mercredi 28 janvier 2009

Mauvais temps

Le Balmoral pris dans la tempête.


La proue s'enfonce dans les lames de 30 mètres.


Les photographies de navires de croisière pris dans la tempête son spectaculaires et assez inhabituelles.

Remis en service en février 2008, le Balmoral de la compagnie Fred Olsen a été contraint d'interrompre sa croisière en raison de l'état de la mer. Deux passagers ont dû être héliportés vers un hôpital espagnol. Mais pour quelles raisons le navire a-t-il pris la mer avec les avis de tempête diffusés par la météo ?

Anglocentrisme


Des petits chevaux de montagne vendus pour la boucherie au marché de Llanybydder au Pays de Galles.

Nous avons souvent critiqué l'anglocentrisme des historiens britanniques qui écrivent leurs livres à l'aune des intérêts de leur nation. C'est notamment le cas de l'histoire britannique. Toutefois, les préjugés ne se limitent pas à cette profession. Voici quelques jours, au cours d'un débat au parlement européen consacré à la condition animale, Godfrey Bloom, un député xénophobe britannique, a eu une remarque révélatrice sur les pratiques alimentaires des Continentaux :

Je parle aussi du transport des chevaux. Mon collègue Nigel Farage me dit qu'il existe des pays dans l'Union européenne qui, vraiment, considèrent le cheval comme de la nourriture. Comme Anglais, je trouve vraiment incroyable que des gens puissent manger leurs chevaux. Un Anglais ne mangerait pas plus son cheval que son chien ou que ses enfants. Mais alors je suppose que cela illustre l'énorme fossé culturel qui existe entre nous et les autres pays de cette union.

Ce que déteste l'honorable Bloom.

Le député eurosceptique est en réalité un ignorant, qui croit que ses préjugés, hérités du temps de la reine Victoria, reflètent la tradition britannique. Les Anglais ont mangé de la viande de cheval comme tous les autres Européens jusqu'à une date assez récente. On conserve des traces dans les archives, comme les dépenses de voyage de fonctionnaires de la ville de Canterbury envoyés en l'an 1500 à Londres révèlent qu'à plusieurs reprises ils ont consommé de la viande de cheval. On en trouve trace aussi dans les menus des gens d'Eglise.


Pour protester contre les propos en faveur de la consommation de viande de cheval tenus par un critique gastronomique à l'hôtel Claridge à Londres, des activistes anglais déversent du fumier devant la porte de l'établissement. Sans doute des eurosceptiques.

vendredi 23 janvier 2009

Humour financier anglais

Pour les fans d'humour anglais, ces quelques minutes désopilantes consacrées aux conséquences de la crise financière sur les banques… et sur les banquiers.


Quand les Français rêvent debout


La France Doit-Elle Annexer la Wallonie ?
Claude Javeau

Larousse, 9,90 euros, 128 p., ISBN-13 978-2035845245.



Le Figaro
a mis en ligne un entretien avec Claude Javeau, professeur émérite de sociologie à l'université de Bruxelles. Il a publié le 14 janvier La France doit-elle annexer la Wallonie ? La mauvaise blague de l'histoire appelée Belgique va-t-elle enfin vers sa fin ?

Quelques éléments de réponse de la part d'un francophone.


mercredi 21 janvier 2009

Barack Obama est dans la place

Chose rare dans la presse américaine, ce caricaturiste fait allusion au fait que des points importants de la biographie du nouveau président demeurent obscurs.



Depuis hier, Barack Hussein Obama est à la Maison blanche. Il dispose désormais de l'intégralité des pouvoirs attribués à l'exécutif et un Congrès pratiquement entièrement acquis à sa cause. Sans compter les médias qui à quelques exceptions près (Fox News, par exemple), ont remarquablement manqué d'esprit critique à son égard. Les journalistes ont largement contribué à créer cette hystérie de masse qui caractérise la foule que l'on a vue dans les rues de Washington et ailleurs dans le monde.

Comme le fait remarquer l'éditorialiste du Daily Telegraph Gerald Warner : « tout cela se terminera dans les larmes ». Et il cite d'autres entrées en fonctions accompagnées d'un comparable enthousiasme, notamment celle de Tony Blair en 1997.

La lune de miel avec les journalistes se poursuit. Pour combien de temps ?

Il conclut par ces mots que je reprendre à mon compte :

La plus puissante nation sur la terre est confrontée à la pire crise économique sous la direction de son politicien le plus à gauche lequel n'a pratiquement aucune expérience de la politique nationale. Ce n'est pas une chance, c'est une catastrophe.

