Tribunal Supremo, Luciano Varela, el mismo que fue recusado por Garzón por considerarle «parcial» y con «un interés» claro y personal en el procedimiento abierto en su contra, aceleró este miércoles los plazos y remitió al Poder Judicial el auto en el que se ordena la apertura de juicio oral por presunta prevaricación en su investigación del franquismo. Recortando también tiempos, el Consejo General del Poder Judicial (CGPJ) convocó para este viernes un Pleno extraordinario y, como adelantó ABC, ha decidido suspender cautelarmente y por unanimidad al magistrado de la Audiencia Nacional.

En un Pleno extraordinario convocado para hoy a las 11.00 horas, en el que no han faltado disensiones entre los vocales, se ha adoptado esta decisión tras aceptar que la vocal Gemma Gallego, recusada por Garzón, estuviese presente en la votación. Tras algo más de dos horas de reunión, el CGPJ ha suspendido al juez, que ha recibido la notificación en su despacho de la Audiencia Nacional.

Cabe recordar que Varela se vio con las manos «atadas» cuando el juez Garzón planteó la recusación en su contra y ese incidente tuvo que ser estudiado por el Supremo, escuchando a todas las partes y leyendo sus informes, incluido el del propio Varela, hasta que la pasada semana concluyó que ni Varela prevaricó en la causa contra el juez de la Audiencia ni se le podía apartar de la causa con fundamento legal. Rechazó la recusación hace justo una semana y el procedimiento siguió su particular cauce, que no era otro que la apertura de juicio oral.
La suspensión le llega a Garzón justo antes de que el órgano de gobierno de los jueces haya podido estudiar su petición de traslado al Tribunal de La Haya en régimen de «servicios especiales» para integrarse durante unos meses en la plantilla de colaboradores de la Corte en calidad de «consultor externo» de la Fiscalía. La Comisión Permanente del CGPJ decidió hace dos días admitir a trámite la petición de Garzón, pero la decisión de su suspensión se ha adelantado a esta segunda puesto que a la solicitud de Garzón le faltaba un documento que le ha sido requerido al Ministerio de Asuntos Exteriores.

Según detallaron fuentes jurídicas, para que el CGPJ le declare en situación de «servicios especiales» y el juez jienense vaya a trabajar a La Haya, el Ministerio que dirige Miguel Ángel Moratinos debe declarar «de interés» la presencia de Garzón en el Tribunal Penal Internacional (TPI).

El presidente del CGPJ y del Tribunal Supremo, Carlos Dívar, decidió convocar este Pleno extraordinario de hoy tras recibir la petición de siete vocales del órgano, según comunicó la portavoz del Consejo, Gabriela Bravo, tras la celebración de la reunión de la Comisión Permanente del Poder Judicial.

Tres causas penales abiertas aún por dirimirse

Memoria histórica
Es el procedimiento más avanzado. Una vez que el Supremo ha archivado la recusación contra Luciano Varela, es inminente que éste dicte el auto de apertura del juicio oral, que supone el inexorable «via crucis» de Baltasar Garzón camino del banquillo. Al juez se le imputa un delito de prevaricación por investigar las desapariciones de víctimas del franquismo. La defensa de Garzón presentó ayer un escrito en el que anuncia que recurrirá ante el TC el archivo de la recusación.

Estancia en Nueva York
Se investiga si Garzón percibió parte del patrocinio del Banco de Santander para celebrar dos ciclos de conferencias que surgieron durante su estancia en la Universidad de Nueva York entre 2005 y 2006. Los querellantes le atribuyen un delito de cohecho y otro de prevaricación por el archivo, meses después de su regreso al Juzgado, de una causa contra Emilio Botín. Garzón ha negado que cobrara («ni un dólar, ni un centavo», dijo) del Banco, así como que tenga relación alguna con Botín.

Escuchas de Gürtel
Es la tercera causa abierta al juez en el Supremo. Se investiga si cometió delito de prevaricación y si vulneró las garantías del derecho a la intimidad al ordenar la intervención de las comunicaciones mantenidas en prisión por los cabecillas de la trama con sus abogados y otros letrados personados en la causa. Garzón prestó declaración por estos hechos el lunes y aseguró que era la única vía que tenía a su alcance para evitar la destrucción de pruebas.

mercredi 12 mai 2010

Garzon déféré

Garzon, tel est pris qui croyait prendre.