Ce sont des paroles franches à défaut d'être aimables. Elles ont au moins le mérite que, contrairement à tout ce qui a été publié aujourd'hui au sujet d'Obama, elles ne vont pas m'obliger à manger mon chapeau dans quelques années.

Pour le moment la presse demeure obamaniaque.


Walter E. Williams, un éditorialiste noir américain, n'est pas dupe des trucs utilisés par Obama pour susciter l'émotion à bon compte, par exemple en utilisant la Bible d'Abraham Lincoln. Interrogé à ce sujet, le nouveau président a affirmé qu'il s'agissait pour lui d'évoquer la proclamation du 1er janvier 1863 qui proclamait la libération des esclaves. BHO oublié tout simplement de préciser que n'ont été libérés par cette proclamation que les esclaves des États du Sud en sécession. Autrement dit, les esclavagistes du Nord n'étaient pas concernés tout comme ceux des paroisses de Louisiane fidèles à l'Union.

Comme le faisait alors remarquer The London spectator : « le principe de la proclamation est qu'un homme ne peut légalement posséder un autre être humain à moins d'être loyal aux Etats-Unis d'Amérique ».

Le plus inquiétant dans le choix de Lincoln comme figure tutélaire, est d'avoir choisi le président qui a plus violé la constitution dans l'histoire américaine. Mais BHO ne le sait probablement pas.

Un grand mot creux.

Les décisions que prendra BHO dans les semaines qui viennent seront révélatrices sur le rapport des forces derrière l'homme. Va-t-il signer le Freedom of Choice Act (FOCA), un ensemble de mesures libéralisant l'avortement et restreignant la capacité des professionnels de santé à l'objection de conscience ? Au risque de commencer une guerre de tranchées avec les catholiques et les évangélistes ? Va-t-il poursuivre le soutien inconditionnel des Etats-Unis à Israël ? Au risque de s'aliéner une bonne partie du monde en développement et de la gauche européenne ?

Mon pronostic personnel : il signera le FOCA et il maintiendra l'aide inconditionnelle à Israël.

Les paris sont ouverts.

Un homme confronté à une situation mondiale périlleuse.

Retrouvez les caricatures qui illustrent ce post ici.

mardi 20 janvier 2009

L'avenir de l'obèse


Une petite fille de dix ans aujourd'hui et ce qu'elle sera une fois devenue adulte si elle n'adopte pas un mode de vie plus sain.

Dans un monde où les enfants passent six heures par jour en moyenne à regarder la télévision ou au clavier des ordinateurs, il n'est guère étonnant que l'obésité devienne une question majeure de santé publique.

Dans un monde également où le risque qu'encourent les enfants à l'extérieur de la maison devient de plus en plus socialement inacceptable, notamment en raison de la baisse du nombre d'enfants par couple. Une famille avec un ou deux enfants les considère différemment que celle dotée d'une fratrie de six ou huit enfants.

Enfin, la stupéfiante facilité avec laquelle les enfants, les adolescents et aussi les adultes peuvent se procurer des aliments sucrés et gras facilite leur mise à l'engrais.

La chose se complique pour les femmes dont de nouvelles enquêtes rappellent qu'elles sont génétiquement programmées pour engraisser (de manière variable selon les différentes races humaines).

Le gouvernement britannique a publié quelques intéressants clichés qui cherchent à illustrer l'impact de l'obésité sur de jeunes enfants et de quelle manière ce surpoids va changer leur vie future.


Voici un groupe d'écoliers du même âge, dix ans.


Les mêmes, vieillis artificiellement pour dévoiler l'impact de l'obésité.

Il y a parfois le moyen de revenir en arrière. A condition d'en avoir la volonté. Le cas du jeune David Smith montre ce qu'il en coûte d'avoir cédé à la tentation de la nourriture industrielle.


Le jeune David Smith alors qu'il pesait 285 kg.



Quand le ballon se dégonfle…



Après avoir perdu deux cents kilos, il va passer sur le billard pour que la chirurgie réparatrice enlève une vingtaine de kilos d'excès de peau.


Et voilà le travail !

dimanche 18 janvier 2009

Quelques instants de pure beauté

Merci à Arte pour le superbe programme consacré à Glenn Gould. Au cours de cette émission le producteur avait sélectionné quelques secondes d'une interprétation de la cantate BWV 54 Widerstehe doch der Sünde de Jean-Sébastien Bach, interprétée au piano et dirigée par Glenn Gould et chantée par le contre-tenor américain Russell Oberlin le 8 avril 1962.

Né en 1928 à Akron, Russell Oberlin est diplômé de la Juilliard School of Music. Plus tard, il sera un des membres fondateurs de l'ensemble Pro Musica de New York. Après avoir connu le succès il abandonne la scène au milieu des années soixante à seulement 36 ans pour se consacrer à l'enseignement.