Comme nous pouvions le supposer (et aussi espérer), le juge Luciano Varela a décidé aujourd'hui d'inculper son collègue, et néanmoins ennemi mortel, Balthazar Garzon pour prévarication en ayant entamé des poursuites contre des personnes décédées alors même que la loi d'amnistie et le bon sens l'interdisait.

Le Conseil de la magistrature est tenu de suspendre Garzon de ses fonctions à la suite de cette mise en examen.

Le juge préféré des bobos avait tenté d'échapper à son sort en demandant au même conseil son transfert à la Cour pénale internationale de La Haye.

Mais il semble que sa mise en examen soit intervenue plus vite que prévu et que le conseil ne sera pas en mesure de lui accorder son feu vert.



El CGPJ podría suspender a Garzón antes de autorizar su traslado a La Haya El Ministerio de Exteriores debe declarar "de interés" la presencia del juez de la Audiencia Nacional Baltasar Garzón en la Corte Penal Internacional (CPI), como consultor externo de la Fiscalía, para que el Consejo General del Poder Judicial (CGPJ) pueda concederle el traslado a este órgano, según informaron fuentes del órgano de gobierno de los jueces.
La Comisión Permanente de este órgano estudiara mañana el escrito que le ha remitido el titular del Juzgado Central de Instrucción número 5 solicitando que se le declare en situación de "servicios especiales" durante siete meses para poder aceptar la invitación de la Corte y cubrir el citado puesto.

Lo previsible es que hoy el Consejo le abra el correspondiente expediente y solicite informe a Exteriores, además de consultar a su propio servicio de personal judicial si la plaza ofrecida por el órgano internacional encaja en la situación de "servicios especiales" solicitada, puesto que pueden existir dudas en este punto, según las mismas fuentes.

El artículo 351 b) de la Ley Orgánica del Poder Judicial (LOPJ) señala que los jueces y magistrados serán declarados en la situación de servicios especiales cuando sean autorizados por el Consejo "para realizar una misión internacional por período determinado, superior a seis meses, en organismos internacionales, gobiernos o entidades públicas extranjeras o en programas de cooperación internacional, previa declaración de interés por el Ministerio de Asuntos Exteriores".

Actuación de Varela

De este modo, la reunión del Consejo de mañana no será decisiva para el futuro inmediato de Garzón, puesto que antes de tomar una decisión al respecto habrá que esperar a conocer el contenido de los dos informes citados.

Así las cosas, la declaración de servicios especiales podría tardar más que una eventual suspensión cautelar del magistrado mientras se sustancian las tres causas abiertas contra el en el Tribunal Supremo. Si Luciano Varela, el instructor de la primera de ellas -presunta prevaricación al investigar los crímenes del franquismo- dicta en los próximos días auto de apertura de juicio oral, el CGPJ se vería obligado a convocar un Pleno extraordinario para estudiar la suspensión antes del traslado solicitado.

Situación procesal de Garzón

Fuentes del Consejo explicaron que la petición realizada hoy por Garzón podría tener como objetivo apartarse de la función jurisdiccional mientras se sustancian las causas penales que existen contra él. Esta circunstancia obligaría al Consejo a no suspenderlo al menos hasta dentro de siete meses, cuando regresara del Tribunal Penal Internacional para volver a incorporarse a la Audiencia Nacional. En ese momento, su situación procesal podría haber cambiado por completo, en función de la evolución que tengan las tres causas judiciales.

Garzón ha realizado su solicitud después de recibir el pasado 6 de mayo una invitación del fiscal del Tribunal Penal Internacional Luis Moreno Ocampo, que le propuso para este puesto, según las citadas fuentes, con el objetivo de aprovechar la dilatada experiencia del magistrado en la investigación de crímenes organizados y masivos. Así, se encargaría de asesorar a la Fiscalía del Tribunal Internacional parar mejorar sus técnicas de investigación.

Despacho en La Haya

Durante este periodo de tiempo, el magistrado tendría su despacho en La Haya (Holanda), aunque podría desplazarse eventualmente a Congo, Uganda o Colombia, donde el Tribunal Penal Internacional tiene causas abiertas por crímenes contra la humanidad.

La creación de la CPI se aprobó en 1998 y comenzó a funcionar el 2 de julio de 2002, después de que fuera reconocido por 60 estados. Está formado por 18 jueces, la Fiscalía dirigida por Moreno Ocampo y especialistas en Derecho Internacional y Penal.