Voici ce qu'en dit Ivan A. Alexandre :

De seize ans son cadet [Alfred Deller], Russell Oberlin, le rival de New York, n'a connu ni la longévité ni la gloire posthume du prophète Deller. Son passage à Covent Garden laissa aux autorités locales - y compris au chef, Georg Solti -un souvenir mitigé, et il fut bientôt remplacé par un disciple de Deller, Grayston Burgess. Il cessa de chanter à l'âge de trente-six ans pour se consacrer à l'enseignement. Quelques disques ont pourtant traversé l'océan avec succès, qui révèlent un chanteur unique, spontané, généreux, doté d'une voix ample, au vibrato assumé, au grave si bien assis qu'il nous semble entendre un ténor doublé d'une soprano. Au XVIIIe siécle, on l'aurait appelé tantôt treble, tantôt irish tenor. Mais n'est-il pas le fi chanteur unique, spontané, généreux, doté d'une voix ample, au vi-brato assumé, au grave si bien assis qu'il nous semble entendre un ténor doublé d'une soprano. Au XVIIIème siécle, on l'aurait appelé tantôt treble, tantôt irish tenor. Mais n'est-il pas le fidèle écho de l'historique contre-ténor ? D'un grave doucement poitrine à un aigu li-quide, impossible de déceler la couture. Voila sans doute, au-delà des questions de style, ce qui a convaincu Leonard Bernstein d'enregistrer Bach et Haendel avec lui (et de lui dédier la partie de contre-ténor des Chi-cherster Psalms), ce qui a ensuite fondé une école américaine originale, à l'opposé de l'angélisme britannique et d'oú sont issus de vrais altos d'opéra : Jeffrey Gall, seul Giulio Cesare masculin plausible à la fin du XXème siècle sous la gouverne ultra dramatique de Peter Sellars ; Derek Lee Ragin, virtuose consommé d'un registre analogue à celui d'Oberlin ; Brian Asawa, crooner indolent, si naturel qu'on ne devine aucune «voix de poitrine » sous une voix de tête prodigieuse de naturel; David Daniels, mezzo-soprano onctueux, lyrique, sensible, non moins attiré par Schubert et Berlioz que par Vivaldi et Haendel ; ou encore Bejun Mehta, enfant star (soprano) reconverti dans un chant (alto) volubile et théâtral.


Cantata BWV 54 'Widerstehe doch der Sünde'
Aria: Wer Sünde tut


Widerstehe doch der Sünde,
Sonst ergreifet dich ihr Gift.
Laß dich nicht den Satan blenden;
Denn die Gottes Ehre schänden,
Trifft ein Fluch, der tödlich ist.

Die Art verruchter Sünden
Ist zwar von außen wunderschön;
Allein man muss
Hernach mit Kummer und Verdruss
Viel Ungemach empfinden.
Von außen ist sie Gold;
Doch, will man weiter gehn,
So zeigt sich nur ein leerer Schatten
Und übertünchtes Grab.
Sie ist den Sodomsäpfeln gleich,
Und die sich mit derselben gatten,
Gelangen nicht in Gottes Reich.
Sie ist als wie ein scharfes Schwert,
Das uns durch Leib und Seele fährt.

Wer Sünde tut, der ist vom Teufel,
Denn dieser hat sie aufgebracht.
Doch wenn man ihren schnöden Banden
Mit rechter Andacht widerstanden,
Hat sie sich gleich davongemacht.

Fais face au péché

Fais face au péché.
avant qu'il ne te distille ses poisons
Ne te laisse pas aveugler par Satan
Avoir honte de la gloire de Dieu coduit
à une situation qui conduit à la mort.

L'apparence des folies les plus folles
est d'une grande beauté extérieure
pour finalement se transformer
en un profond malheur
au travers de chagrins et de désillusions.
Vu de l'extérieur, le péché a les couleurs de l'or,
mais en fouillant un peu, on s'aperçoit
qu'il n'est plus qu'une ombre vide,
un tombeau déguisé.
Il est semblable aux délicieuses pommes de Sodome
qui ne permettent plus à ceux
qui les goûtent d'appartenir au Royaume de Dieu.
Le péché est comme une épèe acérée
qui nous transperce l'âme et le corps.

Celui qui se livre au péché est du diable
car ce dernier l'a en fait engendré.
Et pourtant lorsque l'on fait face
à ses ataques grossières avec un esprit droit,
il ne tarde pas à s'enfuir




Vous trouverez une discographie de Russell Oberlin, ici.

Des orientations discographiques sur Glenn Gould, ici.